S’il y a un défi imminent en plus de la situation sociale qui fait beaucoup de mecontents, c’est bel et bien les échéances électorales, législatives précisément, qui représentent à elles seules un double enjeu pour notre pays et sa classe politique. Au plan national, l’enjeu d’un retour définitif à la politique vraie, celle des contradictions, en lieu et place des voies non conventionnelles politiques qui avaient pignons sur roue de Décembre 1999 à Avril 2011 est sur la table. En leur sein respectif, il s’agira de relever des défis internes de l’heure. La stabilité, l’unité au sein de la force politique qu’est le RHDP et le retour de l’opposition à l’hémicycle demeurent des enjeux aussi intéressants les uns comme les autres. La Côte d’Ivoire des politiciens s’apprête donc à vivre des moments intenses qui accompagnent les jougs politiques avec des objectifs très différents comme mentionnés plus haut. Pour le RHDP il s’agira de réussir son test d’unité ouvrant le pavé à un parti unifié. Pour l’opposition, il s’agira de réussir son test sur sa représentativité après avoir données depuis 2011 des signes d’essoufflement.
Il est important de noter en premier que ces consultations devraient voir le retour dans les urnes du FPI dans son ensemble. Divisé ou uni. Le FPI de Laurent Gbagbo sera présent après son refus de prendre part à des consultations politiques avec la chute de Laurent Gbagbo en 2011. Déjà, certains cadres du FPI dont Konaté Navigue sont à pied sur le terrain, mobilisant à leurs comptes dans la région septentrionale de notre pays en prélude aux prochaines élections locales. Il ne fait plus l’ombre d’un doute que la tendance Affi N’guessan confirmera sa vision politique actuelle qui est de répondre présent lors des consultations nationales de tout genre. Remontée aussi par le fait que leur leader bénéficie du titre de chef de l’opposition, acquis pour participation honorable aux dernières élections présidentielles. Plus intéressant, nous apprenons que le débat de la participation des « enfants gâtés », tendance Sangaré du FPI est vivement mené entre les frondeurs. Que faire ? Aller ou ne pas aller ? Nous sommes convaincus que la tendance Sangaré du FPI ne peut pas se payer le luxe de ne pas participer à ces élections locales pour deux raisons aussi simples que voici : premièrement, une absence donnerait à l’aile Affi plus de légitimité vis-à-vis de la base, plus de crédit et de sérieux aux yeux de la nation dans son ensemble. Affi prendrait le devant de la lutte fratricide qui les oppose garantissant ainsi sa candidature en 2020 au compte de son parti. Chose qui ne ferait pas l’affaire de tous ceux qui depuis l’exile rêvent contrôler le parti de Gbagbo à ces même fins. Deuxièmement, l’homme pour qui on se dit en révolte a ordonné à travers Laurent Akoun, au FPI de en plus de participer à ces élections de faire en sorte qu’un groupe parlementaire du parti à la rose est droit de citer à l’hémicycle. Le défi est de taille. La tendance Sangaré ne peut se permettre d’aller contre la décision du Christ de Mama. Déjà Michel Gbagbo a changé de fusil d’épaule. C’est ainsi que notre source a bien voulu nous faire cette révélation. Michel Gbagbo serait potentiel candidat pour le poste de député de Ouragahio en lieu et place de son père d’où son ramollissement vis-à-vis de la tendance Affi ces derniers temps. Il serait illogique pour lui d’aller à des élections en tant que candidat Independent. Ce serait tuer son père une seconde fois. Selon les tenants de cette thèse, le poste d’Ouragahio est symbolique et le FPI devrait tout mettre en œuvre pour récupérer un poste perdu parce que n’ayant pas pu maitriser leurs émotions nées des événements d’Avril 2011. Et donc le FPI, uni ou en rang dispersé, en pro Affi ou pro Sangaré sera de retour sur le terrain politique de manière, diminué mais désireux de se faire une place qu’ils n’auraient jamais du abandonner.
