CONTRIBUTION : SORO GUILLAUME ET LE REALISME POLITIQUE

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Ce mercredi 18 septembre 2002, la population ivoirienne s’était réveillée dans l’anxiété. Les prétendus ‘’purs ivoiriens’’, observaient les policiers et gendarmes, insulter, verbaliser et maltraiter leurs frères « demi ivoiriens » dans les rues, de Bouaké, Abidjan, Gagnoa, San-Pedro et partout en Côte d’Ivoire. Pendant ce temps, les fonctionnaires occupaient jalousement les bureaux dans les quartiers administratifs, en l’occurrence celui du Plateau. Le Plateau, quartier ou encore mieux, cité qui se distingue des autres quartiers par le nombre incalculable d’immeubles. Le Plateau, cité futuriste,  construit par le Père de la nation pour abriter non seulement les cabinets ministériel, mais aussi et surtout le palais Présidentiel. Le Plateau présenté comme le  lieu symbolique du pouvoir. L’on est tous d’accord que le « pouvoir n’est pas loin de l’argent ». Sinon comment comprendre, que ces immeubles, faits de marbre et de vitres, cohabitent avec les cabinets ministériels. Comment justifier que tous les habitants de ce quartier de rêves, soient régulièrement en costumes sombres ? L’argent c’est vraiment le pouvoir.

 Son chemin sous un soleil qui ne brille que pour une partie

Les collégiens, dans bien d’écoles devront être confrontés dans l’après midi de cette journée à des devoirs. Ils doivent étudier pour se frayer une place au soleil, un soleil non seulement brulant mais un soleil qui ne brille que pour une partie de la population ivoirienne. Une justice populaire, avait fini par condamner les tenants du pouvoir pour des « magouilles »,  lors de l’organisation des concours de la Fonction Publique. Seuls les enfants des militants frontistes étaient assurés avant même la composition, d’être admis. Et pourtant, à l’école primaire, les vaillants instituteurs, ceux là, même qui consacrent leur existence à former les tous petits, jaugeaient le niveau de leurs élèves en les propulsant dans l’avenir par cette question: « Que voulez-vous devenir, quand vous serez grand ? » Les réponses à cette question se faisaient apprécier. Lorsque certains affirmaient leur souhait de devenir médecins, avocats, professeurs, instituteurs et autres fonctionnaires du public, les moins ambitieux voulaient tout simplement devenir des mécaniciens, des menuisiers. On raconte qu’à Abobo, quartier populaire d’Abidjan-Nord, la plupart des enfants choisissaient le métier d’apprenti-Gbaka ou « Balanceurs », quand ceux des quartiers de lux comme Cocody, Riviera,  voulaient ressembler à leur parent « ministre », « député » et même « Président ». En fait ce choix se justifie. Ils avaient pour voisin « le Président de la République ». Aujourd’hui, ce rêve d’enfant aussi noble, semble s’éloigner de toute cette jeunesse ivoirienne avec l’arrivée au pouvoir de nos nouveaux maîtres. L’idéal aurait été qu’ils soient plus préoccupés par l’avenir de ceux qui avaient suivi une formation donnée par leur soin dans les amphithéâtres, dans les salles de classes à travers tout le pays. Mais hélas ! Que deviendront ces milliers d’enfants de parents pauvres ? Est-il encore nécessaire de mettre les enfants à l’école quand on sait qu’on ne pourra pas payer un concours ? Des parents jetèrent l’éponge, livrant leurs enfants sans défense à une vie sans pitié. Toutefois, quelques parents continuaient de demeurer  optimistes, en pensant que Dieu ne saurait laisser la situation perdurer. Ils espéraient et croyaient en l’avenir. Ce matin, une fois encore, le drapeau ivoirien flottait du haut des poteaux en fer aux milieux des cours d’écoles et autres administrations. L’orange se détachait du blanc et le blanc du vert pour permettre aux ivoiriens d’apprécier le travail et la pensée du père de la Côte d’Ivoire indépendante,  Félix Houphouët BOIGNY. Drapeau marqué par sa simplicité. Trois couleurs, de grande signification. Cependant, les jeunes de mon âge n’avaient jamais avant 1993, trouvé l’importance de mémoriser la différence significative entre les couleurs du drapeau de la nation ivoirienne. Pour nous autres, s’était juste l’esthétique. La côte d’ivoire aime les belles choses, disions-nous. On avait tout de même appris à chanter avec fierté, notre hymne nationale. Cet hymne plein de sens. On apprécie à présent, le sens de la composition de l’abbé Pierre-Michel Pango, compositeur de cette merveilleuse chanson nationale. Ce mercredi 18 septembre 2002, les drapeaux flottaient dans les postes frontaliers pour dire aux personnes venant des pays limitrophes, ‘’Akouaba, Fotamana, Nahio et autres Idensè’’ ivoiriens. La côte d’Ivoire de Papa Houphouët était connue pour son hospitalité. Le malien, le burkinabé, le sénégalais, le togolais, le Ghanéen, ne se rendait pas compte qu’il vivait hors de son pays d’origine.

