Le Chacal est affaibli certes, mais il n’a pas encore dit son dernier mot. C’est le moins que l’on puisse dire de la secte islamiste Boko Haram qui, pas plus tard qu’hier 21 août 2016, a encore fait des victimes. En effet, un homme venu à moto, s’est fait exploser sur un pont situé à proximité d’un marché dans l’Extrême-Nord du Cameroun. Bilan : trois morts et une vingtaine de blessés, si l’on en croit les sources sécuritaires qui avancent un chiffre global de 2000 Camerounais tués depuis trois ans dans de nombreuses attaques meurtrières menées par les islamistes insurgés. C’est dire qu’en dépit de la crise réelle ou supposée entre Abubakar Shekau et son rival Abu Musab al-Barnawsi, Boko Haram dispose toujours d’une capacité de nuisance redoutable. Conscients qu’ils ne peuvent plus contrôler de territoires entiers et acculés jusque dans leurs derniers retranchements, les islamistes ont changé de modus operandi, en développant des attentats kamikazes aussi bien au Cameroun, au Nigeria, au Niger qu’au Tchad. Ce ne sont ni plus ni moins que des actes de désespoir qui traduisent un manque de sérénité dans les rangs des djihadistes et cela, depuis l’opérationnalisation de la Force multinationale mixte (FMM) qui regroupe les armées des pays du bassin du lac Tchad.
Il faudra redoubler de vigilance
La peur semble avoir changé de camp, même s’il faut, pour l’instant, se garder de tout triomphalisme. C’est pourquoi il faudra redoubler de vigilance en procédant à de vastes opérations de ratissage pour assommer totalement l’hydre et ses tentacules. Car, comme le dit un adage bien connu de chez nous, « on ne crie jamais victoire sans avoir écrasé complètement la tête d’une vipère ». Ce d’autant plus que même moribonde, cette dernière reste mortelle à tous égards. En tout cas, pour tous ceux qui en doutaient encore, cet attentat kamikaze qui vient d’endeuiller encore des familles déjà fort éprouvées, est la preuve que la secte islamiste Boko Haram n’a pas capitulé. Très bien renseignée, elle sait exploiter les moindres failles pour frapper là où on l’attend le moins. En témoigne l’attaque de Maroua, du nom de cette région dans l’Extrême-Nord du Cameroun, qui, en plus d’être le quartier général camerounais de la FMM, abrite une importante base de la Brigade d’infanterie motorisée (BIM). Si ce n’est donc pas un pied de nez, cela y ressemble fort. Et c’est peu dire. Car, comme on le sait, les djihadistes aiment les défis, si fait qu’ils savent prendre leur mal en patience. Et quand vient l’heure de prendre leur revanche, ils ne lésinent pas sur l’ampleur des dégâts.
B.O
Le pays (Burkina Faso)
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