Affaire guillaume Soro/Michel Gbagbo : la force de frappe de la diplomatie ivoirienne

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L’ex-chef rebelle, le ci-devant président de l’Assemblée nationale ivoirienne peut pavoiser. Le mandat d’amener émis contre lui par la juge française est tout bonnement levé. Qui l’eût cru ? La rapidité avec laquelle Abidjan a éteint le feu laisse songeur, en même temps qu’elle donne des indications sérieuses sur la puissance et le savoir-faire de la diplomatie ivoirienne. Ce qui, ces dernières 48 heures apparaissait comme une grosse affaire d’Etat promise à des déchirements entre Abidjan et Paris, vient de se dégonfler comme un ballon de baudruche.  La petite juge du bord de la Seine s’est tout simplement déjugée. Un rétropédalage tragique qui donne de la justice française une bien piteuse image, en même temps qu’il lustre celle du pouvoir de la lagune Ebrié. Ainsi donc, ce n’était qu’une tempête dans un verre d’eau. Ce qui apparaissait comme un grand feu de forêt n’aura pas résisté à la furie et à la maestria de l’establishment ivoirien. A travers cette histoire pour le moins cocasse, les frontières entre les Républiques du Gondwana et de Mbengué s’écroulent. Car, peut-on penser un seul instant que la juge française ignorait à ce point les textes juridiques sur l’immunité ? Non.

Cette affaire a été savamment gérée par les présidences ivoirienne et française

Ainsi donc, en un tour de main, l’incident est clos, ou à tout le moins, a été reporté sine die. L’affaire est si rondement menée qu’elle n’a pas franchi le seuil du parlement ivoirien ni celui des affaires étrangères pour projeter son ombre dans la sphère présidentielle. Du moins pas officiellement. A Paris comme à Abidjan, le sommet de l’Exécutif est resté discret, et apparemment distant. C’est un trait de caractère de toute diplomatie efficace. Mais la réalité est tout autre. Cette affaire dont on parle déjà au passé a été savamment gérée par les présidences ivoirienne et française. L’honneur est donc sain et sauf à Paris comme à Abidjan, pour les deux têtes de l’Exécutif qui, officiellement, n’ont pas mis la main dans le cambouis. C’est clair, la Côte d’Ivoire n’est pas un petit pays et la juge française semble l’avoir ignoré, elle qui se retrouve à présent dans ses petits souliers. Elle aura été le mouton du sacrifice pour l’amitié franco-ivoirienne.

« Le Pays » (Burkina Faso)

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