Guillaume Soro a-t-il lâché Soro Kanigui Mamadou et le RACI ? cette question mérite d’être posée avec ce que nous avons vu hier à la place CP1 à Yopougon lors d’un rassemblement de cette organisation. Soro Kanigui, député de Sirasso, devrait lui aussi se poser la question dans son for intérieur. Isolé et laissé à lui-même, le député de Sirasso prendra des heures, voir des jours pour comprendre cet isolement dont lui et sa structure ont été victimes. Abandonné de tous, l’honorable Soro a tenu seul la barque du RACI, avec à côté de lui des visages inconnus de la « sorophere ». Seul donc, sans soutien, comme celui observé lors de la cérémonie de l’Union Des Soroistes (UDS) il y a de cela quelques mois.
Pour les observateurs, cette situation n’est pas fortuite. Elle est la résultante de plusieurs conflits de leadership autour de Guillaume Soro ; qui en réalité est à la tête d’une armée Mexicaine ou de Samory Touré c’est selon. Plusieurs chefs qui se détestent viscéralement et mutuellement tout en faisant allégeance à un seul grand patron en l’occurrence Guillaume Soro. La sphère Soroiste est déchirée, déchiquetée entre UDS, RACI, « 3 Avril », Amicale des Forces Nouvelles, etc. la division, nous l’apprenons revêt un caractère relationnel et personnel mais surtout idéologique.
Pour mieux comprendre, il est important de faire la genèse de l’évolution des organisations qui gravitent autour de GSK. On s’en souvient, le RACI fut la première, sinon une des premières véritables organisations à se proclamer pro-Soro et à agir comme tel. Cependant, Soro Kanigui, fougueux devant l’éternel n’est pas en odeur de sainteté avec certains responsables de l’entourage du PAN. C’est ainsi que le courant passe difficilement entre Soro Kanigui et Alain Lobognon par exemple. Tous deux de tempérament excessif et chaud. Il est en de même entre Meite Sindou et Soro Kanigui qui semble-t-il sèche leurs habits dans des directions différentes. Pour réduire l’influence du député de Sirasso auprès du PAN, Meite Sindou et Issiaka Fofana se sont transformés en parrains et idéologues de l’Union des Soroistes, à qui la démarche est dictée pour faire ombrage au RACI.
A côté de ceux-là, il faudra rappeler que le « 3 Avril » d’Alain Lobognon, autre concurrent du RACI et de l’UDS n’a pas fait long feu. Les raisons de cette débâcle se retrouvent une fois encore dans l’attitude peu cavalière et solitaire du député de Fresco. Un homme « chaud » à l’excès qui a une propension à hausser le ton dès que contredit. Avec 30 députés annoncés au départ, le « 3 Avril » s’est réduit à deux membres dont le député de Fresco et son ami du moment Felicien Sekongo (un civil, pour une organisation qui souhaitait être une tribune parlementaire). Le duo Lobognon-Sekongo n’a pas lui aussi fait long feu avec la création de l’amicale des Forces Nouvelles par Felicien Sekongo dont les méthodes brutes, brutales et agressives ne rencontrent pas l’accord de tous autour de GSK. Une véritable armée mexicaine donc, avec des troupes qui prennent leurs ordres pas avec le grand manitou, mais avec le chef de son organisation ; comme le dirait l’autre une armée digne de Samory déchirée par des questions de leadership, de personnes, de méthodes et idéologiques.
Cependant, nous voulons nous poser la question sur la position réelle du chef dans cet imbroglio qui semble faire son affaire. Hier, le RACI était isolé et clairement esseulé. Est-ce un désaveu du chef ? Aucun membre de l’équipe de communication de GSK n’était présent alors que lors de la cérémonie de l’UDS en plus de retransmettre la cérémonie injurieuse en l’endroit du président Ouattara sur la page Facebook de GSK, la séance tout entière était pilotée par l’équipe de communication venue du parlement. Aucune figure significative (Konate Sidiki, Affousiata Bamba, Alain Lobognon, Issiaka Fofana, Meite Sindou, Felicien Sekongo, etc…) comme cela avait été le cas lors de la sortie-meeting de l’UDS n’a été aperçu. En tout et pour tout. Il n’y avait que Soro Kanigui et des centaines d’inconnus. De quoi faire tourner les méninges du côté RACI.
Légitimement et dans ce conflit larvé depuis des mois, le RACI de Soro Kanigui exige sa place de leader dans la sphère pro-Soro. Ce qui lui est contesté par les radicaux comme Alain Lobognon, Meite Sindou, Moussa Toure et autres, qui font maintes et pieds pour reléguer au second plan les efforts du président du RACI. La divergence est idéologique et le Pan semble avoir choisit le camp des radicaux. La déchirure est la question de 2020. Soro kanigui, produit véritable du RDR, qui a subi des transformations idéologiques lors de la rébellion, espère que le PAN porte le flambeau de son parti (le RDR) en 2020. Pour lui, il y a toujours de l’espoir mais son espoir ne peut se faire et se défaire du parti qui l’a formé et fait député. Même si récemment certains observateurs annoncent la transformation du RACI en parti politique, Soro Kanigui a du mal à imaginer une vie sans le RDR. La preuve, il est présent aux différentes réunions du RDR. De l’autre côté, on retrouve les TSO du moment (tout sauf Ouattara) du bord Soro. Pour eux, il est hors de questions de rester dans ce RDR qu’ils détestent avec passion. Depuis la nomination du PM Amadou Gon Coulibaly, cette branche de kamikazes pro-Soro a perdu tout son sommeil. Pour eux, il est hors de question de rester au RDR avec un AGC de plus en plus présent dans les grandes décisions et qui a le soutien indéfectible du chef à mener la barque à bon port. En d’autres termes, ils vivent mal le retour de l’homme de confiance d’ADO, qu’ils avaient vite fait d’enterrer il y a de cela quelques années.
En n’envoyant aucune figure symbolique, aucun soutien pour assister Soro kanigui, ne serait-ce que ses « conseillers » ou ses « chargée d’études », il est légitime de se demander si GSK n’a pas lâché son ami au profit des extrémistes qui l’entourent. En tout cas, la cérémonie de ce samedi du RACI est un signe que la bataille autour de Soro fera rage dans les semaines et ; les mois à venir avec un Soro Kanigui décidé à se faire respecter par certains collaborateurs proches de Guillaume Soro.
La rédaction
Lementor.net
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