A Banjul, les nouvelles autorités ont fait ce que l’on décrit par « faire d’une pierre, deux coups ». A travers une seule cérémonie, elles ont célébré deux évènements majeurs le samedi 18 février 2017 : célébration des 52 ans de l’indépendance conjuguée à l’investiture du nouveau Président gambien au stade de Bakau. L’investiture du Président Barrow s’est déroulée en présence de Six chefs d’Etat qui ont fait le déplacement pour assister à cet évènement très attendu : Ellen Sirleaf Johnson du Liberia, Nana Addo du Ghana, l’Ivoirien Alassane Ouattara, Roch Marc Christian Kaboré du Burkina Faso, Macky Sall du Sénégal et le Mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz. Le nouveau Président a déclaré dans son discours d’investiture : « La Gambie a changé à jamais. Les gens sont (désormais) pleinement conscients qu’ils peuvent mettre en place un gouvernement mais aussi le faire partir. C’est la victoire de la démocratie, une victoire qui appartient à tous les Gambiens. Nous travaillerons à améliorer la nutrition, l’accès à l’eau potable, l’éducation de base sera gratuite ». Il a poursuivi pour indiquer qu’il s’engage à faire face aux défis socio-économiques du pays, notamment la santé et l’éducation, mais aussi les relations internationales et la réconciliation nationale. Le Président Adama Barrow a été investi, troisième Président de la Gambie. Il avait été investi pour la première fois en janvier dernier à l’ambassade de Gambie à Dakar, capitale du Sénégal. Lors de sa deuxième investiture, le Président Barrow a donc remercié le Sénégal voisin, pour le rôle primordial qu’il a joué dans la résolution de la crise électorale. « La Gambie a compris pendant cette impasse ce que signifie la solidarité. Le Sénégal a prouvé son amitié en temps de besoin. Les Sénégalais ont accueilli les Gambiens qui fuyaient la crise et le gouvernement m’a accueilli comme Président élu, travaillant avec la CEDEAO, l’UA (Union africaine), l’ONU (Nations Unies) et la communauté internationale pour assurer que le vote des Gambiens était respecté », a affirmé le Président gambien. Dans un stade en liesse, Adama Barrow est arrivé, debout dans sa voiture, le poing levé, le nouveau Président gambien a fait le tour du stade sous la clameur de la population gambienne. Le président Barrow veut une Gambie plus juste, après les annonces, il doit désormais la créer. Cette cérémonie tire un trait sur l’ère Yahya Jammeh qui préférait plutôt célébrer chaque 22 juillet, date de sa prise du pouvoir. Cette fête populaire ouvre l’ère de la nouvelle Gambie plus libre souhaitée autant par le Président Barrow que par le peuple gambien. Le temps du changement est arrivé en Gambie, celui de la nouvelle Gambie. Une Gambie plus libre, plus juste, plus démocratique, « la nouvelle Gambie ». Des gambiens expriment ici leur espoir en l’avenir de cette nouvelle Gambie. « Nous marquons, nous célébrons, deux libérations. La libération de l’époque coloniale et la libération de 22 ans de dictature. Aujourd’hui nous ouvrons une nouvelle ère de l’histoire de la Gambie. Nous devons être fiers de ce jour car la Gambie rejoint la communauté des pays démocratiques », confie ce jeune homme qui ne retient pas son immense joie. « Tous les Gambiens ont attendu ce jour. Avec l’administration Barrow et ce gouvernement, je pense que l’on va voir les choses changer. Nous sommes optimistes, le futur va être meilleur », clame cet autre jeune homme débordant d’une visible joie sur le visage. « Je leur souhaite bonne chance pour changer beaucoup de choses dans notre pays. Par exemple que les jeunes aient de bon business ici en Gambie plutôt que de partir en Europe », ajoute cette jeune fille qui n’a connu que l’ère Yahya Jammeh avec ses 22 ans. « Qu’Adama Barrow respecte ses engagements pour que personne ne soit tenté de reprendre le pouvoir par la force. On a notre indépendance, on a notre démocratie, nous ne tolérerons pas que quelqu’un écrase la Gambie à nouveau. C’est terminé et définitivement terminé. Voilà la nouvelle Gambie et ce sera la nouvelle Gambie pour toujours », conseille cet autre. « Une Gambie, un peuple, pas de communautarisme. Nous sommes une grande famille, j’en suis certain, ils vont mettre tout ça en œuvre, nous avons beaucoup d’espoir », conclu ce dernier. Le Président Barrow voulait une cérémonie officielle, mais dans le même temps populaire, dans un stade plein et sécurisé par la CEDEAO. Ce qui a été fait ce samedi 18 février 2017. Adama Barrow succède à Yahya Jammeh qui a dirigé le pays d’une main de fer pendant 22 ans.
Khalil Ben Sory
Lementor.net
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