Art et Culture – Groupe Gbassé : des messages à travers la gestuelle plurielle

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Le District du Bas-Sassandra reconnu pour son potentiel économique, regorge de potentialités touristiques baignées dans un trésor artistique et culturel non encore bien exploité à sa juste valeur. De grands artistes chanteurs, danseurs, sculpteurs, peintres et chorégraphes y exercent leur art, loin des feux de la rampe ivoirienne. A preuve ! Le groupe chorégraphique Gbassé crée depuis 2003 par Miss Benedicta Aké, la trentaine révolue, une chorégraphe pétrie de talent, y fait son petit bonhomme de chemin. Bien que basé loin de la capitale Abidjan, le groupe Gbassé tire son épingle du jeu dans le domaine artistique. Originaire du Sud de la Côte d’Ivoire (Abidjan), Benedicta Aké, la fondatrice du groupe Gbassé dit se sentir bien à San-Pedro. « Je ne suis pas d’ici mais je m’y sens bien, c’est pourquoi je suis là. Surtout que les gens aiment ce que je fais », confie-t-elle.

Visiter la Côte d’Ivoire avec Gbassé

Artiste qui aime et vit son art, Benedicta Aké revendique son ‘’ africanité’’ et déclare que son groupe Gbassé vise et se bat pour valoriser la culture africaine en général à travers la chorégraphie et la culture ivoirienne, particulièrement celle du Bas-Sassandra qui lui a tendu les bras. Dans un spectacle, par des messages distillés à travers une gestuelle harmonisée et aussi explicite que la voix qui raconte, Gbassé peut faire voyager le spectateur sans bouger de sa chaise, du Nord de la Côte d’Ivoire (danse Boloye), à la région des montagnes (le Tématé), au Centre (le Goli), au Centre-Ouest (le Zahouli), en passant par le pays Wê (le masque), pour revenir au Sud-Ouest (le Bolo). Carte postale chorégraphique qui invite à l’union, la fraternité et à la paix pour une Côte d’Ivoire indivisible.

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Long et difficile est le chemin de la gloire

Le chemin de la gloire pour un artiste, est long et semé de difficultés. Comme l’a si bien chanté Charles Aznavour, grand artiste chanteur français dans ‘’la Bohême’’ :

« La Bohême, nous ne mangions qu’un jour sur deux

Dans le café voisin, nous étions quelques uns qui attendons la gloire

Bien que miséreux, nous étions heureux avec le ventre creux.

La Bohême, ça veut dire que nous avions du génie ».

Avant la consécration, comme tout artiste, le groupe Gbassé vit aussi ses difficultés.

Beaucoup de difficultés dont :

-l’obtention d’un terrain pour bâtir un local qui va abriter le groupe Gbassé car il loue une villa. Se projetant dans l’avenir, Benedicta Aké rêve d’ouvrir une vraie école de chorégraphie comme sa devancière et guide, Rose Marie Guiraud. Pour cela, elle souhaite que la municipalité se penche quelque peu vers le groupe afin de lui attribuer un terrain. Malgré ces difficultés, la population de San-Pedro aime bien et apprécie beaucoup le spectacle du groupe Gbassé. Ainsi, Gbassé est assez sollicité du fait que c’est la seule compagnie sur la place qui peut faire des ballets de différents terroirs du pays.

Des lendemains chantants s’annoncent

Bien que basé à plus de 350 km d’Abidjan la capitale, le groupe Gbassé a eu à glaner quelques prix : il a remporté Vacances Culture en 2004 à Yamoussoukro, participé au N’zassa Festival à Abidjan, organisé par le Ministère de la Culture et de la Francophonie en 2006 et 2007. En 2008 et 2009, il a participé à la caravane artistique de l’ONUCI pour la réconciliation nationale à Yamoussoukro, Daloa, Bouaké, Guiglo, Gagnoa, Abidjan, Korhogo, sans oublier San-Pedro, sa ville de résidence. Hors des frontières ivoiriennes, le groupe Gbassé a eu aussi à se produire. Après avoir été lauréat de vacances culture en 2004, il a été sélectionné par le Ministère de la Culture pour représenter la Côte d’Ivoire à Changaï en Chine. Là-bas, pendant trois mois, Il a participé au festival folklorique de Changaï.

De grands projets pour Gbassé

C’est du rêve que naissent les grandes réalisations. Pour l’année 2016, sont déjà programmés des festivals et un album qui va bientôt être sur le marché. Pour terminer, Benedicta Aké lance cet appel : « Je tiens à la création de mon école de danse dans le Bas-Sassandra car il y a trop d’atouts culturels sur place. A San-Pedro, je rêve de voir sortir de terre, un centre artistique, un centre culturel digne de ce nom avec une salle de plus de 1000 places, un musée abritant nos cultures, nos masques et traditions. Je souhaite que les autorités de San-Pedro donnent un petit coup de main, un petit soutien au groupe Gbassé qui se bat pour représenter la région. Sans aucun soutien ni sponsor, le groupe Gbassé ne vit que de ses propres moyens », conclura-t-elle dans un long soupir.

Khalil Ben Sory

Lementor.net

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