Trafic effréné de l’anacarde vers les pays voisins: La Côte d’Ivoire perd des milliards et risque sa place de leader mondial

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C’est sérieux ! La situation devient de plus en plus inquiétante. La noix de cajou ou l’anacarde, le second produit agricole après le cacao, dont la Côte d’Ivoire est aussi N° 1 mondial dans la production, fait l’objet d’un trafic effréné vers les pays voisins que sont le Mali, le Burkina Faso et surtout, le Ghana, à grande échelle. Depuis le 16 février 2017, date de lancement de la campagne de commercialisation de l’anacarde, il ne se passe pas de semaine, sans que ne soient signalées, des tentatives de sorties de chargements de plusieurs tonnes de noix de cajou vers ces pays voisins. Tentatives stoppées par des éléments de la Douane ivoirienne et ceux du Bataillon de Sécurisation de l’Est (BSE) des FACI. Ces éléments sont basés au Centre-Nord, au Nord et à l’Est. Cependant, malgré leur présence aux frontières, combien de milliers de tonnes de noix de cajou, par des stratagèmes dont les trafiquants sont les seuls à posséder le secret, traversent les frontières ivoiriennes pour augmenter la quantité de l’anacarde sur le marché de ces pays cités plus haut ? C’est en 2015, qu’avec plus de 700 000 tonnes de noix de cajou, que la Côte d’Ivoire s’est classée devant l’Inde pour être le N° 1 mondial des producteurs d’anacarde. L’année d’avant, en 2014, elle avait produit 564 780 tonnes. L’anacarde prend une place importante dans l’économie ivoirienne et fait rentrer des milliards de FCFA dans les caisses de l’Etat grâce aux taxes sur l’exportation de ce produit. A la fin de la campagne 2016, la production ivoirienne de l’anacarde a été estimée à 650 000 tonnes contre 700 000 en 2015, ce qui constitue une baisse de 50 000 tonnes. Qu’est ce qui peut bien expliquer cette baisse ? Surement la fuite de la production vers les pays voisins. Qu’est ce qui fait donc courir les trafiquants de tout acabit et autres individus qui foulent du pied, le patriotisme économique ? Sur les marchés voisins, l’anacarde est vendu entre 600 et 800 FCFA le kg, jusqu’à plus de 900 FCFA au Ghana, contre 440 en Côte d’Ivoire. Ceci expliquerait cela. Le trafic de l’anacarde vers les pays voisins, constitue une énorme perte de devises et aussi une fuite de la qualité de la production ivoirienne. Car les fraudeurs n’achètent que la meilleure qualité. Ce qui fait perdre au pays, d’une part les produits de qualité et d’autre part, une baisse de production. Si l’on n’y prend garde, avec cette saignée, la Côte d’Ivoire va perdre sa première place de pays producteur. A cette allure, le Ghana sans produire sur le terrain, risque de détrôner la Côte d’Ivoire. Le Gontougo produit plus de 30 % de la production nationale alors que selon des sources, une bonne partie de cette production est déversée sur le marché ghanéen. Du fait que le prix du kilogramme est le double de ce qui est pratiqué en Côte d’Ivoire. Des localités telles, Assuefry, Tanda, Koun-Fao, Transua, Agnibilékro, Méré, Pinda-Boroko, Bohi, Sorobango et autres campements très proches de la frontière, sont cités comme des ‘’zone de passage’’ de ce trafic. Il est grand temps pour les autorités ivoiriennes de mettre un frein à la fuite de l’anacarde vers les pays voisins. Par une sensibilisation accrue des populations et par le renforcement des patrouilles le long des frontières par les forces de sécurité.

Khalil Ben Sory

Lementor.net

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