Détruire nos héros est le sport national des ivoiriens !

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Les africains diront qu’ils veulent des entrepreneurs locaux , des champions nationaux, c’est-à-dire des entreprises locales solides, efficaces soutenues par les dirigeants et qui deviennent les principaux concurrents des multinationales sur des marchés mondialisés..

«Dans les économies émergentes, les Champions Nationaux sont devenus des partenaires stratégiques pour atteindre une meilleure transformation », a déclaré Antonio Pedro, Directeur du BSR-AE..

Si beau, si juste, à la limite poétique !

Les populations africaines en écho avec ces belles intentions  jugerons sur le coeur que les dirigeants doivent aider à l’émergence de champions nationaux.. Comme Dangoté et Tony Elumelu

au Nigeria, comme Cyril Ramaphosa en Afrique du Sud..

Et nous en avons très peu en Côte d’Ivoire, Billon du Groupe Sifca, Jean Diagou Kakou de NSIA Banque, on a connu le regretté et emblématique Kuyo (Pipeline ).

On a aussi Stanislas Zézé qui pilote de main de maître son agence de notation, Bloomfield Investment Corporation.

Oui, il y a  Adama Bictogo du Groupe panafricain SNEDAI qui a des activités diversifiées, transports, immobilier, travaux publics et énergie. Ses six entreprises emploieraient  plus de 1 000 salariés.

«Nous devrions encourager la création des champions nationaux et régionaux, afin qu’ils contribuent à favoriser une collaboration efficace entre le secteur public et le secteur privé. Ceci est l’essence même de la philosophie économique émergente appelée Africapitalism, un aspect où le secteur privé dirige un partenariat axé sur le développement de l’Afrique », déclaraient Carlos Lopes, Secrétaire exécutif de la CEA et Tony Elumelu, l’homme d’affaires du Nigeria dans un article écrit conjointement.

Mais quand dans la pratique le soutien aux champions nationaux devient réalité, quand  ceux-ci naîtront, quand les pouvoirs publiques oseront enfin agir dans ce sens, les champions nationaux seront ensevelis par le trop plein de jalousie et d’aigreur qui est le lot de sentiments à l’égard des nôtres qui ont daigné oser, osé sortir la tête, qui ont osé réussir…

La frénésie de critiques, d’attaques, d’accusations contre Adama Bictogo dans le cadre du  « juteux » contrat de 100 milliards FCFA pour la construction, la réhabilitation, l’équipement et la maintenance de plusieurs centres hospitaliers publics » dans le pays ne faiblit pas..

Il a pourtant démontré sa capacité à répondre aux sollicitations du gouvernement dans la construction du village de jeux à l’Institut Nationale de la Jeunesse et des sports (INJS) à Marcory, en 6 mois, pour un coût estimé à 20 milliards de FCFA.

La construction totale de  33 bâtiments pour 2000 chambres doubles dont 100 pour les personnes à mobilité réduite pour accueillir les 4000 athlètes attendus des 80 pays membres de la Francophonie.

Une prouesse qu’on ne saluera point, mais on ne retiendra que le contrat « juteux » à un cadre du RDR de surcroît député à l’Assemblée Nationale, un sacrilège donc !

Plutôt que d’êtres heureux de voir des entreprises locales se montrer à la dimension de grands groupes internationaux, on rue dans les brancards, on accuse le PDG du Groupe SNEDAI de collusion avec le pouvoir..

On dira sûrement la même chose de Billon lorsque débuteront les travaux de construction du  centre de biomasse d’Aboisso, le projet Biovea, d’un coût de 105 milliards de francs CFA, pour accompagner le gouvernement dans sa stratégie mix-energie afin d’augmenter la capacité énergétique du pays..

On formulera les mêmes critiques contre Stanislas Zézé de  Bloomfield Investment Corporation qui a des contraty de notation avec l’État et plusieurs entreprises parapubliques.

Ce dont souffre l’Afrique, c’est notre propre tendance à détruire le peu de potentiel humain et d’opportunités socioéconomiques qui naissent en notre sein.

Nous souffrons de systèmes de représentation, de croyances liés à la haine de l’autre sur la base de sa réussite.

A’salfo , Didier Drogba, Yaya Touré, Alpha Blondy en souffrent quotidiennement tout comme les hommes d’affaires nationaux qui osent .

Et sur la base de stratégies de propagandes, rumeurs, comportements mimétiques  envieuses, on va détruire ceux qui ont osé sortir du miasme de la pauvreté omniprésente et omnipotente !

Soyons donc tous pauvres et que les multinationales s’en mettent les poches..Les français, les chinois, les marocains peuvent prendre de gros contrats en Côte d’Ivoire, on  dira  » ils ont vendu le pays « .

On dénoncera ensemble, en chœur comme des chorales d’esclaves enchaînés et résignés dans un bateau de négriers.

Ce catharsis hypocrite bruissant des peuples africains après avoir orchestré la destruction de ses enfants prodiges est le réconfort qui soigne un cannibalisme culturel bien ancré.

L’Afrique sera toujours une terre de destruction, d’autodestruction de talents et d’opportunités locales.

Vous avez mon bonjour du vendredi. Apprenti, ma monnaie !

Bakary Cisse

 

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