Liberté d’expression et d’opinion: pourquoi les pro-Soro doivent se revoir

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Quel est donc le sens de la rébellion de 2002 ? La question mérite d’être posée avec les derniers développements que nous avons sur la toile entre les pro-Soro et une frange de la presse nationale. Nous qui avions cru que la raison première et fondamentale qui justifiait l’acte de haute portée politique et historique du 19 Septembre 2002 était l’avènement démocratie dans notre pays sommes en train de nous rendre compte que cette raison en cachait d’autres. Nous qui avions porté ce message là ou la voix des ex rebelles ne pouvait porter sommes en train de déchanter. De jours en jours, nous nous rendons compte que les « défenseurs » ou autoproclamés démocrate ont une allergie des plus déconcertante face à l’exercice réel de la démocratie qui semble être en dehors de leurs capacités politiques et humaines. Nous sommes en droit de nous poser des questions aujourd’hui sur la sincérité de leurs engagements à faire de notre pays où chacun parle librement sans se faire menacer, un modèle construit sur la divergence de vues et d’opinions. Un pays où chaque ivoirien peut et doit parler avec à  l’esprit que le débat contradictoire lui sera confronté comme réplique.

Comment peut-on se proclamer démocrate et perdre le nord à chaque fois qu’une réflexion est menée dans l’intérêt de notre pays et qui n’embrasse pas la vision des pro-Soro? Cette situation est assimilable à un chef religieux qui impose la prière et le jeûne à ses fideles tout en prenant le soin de s’exempter des mêmes rites. Les forces nouvelles et leurs leaders qui exigent reconnaissance devront s’y faire. Auront-ils pris les armes pour exiger la démocratie tout en cherchant à s’extraire de l’exercice démocratique ? Non. On ne peut vous l’autoriser. Ne soyez pas ce faux religieux qui prône la chasteté et qui succombe au premier regard d’une belle demoiselle belle qu’elle soit dans sa congrégation. Ne violez pas votre promesse à vous-même et au peuple de Côte d’Ivoire qui a bu jusqu’à la lie sa part de sacrifice dans l’avènement de cette Côte d’Ivoire nouvelle. Il est important pour nous de tirer sur la sonnette d’alarme ici et maintenant. Sinon de dire honnêtement à nos anciens amis que cette façon de faire ferait rougir les pro-Gbagbo, leurs nouveaux amis, de jalousie.

Croyant intimidés, ils ne font que braquer les plus modérés et réconforter leurs plus radicaux que leur cheval (le PAN) ne pourra pas garantir à la Côte d’Ivoire ce précieux trésor, s’il arrive un jour au pouvoir, qu’est la démocratie. Oui, l’enjeu pour la classe intellectuelle en Côte d’Ivoire est de savoir si le Président Soro Guillaume, qui fait maintes et pieds pour être dans le starting block des présidentielles de 2020 pourrait accepter  l’exercice de la démocratie lui-même une fois ( ?) au palais du plateau ? La question est fondamentale et mérite d’être posée. Les pro-Soro passés maitres dans les attaques de leur parti, le RDR, de la coalition politique le RHDP, de ces leaders en l’occurrence les présidents Ouattara et Bédié (gratté gentiment ces dernières semaines) étonnent à chaque instant tant leurs écrits trahis leurs intentions et leurs compréhensions du jeu démocratique. Imaginez vous ce que serait la toile si d’autres officines, chaque matin, chaque jour offrait comme ils savent le faire des injures à  l’encontre de quiconque n’adoptant pas leurs postions ? Que seraient-ils aujourd’hui si comme eux la vendetta était la voix adoptée  après avoir soutenus mutineries sur mutineries, priés pour un assombrissement du front social ? Il faut arrêter cette folie, cette belliqueuse façon de se faire remarquer, cette répugnante propension à gonfler la poitrine pour si peu et laisser le débat, la contradiction  et les échanges cordiaux faire de nous un peuple réfléchit. Bouaké, la rébellion, les méthodes et les attitudes marxistes dans une pensée unique rythmée au sourire ou à la colère du maître ne verra pas le jour dans notre pays. Il faut vivre avec la donne démocratique et faire fi des raccourcis politiques qui ont fait très mal à notre élan de développement national.   

Pour ceux qui désirent mieux comprendre, notre article a été motivé par des échanges peu cordiaux, ce matin, adressés à un journaliste dans l’exercice de ses fonctions. Quand on pense qu’ils avaient aussi pris position pour la nouvelle loi sur la presse. Nous sommes en droit de désespérer. Une analyse intellectuelle, croustillante et objective est menée par le journaliste Wakili Alafe bien connu dans le milieu Ivoirien et International de la presse sur la manière dont le PAN Soro communique depuis la rébellion à aujourd’hui (article à lire ici : https://lementor.net/?p=24362 ) suffit à mettre le feu aux poudres. En lieu et place de contributions contradictoires et intelligentes, les réseaux Soro ont préféré nous servir comme à leurs habitudes, les injures et les intimidations. Le drôle dans cette affaire est que l’intimidation s’est transformée en motivation pour leur imposer à eux même la résultante de leur lutte c’est-à-dire accepter le jeu démocratique, apprendre à l’exercer et à  vivre avec. Oui les Pro-Soro, les amis de Guillaume Soro doivent se revoir pour l’intérêt supérieur de notre politique nationale et de leurs propres ambitions.

Nous prenons au mot le président de notre parlement Soro Guillaume qui lors de son retour de voyage la semaine passée disait : « Chers tous. De retour du Maroc j’ai noté que la toile était inondée de polémiques inutiles. Une fois encore je demande à mes proches de refuser les débats futiles. J’avais 29 ans quand pour la première fois j’ai déclaré et assumé la rébellion en Côte d’Ivoire. J’ai même écrit un livre: « Pourquoi je suis devenu un rebelle. » N’accusez personne (ni Bédié ni Ouattara…). Ne vous laissez pas consumer par la haine, les insultes et les clabauderies. Je suis seul responsable. Ne polluez pas l’environnement des enquêtes. J’attends de tous des débats d’apaisement, des messages de Pardon et de réconciliation. Gardez le cap sur le rassemblement des ivoiriens. Paix sur la Côte d’Ivoire. »

Force est de reconnaitre que malgré sa présence rien a changé (positivement avec la fin des polémiques et surtout des attaques). Plutôt les choses s’empirent comme une onction donnée en sous main.

Tieba Nakouzon Coulibaly

Lementor.net

 

 

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