Comment va notre santé – les chiffres depuis 20011, Les perspectives 2017 – 2020 : Comment se porte notre système sanitaire

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Gratuité ciblée, réhabilitation des centres de santé, recrutement de personnels

Quelques jours après un rapport sur la santé publié par le Mouvement ivoirien des droits humains (Midh) en collaboration avec Human Dignity et Sciences Po Paris, le Président de la République a organisé, hasard du calendrier, un conseil présidentiel sur la santé en vue de passer au peigne fin ce secteur et définir certaines perspectives.

En attendant la mise en œuvre de ce nouveau programme, voici les bonds qualitatifs du gouvernement dans ce secteur. Comment se porte notre système sanitaire.

Un rapport sur l’état du droit à la santé en Côte d’Ivoire publié le1er août a créé une onde de choc. C’était un document du Mouvement ivoirien des droits humains(Midh) en collaboration avec Human Dignity et Sciences Po Paris. Dans ce rapport, ces organisations dénonçaient le fait que la Côte d’Ivoire ne consacrait que 6% de son budget à la santé contrairement, à ce que recommandait l’accord d’Abuja signé en 2001 par notre pays et qui oblige chaque État à consacrer au moins 15% de son budget à la santé. En plus, elles ne comprenaient pas pourquoi le pays ne respecte pas ses accords internationaux sur la santé, en ne créant pas les conditions juridiques nécessaires qui permettent à tous les citoyens d’ester en justice s’ils se sentent victimes de violation du droit à la santé. Citant, à propos, la Constitution ivoirienne de 2016 en ses articles9 et 32 qui ne reconnaissent le droit à la santé que comme « des objectifs programmatiques », mais pas comme « des droits humains justiciables ». Le rapporta aussi pointé du doigt le manque de médecins : moins d’un médecin (0,16) pour 1000 habitants. Seynabou Benga, directrice de Human Dignity, a conseillé face aux nombreux défis identifiés dans le rapport, que le Gouvernement adopte  »une approche basée sur les droits humains dans le cadre de sa politique en matière de santé, et prenne en conséquence des mesures vigoureuses y compris l’augmentation des ressources publiques affectées au secteur de la santé en vue de l’amélioration de la qualité des soins en Côte d’Ivoire et du droit à la santé en général ». Tout en reconnaissant ces faiblesses, il faut tout de même noter que la Côte d’Ivoire a fait de nombreux bonds qualitatifs dans le domaine de la santé de 2011 à aujourd’hui. Sur le plan institutionnel, le gouvernement ivoirien a instauré la mesure de la gratuité généralisée puis la mise en place de la mesure de la gratuité ciblée parla prise en charge gratuite des femmes enceintes, césarisées et des enfants de moins de cinq (5) ans, du paludisme, de la tuberculose en milieu hospitalier public.

Des efforts faits aussi bien au niveau des textes que…..

A côté de cela, des textes importants ont été soumis et votés par le Parlement, entre autres, la loi portant création d’un ordre national des sages-femmes et des maïeuticiens de Côte d’Ivoire. Ace propos, Kangouté Maimouna, présidente du Syndicat des sages-femmes de Côte d’Ivoire (Sysafci) nous confiait juste avant l’adoption du décret que l’arrivée des hommes dans la corporation des sages-femmes ne devrait pas être un problème  »dans la mesure où nous avons déjà des gynécologues obstétriciens qui font des consultations prénatales et des accouchements ». Mais en plus de cette loi, il y a eu celle portant régime de prévention, de protection et de répression en matière de lutte contre le Vih sida. Mais également l’année 2013 a été dédiée à la Santé par le Président de la République de Côte d’Ivoire pour marquer la priorité accordée au secteur de la santé.

Outre ces actes, plusieurs décrets pour améliorer l’environnement sanitaire ont été pris, entre autres, celui portant règlementation des produits cosmétiques et produits d’hygiène corporelle ; le décret portant création, attributions, organisation et fonctionnement du Comité National de Lutte contre le trafic illicite et la contrefaçon des médicaments et le décret portant interdiction de fumer dans les lieux publics et les transports en commun. Une carte sanitaire a également été élaborée dans le cadre du Programme présidentiel d’urgence (Ppu) et a permis d’avoir une bonne cartographie des établissements sanitaires de premier contact sur toute l’étendue du territoire. A cela a été adjointe une convention d’un montant de 45milliards de Fcfa sur trois ans signée avec l’Agence Française de Développement (AFD) au titre du Contrat de Désendettement et de Développement(C2D). Concernant le volet de la Couverture maladie universelle (Cmu), le ministère de la Santé et de la Lutte contre le Sida en charge de l’offre de soins, a achevé l’élaboration de son document qui comprend les prestations, la codification, la tarification et le type de personnel, et ce en lien avec le Ministère d’Etat, Ministère de l’Emploi, de la Formation Professionnelle et des Affaires Sociales. Sur le plan des Ressources Humaines, le Gouvernement a consenti une revalorisation salariale, à concurrence de 450 points de bonification indiciaire pour les personnels cadres de la santé et de 150points pour les personnels techniques.

