Débat sur la succession au sein du RDR – KOUYATE Abdoulaye (RER) : Ne trahissons pas ! Ne nous trahissons pas !

0
6

Depuis le mois de décembre 2015, nous constatons avec amertume et le cœur meurtri donc, que la case verte, notre maison commune, est secouée par des sons discordants et divergents qui enflent çà et là en récriminations effrénées et en ressentiments indécents et inadaptés à notre sens en cette période si délicate.

Ces joutes verbales ont pour conséquence de sacraliser le superflu, alors que le peuple ivoirien nous attend sur un autre terrain : celui d’une gestion efficiente et efficace du pouvoir qu’il nous a confié.

Le débat sur la succession du Président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane Ouattara, alors qu’il vient juste d’amorcer son second quinquennat, nous paraît hâtif, inapproprié inconséquent et incontinent.

L’on pourrait, à la limite, comprendre cette propension, si elle émanait de quelques partis frères, présent avec nous dans la plate-forme Houphouetistes. Que nenni ! C’est dans notre propre maison et en notre propre sein que nous nous lançons des philippiques, sans ménagement, au risque de nous exposer à la risée nationale.

Il est souhaitable que cesse cet antagonisme fragilisant, ici et maintenant, pour au moins deux raisons :

1) Au nom de notre histoire

En effet, depuis 1994, le RDR est passé par tous les états sur la scène politique ivoirienne. Un grand espoir d’abord, contrarié deux décennies durant par une adversité farouche. Pour y faire face, nous avons payé le prix fort. C’est sous la pluie et sous le soleil, dans la poussière et dans la gadoue que ce pouvoir d’Etat a été conquis. Il importe de ne pas perdre de vue que c’est également au prix du sang de nos martyrs, tombés sous le joug d’un acharnement aveugle que nous sommes au sommet de l’Etat. Dans le contexte inclément d’alors, qu’est-ce qui nous a valu de ne pas perdre pied ? Notre foi certes ! Mais que vaut la foi si elle n’intègre pas un projet collectif et partagé ? Nous n’avons pas flanché, parce que nous sommes restés ensemble, côte-à-côte, en osmose, portés par une identique verve. Notre premier atout, pendant toutes ces années, ce fut l’inusable discipline de groupe. Personne n’avait aucun intérêt qui ne fût celui de tous. Au RDR, voilà la première valeur qui nous a tant été enviée.

Et maintenant, faudra-t-il remettre cette valeur cardinale en cause parce que nous serions grisés par la gestion du pouvoir ? Notre histoire nous interpelle et nous appelle à assumer notre identité originelle. Parce que nous sommes en train de renoncer à cette identité, nous créons une hantise ambiante parmi nos militants de base et l’ensemble du corps social.

Nous avons incarné, depuis 1994, l’espoir d’une société ivoirienne pacifiée, pacifique, paisible et porteuse d’un développement durable pour notre pays.

Ne trahissons pas ! Ne nous trahissons pas ! Or, les velléités bruyantes qui font l’actualité ces jours-ci sont un déni de notre histoire. Elles perturbent et désemparent nos militants déjà grognons.

2) Au nom de la cohérence de notre action

Les cris d’orfraie qui montent dans notre parti donnent l’impression que nous avons des agendas secrets les uns et les autres. Or, notre seul agenda, ce devrait être de contribuer individuellement et collectivement à la réussite de l’action présidentielle. Alors que le Plan National de Développement vient d’être adopté, toutes les énergies devraient être mobilisées dans ce sens. La question de succession devrait se régler en temps opportun, afin de préserver la parfaite synergie dont nous nous sommes toujours enorgueillis. Notre première légitimité, c’est la satisfaction intégrale des aspirations de nos compatriotes, sous la houlette du Président Alassane Ouattara. Pourtant l’émergence d’un antagonisme artificiel lié à la question de la succession entraîne une guerre de positionnement et de repositionnement impitoyable. Ce type d’émergence conflictuelle n’est pas un projet ambitieux car elle paralyse et hypothèque cette autre EMERGENCE constructive de notre pays et donc la formation de l’ivoirien nouveau. Ce débat en cours contribue-t-il à la mise en œuvre du concept de cet ivoirien nouveau ? Si l’on y prend garde, tous les coups seront permis bientôt sous la forme d’une guéguerre politicienne. On ne trouverait pas mieux pour nous détourner de l’essentiel et pour saboter le travail gigantesque du Président de la République.

Faut-il rappeler sans doute que la double mission de reconstruction nationale et de consolidation de la paix ne peut s’accommoder d’une guerre fratricide et intestine au sein du parti au pouvoir ? De notre point de vue, les échanges devraient être d’un niveau supérieur, transcendant toutes préoccupations liées à un quelconque débat prématuré relatif à la succession.

En tant que Président du Rassemblement des Enseignants Républicains (RER), structure spécialisée de notre parti dont la mission est de suggérer et de proposer, je me refuse à être Cassandre qui a prédit la chute de Troie sans qu’aucune oreille attentive ne lui soit prêtée. Comme Cassandre, je ne voudrais pas voir mes prédictions se réaliser. C’est pourquoi, j’invite humblement chacun de nous, quel que soit notre statut sur l’échelle des responsabilités, à laisser le temps au temps.

Souvenons-nous de la théorie pertinente de Hegel : « c’est l’histoire elle-même qui choisit les agents qui l’animent ». Notre histoire sécrétera toujours, comme en 1994, un leader charismatique pour porter la marche destinale de notre peuple. Faisons ce qui dépend de nous, c’est-à-dire servir le peuple ivoirien en ce qu’il nous a confié comme mission, et l’histoire s’accomplira selon le meilleur des principes, parce que nous aurons servi la Nation avec une excellente foi, en harmonie avec ses profondes aspirations.

Notre intime conviction, au RER, c’est qu’il faut continuer la remobilisation et la formation de toutes les structures de notre parti. Le parti unifié, dont la formation est inéluctable, ne nous sera profitable que si chaque formation y vient avec un socle idéologique, structurel et humain solide. Un ensemble n’est fort en effet, que par la solidité des maillons qui le composent.

Stratifions, sédimentons profondément notre parti, le RDR pour la pérennisation, voire « l’éternisassion » du RHDP!

Le RER entend jouer sa pleine partition et sera partout où il sera sollicité ou convoqué en vue de participer à la construction d’une réflexion dynamique pour affiner notre projet et renforcer nos acquis.

En définitive, nous avons l’impérieux devoir de soutenir le gouvernement de la République, sans à-priori. A chaque jour sa peine ! Le leader de demain est déjà dans la poche de l’histoire. Il transcendera toutes les préoccupations sectaires donc partisanes, parce notre pays mérite un leader qui épouse les nobles ambitions de toutes les chapelles.

Monsieur KOUYATE Abdoulaye

Président du Rassemblement des Enseignants Républicains(RER) et des Enseignants du RHDP

 

Auteur :

Source :

Commentaires facebook

Mettez votre commentaire

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here