Déclaration du ministre Adjoumani – le PDCI épris de paix mais surtout épris de la protection de ses intérêts (décryptage)

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Le Ministre Kobenan Kouassi Adjoumani, Porte-parole du Pdci a lu devant la presse une déclaration avec un ton de paix et de rassemblement. Dans cette déclaration, on pouvait lire entre autres « Notre quête, une Paix sans cesse réinventée, la Paix qui doit avoir autorité sur tout », « la Paix, ce n’est pas un mot, c’est un comportement ». (Le ministre a oublié “vain” dans sa citation empruntée du père de la nation Felix Houphouët Boigny).

La première remarque de cette sortie « surprise » de Mr Adjoumani est le changement de ton diamétralement opposé avec celui utilisé depuis Paris par l’ex chef de l’état et aussi à son arrivée triomphale sur les bords de la lagune Ebrie dimanche dernier. Certains observateurs déjà évoquent la possibilité d’un petit clash interne au PDCI entre les pro-rhdp et les extrémistes-pdci dans l’optique des consultations générales de 2020. Il faut aussi noter que dès sa sortie dans la presse depuis Paris et ses rencontres avec les ex forces rebelles, une délégation de haut niveau du pdci conduite par le vice-président Daniel Kablan Duncan avait déjà frappé à la porte du président Bédié. Sans nul doute, il a été question de changement de ton dans une situation où le pdci devrait contribuer à la consolidation du pouvoir rhdp qu’a le fragiliser. En tout cas les différentes sorties du sphinx de Daoukro ont donné l’impression à l’opinion que quelque chose se gâtait entre le grand frère et son petit frère de président. Est-ce une sortie de cette branche dite pro-rhdp que nous venons de voir avec cette déclaration ? ceci reste une question que le temps va élucider. Toutefois, la question mérite d’être posée.

Cependant, pour mieux comprendre la sortie, l’appel à la paix et au calme du pdci ce jour, il faut surtout revoir le contexte dans lequel nous baignons depuis maintenant quelques semaines avec les limogeages de tous ceux qui font des élections de 2020 une priorité en lieu et place de se focaliser sur leurs responsabilités administratives et/ou professionnelles.  Une liste de personnes, eux, politiquement proches du rdr avaient déjà payé cash leur entêtement de porter le débat sur la succession du Président Ouattara alors qu’il y aura un bilan à présenter après deux mandats à la tête de notre pays par le président, son gouvernement et surtout le rdr que ses alliés préfèrent rendre responsables des échecs tout en partageant les succès avec eux.

L’expression de cet agacement au sommet de l’état Ivoirien a pris forme et force cette semaine avec un limogeage en bonne et due forme de certains directeurs généraux. Tout le monde a bien perçu que le président et son premier ministre semblent avoir décidé de prendre les choses en main et de mettre chacun à sa place de force ou de gré ; et surtout de remettre chacun au travail. Le pdci, qui a gouverné la Côte d’ivoire pour 40 ans sait bien lire entre les lignes. Rester dans un bras de fer avec la tête de l’exécutif lui coûterait sans aucun doute des ailes au vieux parti, surement les plus fortes qui compromettraient fortement le fonctionnement de la machine électorale en 2020. Le pdci sait aussi que nul ne peut résister à la volonté du président de changer ses collaborateurs qui l’agacent. Que faire ? la solution trouvée est de sortir le drapeau blanc en direction des décideurs pour pouvoir conserver ce qui reste de cette bataille, protéger les intérêts du pdci dans le fonctionnement de l’état quitte à pousser de quelques années le débat sur l’alternance. Il faut noter que le pdci à lui seul possède neuf ministères et trois institutions dont la vice-présidence. Ça fait beaucoup. Beaucoup d’avantages dont l’emploi pour ses cadres. Beaucoup dont le renflouement des caisses du parti. Il est évident qu’une situation de conflits aboutirait à la perte de tant de prestiges, d’avantages pour revenir dans les réalités d’une vie jamais facile d’opposant. Que peut espérer un parti politique sans financement surtout que vous conviendrez avec nous que 2020 est loin ? un risque que certains semblent avoir bien perçu et compris. D’où le changement de ton.

La logique dans ce climat de limogeage est de savoir qu’après le renvoie des directeurs généraux où le Premier Ministre ne ménage aucunement ses alliés, il lui serait facile et loisible de procéder à un renouvellement du gouvernement où le pdci pourrait payer cash son entêtement de réclamer, pour ne pas dire, revendiquer une alternance desservant dans le court terme l’action gouvernementale et dans le long terme la cohésion au sein du rhdp et donc de la stabilité de notre pays. Comprenez qu’une campagne présidentielle en Côte d’Ivoire coûte 24 milliards de nos francs au bas mot. Une campagne effective et sérieuse, c’est ce qu’il faudra dépenser. A trois ans des échéances de 2020, il est donc hasardeux pour le pdci de rentrer dans un bras de fer avec les détenteurs du pouvoir au risque de tout perdre et de compromettre tout rêves sur les présidentielles à venir. Ayant jaugé leurs alliés, le pdci semble t’il a compris que les deux têtes de l’exécutif sont déterminées à aller loin dans ce nettoyage qui ne fait que commencer. Et comme dit l’adage chez nous : « quand le tonnerre gronde, chacun attrape sa tête ».

Coulibaly Tieba Nakounzon

Lementor.net

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