Soro Guillaume, la pâle copie d’Emmanuel Macron

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Le 28 novembre 2017 à Ouagadougou, le président français Emmanuel Macron recevait dans un amphithéâtre bourré, surchauffé et bruyant les étudiants Burkinabès. On se souvient tous de la nature directe et passionnée des échanges qui resteront dans les mémoires collectives.

Le samedi 9 décembre 2017, à Abidjan, le président du parlement Ivoirien, dont les partisans surnomme le Macron Ivoirien, reçoit la « jeunesse » ivoirienne à l’hémicycle dont les critères de sélection restent encore obscurs et troubles jusque-là (Nous y reviendrions). Au menu, tour guidé des installations parlementaires. Bien avant le cocktail, Soro Guillaume s’est lui aussi ouvert aux questions bien choisies, puisque numérotées, donc pas spontanées, par son équipe de communication. Contrairement à Macron, Soro Guillaume était devant une audience acquise à sa cause, docile et écoutant religieusement les propos de son hôte. La volonté de copier l’exercice oral exécuté par le président Français était criarde seulement qu’a la différence de Macron, Soro Guillaume n’avait pas de réponse à toutes les questions. Comme celle relative à une loi d’amnistie où le président du parlement Ivoirien n’a pas eu le courage de dire à ses invités qu’une loi d’amnistie était du ressort du président Ouattara, actuel détenteur de l’exécutif. A cette précédente question, on pouvait ajouter celle relative aux prisonniers politiques. Soro Guillaume contrairement à Macron à jouer de la langue de bois en n’adoptant pas la position officielle du gouvernement qui est que les prisons ivoiriennes n’ont aucun prisonnier politique en leur sein ; et que certains détenus, bien que militants du FPI ont été arrêtés sur le terrain militaire et sécuritaire ; et non sur le terrain politique. Pour être Macron, il faut avoir la force et la justesse des mots face une audience variée à qui la responsabilité de dire la vérité, rien que la vérité nous incombe. 

Ce qui nous intrigue même à présent, c’est cette folle et incohérente volonté de vouloir coûte que coûte ressembler au président Macron dans les faits et la méthode politique et communicationnelle sans toutefois accepter le qualificatif de « jeune homme ». Il est important de rappeler que l’utopie dans cette tentative est de vouloir faire de Soro un produit identique au président français alors que les caractéristiques des deux produits sont différentes, voire incomparables. C’est comme vouloir comparer une voiture de course automobile de type formule 1 à un véhicule de transport en commun habituellement appelé « gbaka ». Les caractéristiques techniques sont différentes permettant à chacune de ces voitures d’être commode que sur un type de tronçon et à des vitesses bien réglées. Soro n’est pas Macron et Soro ne sera pas Macron tout simplement parce que les parcours sont diamétralement opposés. Un maquisard, même pour une cause noble, ne peut rêver ressembler à un économiste chevronné surtout dans les méthodes et le discours. Un socialiste libéral comme Macron ne peut voir le monde de la même façon que le communiste affirmé qu’est Soro Guillaume. Et donc si les deux hommes idéologiquement ne se recoupent pas, où n’ont pas de similarités, il est fictif disons irréelle de vouloir faire du Macron à tout prix. La directe conséquence de cet entêtement, voire cette tricherie, est de produire cette pâle copie de Macron en la personne de Guillaume Soro que nous avons vu ce samedi. En addition, les écoles politiques des deux hommes sont contraires. Macron n’est pas communiste une fois de plus et ne voit pas en la prison, une exception politique, un courage politique ou une excellence politique. Alors que ce que nous avons vu hier (samedi), était un récit des diverses arrestations de GSK comme si la prison était le passage obligé et d’excellence pour un futur président. Du Gbagbo Laurent tout simplement. Mais là encore, ne soyons pas dupes. Ce rappel acharné et triomphant des années de prison sont pour deux raisons : la première est de solidariser les adeptes de Gbagbo, pires pourfendeurs du président Ouattara jusqu’à la tombe à sa cause et la seconde est de dire que Soul to Soul, son chef de protocole, est en train de souffrir et souffre du fait de sa détention, que sans le dire le PAN trouve injuste. « Prison, ce n’est pas bon ».    

Notre Macron local a eu recours comme toujours en son double langage qui est devenu son tampon reconnu désormais. Il est pour l’inclusion quand la question de sa candidature lui est posée et devient repoussant voire méprisant quant à l’idée que chacun ait le droit de se présenter. Comment un politicien de sa trempe peut-il déjà se poser des questions sur la masse volumique de ses potentiels adversaires si vraiment il ne voit pas d’un mauvais œil des candidatures qu’il redoute. C’est du dédain tout simplement mêlé à de la désinvolture. Une « qualité » que l’on n’aimerait pas voir au président élu en 2020. Soro est candidat en 2020, en des termes voilés, il l’a signifié à son audience. Pour les démocrates comme nous, c’est une bonne chose pour jauger de la santé de notre appareil électif et du bon déroulement du jeu démocratique dans notre pays. Tout ce que nous ne voulons pas, est que Soro Guillaume, en mission pour ses ambitions, ne juge pas de façon subjective le poids des uns et des autres, ne prépare pas l’opinion nationale et internationale en accusant d’autres de ne pas être capables de remporter les futures consultations politiques. Une attitude de contestataire déjà vécue et expérimentée en Afrique. Soyons claires, c’est le peuple qui a ce pouvoir et ce droit et non un député à la quête d’ascension politique comme tous les autres prétendants.

Comme beaucoup, nous sommes restés sur notre faim. Parce que les problèmes sérieux, les grands sujets dont l’économie, l’emploi, l’éducation, le sport, la formation professionnelle, la santé, la stabilité nationale et sécuritaire n’étaient pas aussi bien présentes dans les questions adressées au PAN que dans les réponses du PAN à son auditoire. Comme à son habitude, il a servi le concept bateau de la réconciliation. Un fourre-tout qui permet d’esquiver les vrais problèmes des Ivoiriens au profit de la démagogie. Un crush 2 à oublier le plus tôt possible.  

La rédaction

Lementor.net

 

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