Bien que n’étant pas une force politique, les députés issus des ex Forces Nouvelles, à l’époque, qui bien que déversés dans le RDR auront de quoi méditer. Si en 2010, des faveurs avaient été accordées à certains de leurs cadres et dans certaines régions, cette vérité n’est plus applicable aujourd’hui. Certains cadres anciennement FN, ayant fait preuve de « grande indépendance » risque de perdre leurs postes de députés. Certains analystes pensent que ces cadres pourraient être des candidats independants dans leur majorité si le RHDP ne supporte pas leurs candidatures. En tout cas, pour une bonne frange de ces députes « d’exception » devraient commencer à s’inquiéter. Eux, qui n’auront pas su influer sur ces vagues favorables pour s’incruster dans les cœurs de leurs électeurs.
Au RHDP, l’heure est à la réflexion. Que faire dans cette situation, qui est une autre épreuve pour la coalition au pouvoir ? Des sources bien introduites nous apprennent que la question de quel RHDP est discutée au plus haut niveau. L’enjeu est de taille et peut avoir des conséquences sur la stabilité aussi bien de cette coalition que sur le pays en quête de paix définitive. Pour l’heure, les stratèges de la coalition se posent la question de savoir quels candidats et quel mode de détermination privilégié pour ne pas que la coalition en sorte affaiblie ? La première piste à nous citer est celle de candidatures séparées, où chaque parti encore attaché à son identité parraine ses candidats afin que chaque formation politique au sein de l’alliance puisse savoir sa vraie force sur l’échiquier national. Cette approche devrait permettre de savoir qui est qui dans le RHDP avant tout unification en parti unique. Les durs parmi les durs des deux camps épousent cette manière de régler le contentieux de 2020 qui pourrie les relations. Que chaque parti du RHDP ait son candidat aux législatives et ensuite on se mettra ensemble pour gérer le parlement. Rien de rassurant répondent les détracteurs de cette methode. Cette approche est dangereuse parce qu’elle ouvre la voie à des scenarios de surenchères des uns sur les autres en cas de victoire, délaissant l’intérêt commun qui est la mise en place d’un parti unifié et la stabilité nationale. L’autre solution étudiée est le consensus. Un partage au prorata de la représentativité de chaque force en présence en tenant compte du nombre de sièges actuels au parlement. Ceci ne ferait pas l’affaire d’un parti comme le MFA, qui a en son sein compte des cadres capables de ravir des sièges parlementaires en 2016. Cependant, le passé récent du RHDP témoigne contre cette solution car elle s’est montrée incapable de trouver une solution consensuelle quand il le fallait. A l’exception du regroupement unanime des voix lors des présidentielles de 2010 au profit du candidat Ouattara, le RHDP a été incapable de designer de façon consensuelle des candidatures aussi bien aux législatives, municipales qu’aux régionales des années antérieures. Cette piste demeure la moins plausible car ayant déjà échoué et rencontre de nombreuses réserves. L’arbitrage est aussi évoqué comme moyen de résolutions des multiples candidatures au sein de la coalition. Cependant, beaucoup sont ceux qui doutent de cette méthode car ayant servi à renflouer les poches des proches des leaders politiques.
Enfin vient le scenario des primaires. Très prisé aussi bien dans la base que par une classe de jeunes leaders dans la coalition. Pour eux, il est hors de question de rater cette autre opportunité de rentrer dans l’histoire politique de la Côte d’Ivoire en organisant des primaires afin de déterminer les différents candidats devant défendre la coalition face à une opposition elle aussi divisée. Cette idée semble faire son chemin. Même si elle demande assez de moyens, elle a pour mérite de pouvoir sauver l’unité encore fragile du RHDP. Certains jeunes désireux de participer à la vie politique y voient une aubaine exceptionnelle. Les défenseurs de cette approche soutiennent que cette méthode permettra de faire vivre le parti unifié avant l’heure. Le RHDP devrait selon des indiscrétions opter pour cette dernière option sans pouvoir nous en donner plus amples détails.
La rédaction
Lementor.net
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