Que s’est-il donc passé ?

« Qu’est qui s’est bien passé, pour que nous nous pensions être supérieurs aux autres peuples des pays frères voisins? Pourquoi somme nous aussi devenus hostiles vis-à-vis de nos frères des pays voisins? ». La Côte d’ivoire n’était plus celle connue par nos Papas, un regret que nous assumions.

Houphouët aurait-il emporté avec lui, la vraie Côte d’Ivoire ? se demandaient certaines personnes.

Félix HOUPHOUET Boigny, on en parle, fut le père de la Nation ivoirienne. Né le 18 octobre 1918, ce fils AKAN usera de moyens extraordinaires pour rehausser l’image de la Côte d’ Ivoire. Le peuple ivoire restera uni jusqu’à cette date fatidique du 07 décembre 1993. En effet, au pied de la basilique, construite pour confier la Côte d’Ivoire au Seigneur, les Akoués apprendront le rappel au créateur de celui qu’ils avaient vu naître. Des gens avaient fini par croire que «Nanan» était immortel. Beaucoup de choses s’étaient dites à son sujet. Qui aurait imaginé que la mort aurait eu raison du dinosaure d’Afrique, du camarade de lutte de Modibo Keita et des autres leaders africains ? Qui aurait imaginé que la mort pourrait emporter Nanan Boigny ? Félix, le catholique des Boigny s’était montré incontournable. Il réussit à fonder cette nation sur une base saine en trente trois ans de règne. Les amis, admirateurs du premier Président de la Côte d’Ivoire indépendante  étaient innombrables partout dans le pays sans distinction d’ethnies. Permettez-moi de citer cet ami fidèle, à qui je rends hommage. Le Doyen Gbon COULIBALY, patriarche du peuple Tchébara, Fodonnon, pour parler du peuple de Korhogo. Triste nouvelle, nouvelle effroyable, le 07 décembre 1993. Les pleurs se faisaient entendre depuis, Korhogo, Tengrela, Pôgô, Lafokpokaha, Soubré, Nénéferoua, Gagnoa, Ouaragahio, Bouaflé, Abengourou et partout dans le pays et même au delà des frontières ivoiriennes. Respect au sage.

La descente aux enfers

Les apprentis politiciens font déjà des calculs. Le pouvoir est envié. Le dauphin adore le costume. « On se met à sa disposition »pour sept (07) ans environs. Avant de se rendre compte des dérives. Intervint ainsi le coup d’Etat du 24 décembre 1999.  Un coup d’Etat salué pour la justesse des arguments, un coup d’Etat applaudi. Le peuple vivra prochainement en paix, croyions-nous naïvement. Le « balai magique », présenté par l’homme fort du régime militaire, nettoie l’administration et même l’opposition. Ce balai est conseillé par les frontistes, ceux la même qui luttent par tous les moyens pour accéder au pouvoir. Eux s’enfichent de « milles morts à gauche, mille morts à droite », ils avancent. Le vocabulaire ivoirien, venait de s’enrichir, à la fin de cette année de 2000. Un charnier avant la prise du pouvoir dans des conditions calamiteuse, est découvert  avec cinquante sept (57) corps. C’était à la sortie de cette grande commune d’Abidjan, nommée Yopougon. Les témoins affirment la main sur le cœur, que ce sont des ressortissants du Nord, réputés proches du Président actuel, SEM Alassane OUATTARA, alors opposant au moment des faits. « Le pays vit la psychose, les nouveaux riches arrivent, arrêtez-vous pour les laisser passer ». Les sirènes se font entendre dans les quartiers de Washington, gobelet et dans les milieux du peuple en détresse. Les tenants du pouvoir d’Abidjan, n’ont pas appris les leçons du passé récent de la côte d’ivoire. Les camarades de Simone Gbagbo, amplifient l’ivoirité déjà décriée par le passé. Ainsi les ivoiriens sont classifiés, les authentiques, les purs sangs, les demi ivoiriens et les autres. Malheur à toi frère, si ton Patronymes est semblable à un nom d’un pays limitrophe au Nord de la côte d’ivoire. Prions donc pour survivre à cette chasse aux sorcières d’un autre âge ou devrais-je dire à cette xénophobie. Les jeunes, les femmes, les vieillards se rappelaient encore des cas de massacres de 2000 et de 2001.

