Financement du GCPND 2016-2020, bilan en demi-teinte

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Avec une médiatisation presqu’à l’excès, le gouvernement a présenté aux bailleurs de fonds et investisseurs du privé l’ambitieux PND-2016-2020 à Paris les 17 et 18 mai 2016, programme qui doit propulser le pays au rang de pays émergent,

« Notre pays va vers un second miracle économique » a affirmé le PM Kablan Duncan.

Il s’agissait pour l’exécutif ivoirien de mobiliser 62% des 30.000 milliards F CFA du PND-2016-2020 contre 11 076 milliards pour le PND201-2015, « Avec 11 300 milliards FCFA consacrés aux projets d’investissements publics et 18 700 milliards FCFA, soit 62% aux projets d’investissement privé » indiquait-il à l’ouverture du forum.

Il est clair que les bailleurs de fonds multilatéraux ont favorablement répondu à l’appel du gouvernement, en promettant dès la 1ère journée du Groupe consultatif, d’apporter une aide financière de 7 700 milliards de FCFA là où le besoin était estimé à 4 425 milliards. Franc succès donc pour la première journée.

Mais là où le bas blesse, c’est au niveau du financement du secteur privé où le besoin est estimé à 18.700 milliards FCFA.

Avec l’appui du patronat ivoirien, avec à sa tête le très écouté et respecté Jean Kakou Diagou de la Bancassurance, 14eme fortune africaine selon Forbes avec 405 millions de dollars, l’

État de Côte d’Ivoire, a décliné les axes stratégiques sur lesquelles reposent son plan de 4 ans, les avancées en matière de climat des affaires et le potentiel économique du pays. « Notre pays est dans un marché régional de 300 millions d’habitants », a plaidé Jean Kakou Diagou devant plus de 200 investisseurs provenant d’Europe, d’Amérique, du Moyen Orient, d’Asie et d’Afrique.

Le résultat est pourtant en deçà des attentes du gouvernement, le volume des investissements relevant du secteur privé étant de 18 700 milliards FCFA, soit 62 % du PND alors que seulement 9 500 milliards FCFA ont été exprimé comme intensions de financent au terme de cette journée du Groupe Consultatif.

Ce résultat mitigé exprime la réticence des secteurs du privé face un climat des affaires souffrant encore de lourdeur administrative, de lourdeur en matière de fiscalité, de corruption ainsi qu’un taux du chômage assez élevé, environ 46 %, ce qui ne rassure point les milieux d’affaire sur la stabilité sociopolitique sur le long terme.

Enfin,le pouvoir d’achat bien maigre des ivoiriens concernant plusieurs des projets ambitieux proposés aux secteurs privés explique le peu d’engouement des hommes d’affaire.

Si la Cote d’Ivoire veut être un pays émergent à l’horizon 2020 comme le souhaite le président Alassane Ouattara, le premier défi qui s’impose est la bonne gouvernance surtout l’amélioration du climat des affaires et l’émergence d’un état de droit…Les bruits qui entourent les décisions de justice lorsque l’on observe l’actualité nationale ne rassurent pas sur cet sujet. La sécurité publique également s’invite au débat au moment les actions néfastes  » des microbes », ces bambins criminels sans foi ni loi et sanguinaires créent la psychose au sein des populations.

La ministre Kaba Nialé ne soutenait-elle pas devant les bailleurs de fonds que l’instauration de la culture de transparence, d’efficacité et de responsabilité, de la disponibilité d’hommes et de femmes capables de porter les changements induits par l’émergence du pays, le changement des modes de production et de transformation, le développement des infrastructures stratégiques et la meilleure insertion dans le réseau d’échanges régionaux et mondiaux sont les cinq défis à relever pour l’émergence du pays?

Donc acte !

Bakary Cissee

Analyste en development economique

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