Deces de michel legre : vers l’enterrement du dossier guy andré kieffer?

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Considéré comme le suspect numéro 1 dans la disparition du journaliste franco-canadien, Guy André Kieffer, Michel Légré, beau frère de Simone Gbagbo, ex-Première dame de Côte d’Ivoire, a cassé sa pipe hier, 18 septembre 2016. Il est décédé d’une crise cardiaque à Abidjan. Celui qui vient de tirer sa révérence, avait avoué sa participation à l’enlèvement du journaliste, avant de se rétracter entièrement. Avec cette mort soudaine, Michel Légré emporte dans sa tombe, plus d’un secret sur les circonstances de la  disparition de Guy André Kieffer. Saura-t-on jamais la vérité ?  C’est peu dire que la mort de Michel Légré va rendre plus complexe le dossier qui, il faut bien le dire, était déjà entouré de beaucoup de zones d’ombres. En tout cas, ce décès de Michel Légré est, à tout point de vue, une mauvaise nouvelle pour la justice ivoirienne, mais surtout  pour les parents de Guy André Kieffer dont la soif inextinguible de vérité n’a pas été assouvie. Et c’est dommage. Dommage non seulement pour Légré qui devra désormais faire face à la justice immanente. Mais dommage aussi pour la famille Kieffer et tous ceux qui continueraient à espérer que Legré serait peut-être gagné par le remord, au point de décider de décharger un jour sa conscience. Pour lui, tout est présent fini. Il faut espérer que sa tombe ne recouvre, à jamais, la vérité sur cette affaire. Il faut souhaiter que de sa dernière demeure, et enfin libéré de toutes contraintes et de toutes pressions des vivants Légré parle à présent aux vivants dans le sens à les orienter vers les commanditaires de cette sombre et tragique affaire.  Faut-il le rappeler, c’est avec Michel Légré que le journaliste franco-canadien avait rendez-vous le 17 avril 2004 lorsque, de façon mystérieuse, l’on a perdu ses traces. Arrêté et écroué en 2004 pour enlèvement, séquestration et assassinat, cet ancien chef de sécurité de Laurent Gbagbo, avait été libéré en 2005 au grand dam de la famille du journaliste.  Et malgré les promesses du pouvoir de Alassane Ouattara et les révélations qui ont été faites  par certains proches de l’ex-Première dame de Côte d’Ivoire,  la disparition de Guy André Kieffer reste jusqu’à ce jour, un véritable mystère. Même si l’enquête semble avoir avancé, elle n’aura pas permis de savoir qui a enlevé le journaliste, encore moins qui l’a séquestré ou envoyé ad patres.  Et cette mort de Michel Légré va, à coup sûr, rendre la tâche de la justice ivoirienne et de la justice française qui enquêtent sur la disparition du journaliste depuis plus d’une décennie, plus titanesque.  Les seuls qui pourraient se frotter les mains de cette disparition de Michel Légré, sont sans conteste, les commanditaires. Si de son vivant Michel Légré n’a pas dénoncé ces derniers toujours tapis dans l’ombre, ce ne certainement pas dans sa tombe qu’il le fera.  Cela dit, il faut craindre que la mort de Michel Légré ne pousse la justice ivoirienne qui donne l’impression de jouer la montre, à classer le dossier  Guy André Kieffer.  Mais il faut souhaiter que la justice ivoirienne n’assassine pas une deuxième fois, le journaliste en mettant définitivement son dossier  dans le placard. Elle se doit de tenir sa promesse de faire jaillir la vérité.  Certes, elle ne pourra plus faire parler un mort, mais il y a la piste des commanditaires qu’elle pourrait exploiter. Les récentes révélations sur la disparition du journaliste franco canadien et qui chargeaient l’ex-Première dame, pourraient servir de pistes pour poursuivre l’enquête.

DZ

Le Pays (Burkina Faso)

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