Cette mesure a pris effet le 1er janvier 2014. Il a également songé au recrutement et l’intégration à la fonction publique de 4087 personnels de santé en 2013 et de 4140 en2014. Mais au-delà du capitalhumain, le secteur de la santé a connu certaines reformes. Il s’agit notamment de celle relative à la Pharmacie de la Santé publique que l’on appelle désormais la Nouvelle Pharmacie de la Santé Publique. Celle-ci a été créée pour en renforcer l’autonomie financière et améliorer sa gestion qui a été confiée à une association sans but lucratif, regroupant l’ensemble des entités concernées, l’Etat, les partenaires au développement, les organisations professionnelles et la société civile. Sur le plan des prestations sanitaires, il y a eu de nombreuses améliorations. Lors d’un dossier sur le sang paru récemment dans nos colonnes, Dr Konaté Seydou, directeur du Centre national de transfusion sanguine (Cnts), nous confiait que pour rapprocher les populations des centres de transfusion sanguine, sa structure a accompli de nombreuses actions. De 4 centres de transfusion sanguine en 2004, la Côte d’Ivoire est aujourd’hui à 27centres repartis sur l’ensemble du territoire national. « Hormis ces structures, le Cnts dispose aujourd’hui de 22 équipes mobiles qui sillonnent tout le territoire national à la recherche de sang », avait soutenu M. Konaté.

Ce dernier précisait que de 4grands laboratoires de sang logés à Abidjan, Yamoussoukro, Daloa et Abengourou, la Côte d’Ivoire est aujourd’hui à 8 laboratoires. La volonté du gouvernement de décentraliser les Services d’aide médicale d’urgence(SAMU) a aussi permis l’ouverture de trois (3) centres de dialyse (Cocody, Yamoussoukro, Bouaké). Il est bon de signifier que la prise en charge médicale des populations par le ministère de la Santé et de la Lutte contre le sida a été assurée à hauteur de plus de 300 millions FCFA.

….des investissements pour la construction ou la réhabilitation des infrastructures

Concernant le renforcement des infrastructures et équipements, il faut dire, au titre des constructions, que le Président de la République a procédé à la remise officielle, aux populations, le 4mars 2013, de l’Hôpital général de Gagnoa et l’Hôpital général d’Adjamé, le 14 juillet 2014.L’hôpital Saint Joseph Moscati de Yamoussoukro a été mis en service le 28 décembre 2014.Mais l’Etat de Côte d’Ivoire a aussi tissé des liens avec le secteur privé pour l’accompagner dans ses actions dans le domaine de la santé. Ainsi, dans le cadre d’un Partenariat Public-Privé, le Président de la République a procédé à la remise officielle de l’Hôpital ultra-moderne Saint Jean Baptiste de Bodo aux populations de Tiassalé, le16 avril 2015. En plus de cela, un laboratoire de haut niveau de biosécurité a été construit au CHU de Bouaké avec 2 laboratoires mobiles ainsi que l’acquisition d’un scanner. Un centre de télémédecine a été bâti et équipé au CHU de Yopougon. Concernant les réhabilitations, 48 infrastructures sanitaires ont été réhabilitées dans le cadre du PPU ainsi que les services de gynéco obstétrique et de néonatalogie du CHU de Yopougon. Les services de maternité et de pédiatrie de l’hôpital général de Yopougon Attié ont été réhabilités ainsi que les services d’urgences de chirurgie du CHU de Treichville.

La réhabilitation complète du CHU de Yopougon et la remise à niveau de l’Institut de Cardiologie d’Abidjan pour plus de 55milliards de F CFA sont en cours. Nos sources ne manquent pas de révéler que, pour le compte des équipements, ce sont 110 ambulances qui ont été acquises et affectées dans plusieurs localités du pays. « Plus de 100 véhicules4x4 ont été acquis et affectés aux Directions régionales et départementales de la Santé ainsi que du matériel informatique et de bureautique », précise une de nos sources.

