Présidentielle 2020: Peut-on appeler à aller au parti unifié et parler d’alternance ?

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Des ivoiriens, surtout des militants du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA), s’évertuent à mettre à débat, un sujet qui ne devrait pas être débattu, si la bonne foi était la mieux partagée. Pour mieux cerner la situation, il faudrait que trois expressions, les plus utilisées ces derniers temps, soient expliquées dans leur contexte : – l’Appel de Daoukro, – le Parti unifié et – l’Alternance 2020. L’Appel de Daoukro a été lancé en deux étapes. D’abord en 2010, selon les dispositions de la Plate-forme du Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), il avait été dit que le candidat de l’un ou l’autre des différents partis membres de l’alliance qui arriverait en tête, serait soutenu, au second tour, par les autres formations politiques. C’est ce qui s’est passé quand le Président Ouattara est arrivé en tête des autres candidats du RHDP. A Daoukro, le Président Henri Konan Bédié a lancé le premier appel. Le deuxième Appel de Daoukro a été lancé suite à la visite d’État du Président de la République, le 17 septembre 2014. L’appel a été lancé par le Président Henri Konan Bédié aux cadres et aux militants de son parti, afin qu’ils accordent un second mandat au Président de la République, Alassane Ouattara et à son équipe, après avoir dressé un bilan élogieux de l’action de ceux-ci en quatre ans d’exercice du pouvoir d’Etat. Allant plus loin, le Président Henri Konan Bédié a annoncé qu’il demanderait au Congrès de son parti, le PDCI, d’investir le Président Alassane Ouattara de sa confiance en soutenant sa candidature à l’élection présidentielle de 2015. Voilà l’Appel de Daoukro sous ses deux aspects, sans aucune condition qui nécessite un débat. Relatif au Parti unifié, Il faut tout simplement se demander si le projet de parti unifié est toujours d’actualité chez tous ceux ou toutes celles qui alimentent ce débat. Parce qu’on ne peut pas vouloir d’une chose et son contraire ! On ne peut être en train d’appeler à mettre en place le parti unifié et en même temps, revendiquer l’indépendance de chaque parti. Si les militants du vieux parti sont dans la dynamique de la construction du parti unifié, ils ne devraient plus parler de l’alternance à un parti qui logiquement, ne devrait plus exister. S’ils doivent aller en parti unifié, il ne sera plus question de PDCI, RDR, UDPCI, MFA, UPCI et PIT. Si tel est le cas, on ne devrait plus parler des partis qui existent actuellement, parce que c’est leur fusion qui doit aboutir à la création de ce grand parti. Si cependant, ces militants du PDCI-RDA ne se reconnaissent plus dans le projet de parti unifié, alors, ils peuvent mener le débat. Le troisième contexte est relatif à la question de l’alternance 2020 qui fait de plus en plus débat, au RHDP. Les cadres du PDCI donnent de la voix et réclament, sur la base de l’appel de Daoukro, que le candidat à la présidentielle de 2020 sorte de leurs rangs. Après ces explications, il n’apparait nulle part qu’il ait eu une quelconque promesse d’alternance. Nulle part, le RDR n’a pris un engagement quelconque consistant à promettre au PDCI, de façon expresse ou même tacite, qu’il soutiendrait un candidat issu des rangs de cet allié important, en 2020. Pour mettre fin au débat qui logiquement n’a pas lieu d’être, il faut faire en sorte que ce grand parti unifié naisse le plus rapidement possible avant 2020, afin que la question du choix du candidat soit tranchée en son sein.

 Khalil Ben Sory

Lementor.net

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