Pour mieux comprendre cette partie de l’histoire, je vous invite à lire le livre de Guillaume SORO

« Pourquoi je suis devenu rebelle ».

Ce mercredi 18 septembre 2002 et les lendemains incertains

La nuit tombée, la majorité des ivoiriens avaient pris place dans les salons auprès de femmes et enfants. Certains racontèrent les injures et autres moqueries dont ils ont été objet la journée à leurs femmes et enfants. Les plus malheureux s’étaient vus traités d’étrangers dans leur propre pays. Je n’en doute pas « les plus croyants » avant de s’endormir avaient plusieurs vœux à l’endroit de leurs dieux respectifs. Les musulmans avaient fait au moins deux « raquâts », les Chrétiens ont cités les « je vous salut Marie » et les animistes eux, confiaient leur destin, avenir et le lendemain incertain aux ancêtres et autres fétiches avant de s’endormir. Oui, un lendemain incertain, qui ne laisse pas le temps aux uns et aux autres de rêver. Un lendemain incertain pour les populations qui voient le taux de pauvreté s’accroitre. Un lendemain incertain pour tous ceux qui n’épousent pas les idéologies nationalistes consistant à tout détruire pour refonder. Alors que, les Coulibaly, Koné, Ouattara, Dagnogo, Diarrassouba, Soro, Yéo, OUATTARA, … s’inquiètent et sont cloitrés dans leurs maisons, concentrés dans la prière, les refondateurs animent la ville des bruits de leurs grosses cylindrées appelées voitures. La vie est belle, ce sont les plus ivoiriens. Oui, le paradis est sur terre. Le sommeil dans la moitié de la nuit est assuré dans des maisons que dis-je dans des châteaux. Il parait même qu’une dame nommée dame de fer avait construit en très peu de temps une cité.

Le fossé est grand

Qui pourra nous sauver, qui sauvera la Côte d’Ivoire au bord du gouffre ? Se demandait, le peuple meurtri devant une situation devenant de plus en plus préoccupante de jour en jour. Les ingrédients d’une bonne guerre civile se mettent en place. Les policiers et surtout le CECOS (Centre de Commandement et des Opérations de Sécurité) sensé lutter contre le grand banditisme, pour celui qui veut croire aux discours officiels, s’est donné pour priorité de traquer tous les nordistes et tous ceux qui s’opposent au Front Populaire Ivoirien(FPI). La cible principale devint ainsi les nordistes.

Avant que ne se termine la prière de voir Dieu nous sauver, la ville fut réveillée par un bruit. « C’est quel bruit ça », demanda la mère au chef de famille. Peut être, que ce sont les policiers qui poursuivent des braqueurs ou encore des « Dioula ». « Recouchons-nous », ordonnera t-il. Non, nul ne peut s’endormir vu que la résonance des fusils d’assaut et d’armes lourdes se fait persistante. « Ça doit être un coup d’état ». La phrase est lancée. Qui tire? Qu’est ce qui se passe ? La nuit du 18 septembre fût ainsi mouvementée.