Au plan de la lutte contre les affections courantes (Tuberculose, Vih /Sida, …), le Président de la République a apporté un appui aux actions d’ONUSIDA à travers un don d’1 million de dollars US (500 millions FCFA). « Une convention d’un montant de 41 milliards FCFA pour la prise en charge du VIH et du sida avec le Fonds Mondial a été signée le 18 décembre 2013par la ministre de la Santé à Genève. Et il faut également dire que la prise en charge en Antirétroviraux (ARV) pour 2013s’élevait à 8 milliards de FCFA dont 400 millions par l’Etat de Côte d’Ivoire pour 112 670 personnes vivant avec le VIH(PVVIH) », a précisé notre source proche du cabinet du ministère de la santé et de l’hygiène publique. Pour la santé de la mère et de l’enfant qui constitue un volet clé du secteur de la santé, le Gouvernement y accorde une grande importance.

Aussi, Le président Alassane Ouattara a-t-il lancé le 11 juillet2013, la Campagne contre l’Accélération de la Mortalité Maternelle en Afrique (Carmma). Pour la lutte contre le paludisme, une ligne de 2 milliards pour l’achat des Moustiquaires Imprégnées de Longue Durée d’Action(MILDA) a été inscrite au budget de l’Etat pendant que plus de 3 000 000 MILDA ont été distribuées gratuitement de 2011à 2015. Pour les malades du Cancer et des Hépatites, la Côte d’Ivoire a signé un protocole d’accord avec les laboratoires Roche, qui leur permet de ne payer que 10% du coût du traitement médical. « Ainsi une injection d’interféron pédiculée qui coûte 153 000 FCFA ne revient qu’à 15 300 FCFA pour le patient », précise notre source. Et pour corroborer toutes ces actions, le pays n’a connu aucun cas de contamination du virus Ebola, à ce jour. Malgré ces actions positives, le 9 août, le Président de la République a convoqué un Conseil présidentiel sur la santé pour prendre certaines dispositions et voir avec le gouvernement les perspectives d’amélioration de l’environnement du secteur de la santé. Tout en saluant l’initiative du conseil présidentiel, le Midh et ses partenaires encouragent  »l’État à ratifier le protocole facultatif se rapportant au Pidesc (Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels) et à présenter le plus rapidement possible son rapport initial au Comité des droits économiques, sociaux et culturels

Au lendemain de la décennie de crises qu’a connues la Côte d’Ivoire, le système sanitaire était dans un état  »comateux ». Résultat des courses, le matériel présentait un visage défectueux et les services insuffisants et inadaptés. Les bâtiments vieux de plusieurs années étaient dégradés et dépassés. Les nouveaux dirigeants à la tête du pays ont donc décidé de prendre le problème à bras le corps pour tenter de tout mettre aux normes internationales.

Dans ce contexte, ces autorités conviennent qu’il est urgent de s’impliquer davantage pour offrir aux populations des soins de qualité. Au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Treichville, la Direction fait amande honorable pour donner un nouveau visage à l’hôpital. En clair, un lifting y est fait pour permettre «au CHU d’être au rendez-vous de l’émergence prônée par le chef de l’Etat Alassane Ouattara à l’horizon 2020 », selon le Directeur général Yao Etienne à la tête de cet établissement de soin depuis le 20 août 2015. A l’en croire, une vision claire a été mise en place pour atteindre les objectifs conformément aux instructions du ministère de la Santé et de l’hygiène publique. « Nous avons mis en œuvre un management de type participatif qui est spécifiquement orienté vers certains choix, vers le management de type transformationnel.

C’est-à-dire un management orienté vers des actions concrètes qui consistent à transformer l’environnement intérieur comme extérieur par la réhabilitation et la mise à niveau du service d’hygiène hospitalier », explique le Directeur. Il a également indiqué que les infrastructures, notamment les bâtiments sont réhabilités. Il s’agit de toutes les salles d’opération composant le bloc opératoire, le service de réanimation, la clinique Beda, le service d’ophtalmologie, de Pneumologie et phtisiologie(PPH), les urgences de pédiatrie, le cabinet dentaire, de kinésithérapie, les urgences, les salles de réanimation et d’accouchement. Concernant les équipements, il convient de reconnaître que de nombreux matériels sont disponibles dans ces services sus – cités. Entre autres, un scanner de 64 bar et disponible au service d’imagerie médicale, des tables télécommandées de dernière génération, sept postes de radio, une unité de sénologie (contrôle du cancer du sein), couveuses, des lits, de kits complets pour nouveau-nés…Installé sur le territoire du CHU, le service d’angiographie de l’Institut de cardiologie a également fait sa mue.

