Côte d’Ivoire / Attention, du carburant toxique dans les pompes

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Après les déchets toxiques déversés sur Abidjan, la capitale économique de la Côte d’Ivoire il y a quelques années, c’est au tour de carburants toxiques d’être servis dans des stations d’essence du pays. Grâce à un rapport baptisé ‘’ Dirty Diesel’’, publié en septembre dernier par l’ONG Public Eye, qui rapportait que « Des négociants suisses déversaient sur le marché africain des carburants très nocifs, contenant jusqu’à 400 fois plus de soufre que ce que prévoient les normes européennes. Et ce, paradoxalement, en toute légalité du fait de la faiblesse des législations sur le continent ». Le rapport de l’ONG expliquait dans les détails « la piètre qualité des carburants disponibles en Afrique et les pratiques peu scrupuleuses des négociants suisses en matières premières. Il ressort que sur les 40 échantillons de carburants prélevés par les auteurs du rapport, dans les huit pays d’Afrique étudiés, aucun ne pourrait être commercialisé en Europe car ces carburants ont des teneurs en soufre, entre 200 et 1000 fois supérieurs aux normes sanitaires européennes. Avec des conséquences désastreuses sur la qualité de l’air, donc sur la santé publique. Si rien n’est fait, plus de 30 000 personnes pourraient mourir prématurément de pollution atmosphérique sur le continent africain d’ici 2030 ». C’est au vu de ce rapport alarmant, que le Ghana a été le premier pays, il y a un mois, à interdire la vente sur son sol de ces carburants toxiques. A sa suite, quatre (4) pays d’Afrique de l’Ouest dont le Nigeria, le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Togo promettent à leur tour d’interdire ces carburants toxiques sur leur sol. A l’occasion d’une réunion organisée jeudi 1er décembre dernier à Abuja par le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), ils se sont engagés à limiter drastiquement la teneur en soufre autorisée pour les carburants importés, dès juillet 2017. Gian-Valentino Viredaz, l’un des auteurs de ce rapport, se réjouit de la décision prise par les quatre pays d’Afrique de l’Ouest promettre ensemble de lutter contre ces pratiques. « C’est une très bonne nouvelle. L’engagement qui a été pris par le Nigeria, le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Togo, c’est de réduire de 60 fois la teneur en soufre des carburants importés dans le pays : de passer d’une teneur en soufre autorisée de 3 000 parties par million à plus que 50 parties par million, et ceci dès juillet 2017.  Alors maintenant, nous, nous souhaitons véritablement voir ces différents Etats passer de la parole aux actes ». Il poursuit en présentant les difficultés que ces Etats doivent surmonter sur le marché du pétrole : « Cela signifie modifier les législations nationales et aussi négocier avec les fournisseurs pour les convaincre d’abaisser leurs marges et de ne pas répercuter ces nouvelles normes sur le prix à la pompe ».

Conséquences désastreuses sur la santé

Dans un article publié par le site de RFI, rapportant la conclusion d’une étude menée par l’ICCT, une ONG spécialisée dans la promotion des véhicules propres, il est indiqué que « si rien n’est fait, plus de 30 000 personnes pourraient mourir prématurément de pollution atmosphérique sur le continent africain d’ici 2030 ». Et que « Le soufre n’est pas le seul responsable de la pollution de l’air, mais son action est particulièrement pernicieuse. Car non seulement, il contribue à l’émission de particules fines qui se logent profondément dans les poumons et provoquent de nombreuses maladies cardiaques et respiratoires, mais en plus le soufre détruit les technologies de contrôle des émissions comme les particules à filtre de diesel. Autrement dit, si la teneur en soufre des carburants utilisés reste identique, même une généralisation des véhicules propre sur le continent n’aurait que peu d’effet ». L’ONG Public Eye, à l’origine du rapport sur les carburants toxiques, encourage les Etats à mettre en place des législations plus contraignantes. Tels des pays de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Est qu’elle cite en exemple que sont, la Tanzanie, le Kenya, le Burundi, l’Ouganda et le Rwanda, qui depuis le 1er janvier 2015, se sont accordés pour faire significativement baisser la teneur en soufre dans le carburant qu’ils importent. La Côte d’Ivoire tout comme des pays qui disposent de leurs propres raffineries, ils se sont donné un délai de trois ans pour moderniser les infrastructures et être capables de produire des carburants de meilleure qualité.

Khalil Ben Sory

Lementor.net

 

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