Oui, c’est bel et bien un coup d’Etat

Le 19 septembre 2002, tout le monde obligé de rester à la maison  cherche à percer le mystère de cette attaque. Déloger le locataire indésirable du palais Présidentiel devrait être une tâche difficile. Ces personnes qui osent ainsi sont indéniablement courageuses. Les informations sont plutôt recherchées, du côté de la France. Le père confisque la télécommande pour s’assurer et écouter, regarder chaque demi-heure les informations de TV5, RFI et BBC. Ces blancs, à 6000 km, sont des sorciers. Ils savent certainement ce qui se passe non loin de ma chambre. Là où ils sont, ils entendent les bruits des kalachnikovs, des Pistolets Automatiques et autres fusils sophistiqués. Le soir même, de cette attaque, la télévision publique nationale présente des armes inconnues du public civil. Ces armes sont tellement sophistiquées qu’elles peuvent détruire, d’un seul tir, un quartier entier. En tout cas, c’est ce qu’affirmaient les hommes de sécurité du pouvoir d’alors. Le drame qu’a connu le peuple, c’est d’entendre le pouvoir accuser tous les opposants à la fois, d’Alassane OUATTARA à GUEI Robert en passant par BEDIE KONAN. Etait-ce vraiment ce qu’il pensait ou c’était plutôt le moyen de se séparer définitivement de ces leaders de l’opposition ?  Plusieurs observateurs répondront par l’affirmative, puisque l’un et non le moindre, celui-là même qui avait eu à gérer le pouvoir pendant 10 mois seulement, un militaire, Général est assassiné. Les enquêtes situeront certainement, le peuple, les parents et amis, des circonstances de l’extermination de la famille GUEI. Par ailleurs, dans la précipitation ou même pour justifier ce meurtre, les premières affirmations du Ministre de la Défense d’alors, Moïse Lida KOUASSI, avaient montré, notre Général ex-Président preneur du pouvoir une nouvelle fois après l’épisode de 1999. Le plus grand et redoutable opposant Dr  Alassane OUATTARA, Président du parti créé par feu Djéni KOBENAN, le Rassemblement Des Républicains (RDR),  lui a eu la vie sauve, grâce à la proximité de sa résidence avec une ambassade d’un pays ami. Il sera d’ailleurs imité par son frère ainé Henri Konan BEDIE, dans une autre ambassade. Est-ce que le pouvoir dit vrai ?  L’on était habitué à ces nombreux coups d’Etat imaginaires appelés complots. On peut se rappeler le complot de la Mercedes noire et autre complot du cheval blanc. Devrons-nous donc nous tourner, vers des chaines de télévision étrangères avons-nous déjà dit, ces médias, somme-nous convaincu, ne se trompent jamais. La réponse ne tardera pas, des fils de Côte d’ivoire, Chassés du pays, parce que ne voulant pas s’associer au massacre, retournent chez eux. D’ailleurs, ils ne pouvaient pas rester loin et assister à la maltraitance de leurs parents. Eux, se sont des hommes, ils ne sont pas lâchent comme certains, ils doivent sauver la Côte d’ivoire. Contrairement à cette information plausible, le pouvoir attaqué, affirme que le pays est attaqué par un pays voisin. Il ne s’imaginait pas une telle opposition. Les premiers noms communiqués ne sont pas du tout connus. Mathias DOUE, le doué de la guerre, fait des recherche dans la base de données des FANCI. Ces noms sont peut être étrangers à cette liste. Ce sont les Beugré, les bon fils, Dr Koumba pour ne citer que ces noms. Un Monsieur d’une taille impressionnante, est apparu à travers la lucarne de cette télévision des blancs avec à peine le visage visible. Je crois même que sa femme ne l’avait pas reconnu. Il se présente comme un militaire Ivoiriens. Qui est ce Zinzin ou Baefoué ? Qui est ce déserteur de l’armée ivoirienne qu’on assimile facilement aux combattants étrangers? C’était bien TUO Fozié. Ce fils de Gnonfoin, localité située à l’ouest de Korhogo, dans la région du PORO. Cet ancien militaire, contraint à l’exile explique les raisons de cette action militaire et rassure la communauté nationale et internationale que le mouvement est bien mené par des soldats ivoiriens et non étrangers. Les autres noms, s’affichent dans « il parait que » et se confirment au fur et à mesure que les heures, les jours passent, jusqu’à cette date dont tout le monde devrait se souvenir.

Le 14 octobre 2002

Cette date qui révèle une fois encore le sauveur du peuple ivoirien. Il est le leader, il est courageux, il est jeune et même « terrible ». Dr Koumba, s’est montré au monde entier lors de ce meeting au rond point de Bouaké. C’est lui SORO Guillaume. Le fils Aimé de Clément Zanga et de Maman Minata. Qu’ils reposent en paix au cimetière municipal de Ferké. Oui, le sauveur, celui là même qui s’était battu pour le bien être de la jeunesse ivoirienne entre 1995 et 1998, est présenté par ses camarades comme le Secrétaire Général du Mouvement Patriotique de Côte d’Ivoire (MPCI), un mouvement crée pour mettre fin au calvaire du peuple. Salut à Toi, TUO Fozié, Salut à Toi, Cherif Ousmane !!!

SORO Kigbafori Guillaume, ex-Secrétaire Général de la FESCI, ex-Président du Forum des Jeunes, lui à qui on attribut des pouvoir mystiques, parce que son courage étant hors pair. Il franchit tous les obstacles. Guillaume, fils de Lafokpokaha, le « lalouho », une tribu de Ferké, imputée pour ces pouvoirs mystiques à tors ou à raison. Mais je crois, sincèrement, que c’est son courage qui fait sa puissance. Un sage à Lassologo (s/p ferké), n’enseignait-il pas que le pouvoir mystique ne sert jamais les peureux ? « Pour savoir que vous avez un pouvoir mystique soyez d’abord courageux ».

Ce courage nous le connaissons au frère ainé de Simon, Edmond et Edouard.

Contribution  Hiela OUATTARA

Manager Qualiticien

Cel : 08 00 90 83

Email : hielaouattara@yahoo.fr

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