La somme de 1.825.000.000 milliard F CFA y a été investie pour l’achat d’équipement de dernière génération. Au chapitre des chantiers à réaliser, il se compte la restructuration de la pharmacie du CHU, du service d’anapath, du service de gynécologie, du pavillon d’hospitalisation des ORL, de stomatologie, de dermatologie, de psychiatrie, la construction d’une nouvelle cuisine, de 20 studios pour les internes et d’un supermarché. A cela s’ajoute le bitumage des rues du Centre hospitalier. Au niveau de l’accueil, précise le Directeur, des normes de procédure sont écrites pour l’organisation des différents services afin que la prise en charge des malades soit plus facile. Une politique d’humanisation est en cours, les travailleurs de premier contact que sont les infirmiers, les caissiers, les vigiles, même les sages-femmes et les médecins sont formés. Un travail est également fait pour changer les mentalités, les attitudes et le comportement de tout le personnel. Mais la tâche n’est pas aisée dans la mesure où, certains membres du personnel s’arc-boutent… à d’anciennes habitudes et mauvaises pratiques.

Toutefois, l’équipe du CHU entre progressivement dans le moule. Les nouveaux travailleurs sont soumis à des séances d’intégration pour les inciter à entrer dans la nouvelle vision de la direction. Les questions sécuritaires sont difficiles à régler parce que le CHU n’a pas de clôture et plusieurs structures sont sur son territoire. Donc il est difficile pour les vigiles d’empêcher l’accès de l’établissement aux personnes qui se présentent à eux. Alors la Direction a décidé d’organiser la sécurité bâtiment par bâtiment, à travers la mise en place de services d’accueils et d’orientation. Dans cette veine, des caméras vont être installées dans l’enceinte du CHU et le personnel commis à la sécurité des personnes et biens sont postés à des endroits stratégiques.

Au titre des perspectives, on est encore aux intentions avec la création de nouveaux services tels que la neurochirurgie, l’hémato-clinique, la néphrologie, la diabétologie qui existent en tant qu’unité déjà au CHU. En plus de la création d’un centre de transplantation d’organes.

Yopougon et Cocody en attente de toilettage

Au Centre hospitalier universitaire de Treichville, cinq grands chantiers sont en cours. A savoir, les réformes institutionnelles, la réhabilitation, les constructions, les équipements, la propreté. La somme d’environ neuf milliards F CFA a été investie dans la réhabilitation et l’équipement de certains services. Tous ces travaux, aux dires de Yao Etienne, sont réalisés à 50% contrairement au CHU de Yopougon où il faut selon la ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Raymonde Goudou Coffie, la somme de 50 milliards F Cfa pour lui faire une cure de jouvence totale. Toutefois, il convient de noter, avoue le Directeur Yao Etienne, des services tels que la pédiatrie, la gynécologie, la maternité et l’hospitalisation, l’exploration fonctionnelle, sont très bien tenus, sont propres et équipés. Un Banaliseur (pour la gestion des déchets médicaux) flambant neuf y a été offert. A cela, il faut ajouter l’amélioration progressive de l’accueil, et de la sécurité des malades, de leurs parents, du personnel et des visiteurs.

Le premier responsable de ce centre hospitalier prévoit d’anticiper certains travaux en réhabilitant les urgences. « Nous allons informer la ministre de la Santé avant de procéder à la fermeture des urgences durant une semaine pour effectuer des réparations », a-t-il prévu. Pareillement au Centre hospitalier de Yopougon, le CHU de Cocody attend également des travaux, même si ses services d’urgence ont été remis à neuf avec une capacité de 90 lits en situation normale, et plus en cas de catastrophe.

L’hôpital de Marcory fait un pas de géant

En sus, il importe d’indiquer qu’au niveau de ce centre hospitalier, un centre national de radiothérapie est en construction. Selon le Directeur de cet établissement, Djoussoufou Méité, en termes de « performance et de prise en charge », ce centre est de « niveau 4 » et représente « une opportunité pour le plateau technique en Côte d’Ivoire ». Concernant l’institut de médecine nucléaire dont les travaux sontachevés, le praticien a fait savoir qu’il fonctionne à minima en attendant que tout le matériel soit installé et qu’il soit officiellement ouvert au public. En dehors de ces grands centres, l’hôpital de Marcory retrouve progressivement un nouveau visage avec le service des urgences obstétricales entièrement refait et mis aux normes. La maternité a été équipée, le nombre de lits de la maternité revu à la hausse. Il comprend des blocs opératoires. Le Dr Kassi Julien qui dirige cet hôpital a tenu à rassurer les usagers. « Nous pourrons efficacement prendre en charge les populations, lutter contre la mortalité et améliorer l’offre de soins », a-t-il précisé. Au titre des constructions, il y a l’hôpital mère enfant de Bingerville ayant récemment procédé au recrutement de son personnel et qui attend d’être ouvert

Par Touré Yelly

L’expression

 

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