Côte d’Ivoire – Koné Katina : une interpellation qui doit interpeller le Pdci et Billon

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Le Pdci est face au défi du choix entre continuer avec Ouattara, ou assumer la rupture. Mais alors la séparation doit se faire sur des questions de fond et de société, et non sur la seule question de l’alternance.

Par exemple Koné Katina, ex-ministre de Gbagbo,a été arrêté. Il était même menacé d’extradition, mais il a été libéré. Que dit le Pdci, membre du gouvernement et de la coalition au pouvoir face à cette autre épreuve d’un pro-Gbagbo ? Est-il possible pour le parti dirigé par Henri Konan Bédié, de continuer à jouer sur les deux tableaux : se rendre complice-partenaire, et comptable des actes actuels de gouvernance d’une part ; et d’autre part croire qu’une visite à la Haye et des déclarations tapageuses suffiront à amadouer le camp des « souverainistes, des partisans de l’Afrique digne », qui refusent toute compromission avec les « sous-préfets et les suppôts locaux » des impérialistes , qui se parent de faux discours révolutionnaires ( sic ) !

Je ne suis pas pro-Gbagbo, (ni Kemi Seba), mais je me mets un peu à la place des pro-Gbagbo (les vrais, pas ceux qui applaudissent Billon). Le temps n’est pas aux incantations, mais à la capacité pour le Pdci d’aborder vrais problèmes. On peut penser qu’il s’agit d’un simple hasard que cette interpellation de Koné Katina, mais tout ceci arrange bien Alassane Ouattara qui met ainsi indirectement le Pdci au défi de se déterminer dans un choix sérieux entre lui et ses futurs alliés du Fpi, ou du camp Gbagbo.

Il s’agissait peut-être à travers cet épisode Katina de s’attendre à une déclaration de Jean Louis Billon, pour dénoncer par exemple un harcèlement politique. De toutes les façons, Banny , Kkb, et Essy Amara savent ce que ça peut donner d’aller à la Haye : rien . 
Le Président Ouattara a une qualité , c’est la constance dans les choix qu’il fait. Il n’est pas un homme qui conduit ses actions sans réfléchir, ou sur des coups de tête, dont il ne mesurerait pas toutes les conséquences. Il ne change pas de stratégie politique au gré du vent , et sait s’entêter et aller jusqu’au bout de ses choix, malgré les critiques, et les risques. Quels sentiments et états d’âme, attend-t-on de lui, face au Pdci si ce parti se mue en adversaires, et se comporte comme le Fpi se comporterait face à lui ?

Le Rdr et Alassane Ouattara ont fait un choix de cœur et de raison avec le Pdci. C’est à cause de cela qu’ils n’ont jamais rien voulu faire avec le Fpi. Or, aujourd’hui, c’est avec le soutien et le silence du Pdci que se met en place la politique dont se sent exclue à tort, ou à raison, une partie de la classe politique nationale.

Lorsque le Pdci dénonce avec faiblesse, et de façon à peine audible le « rattrapage », ce n’est point pour plaider en faveur des ivoiriens des autres horizons et courants politiques, mais plutôt pour ses cadres à lui. Les « réglages » ne devraient-ils profiter qu’au PDCI ? La brève interpellation de Koné Katina, est une affaire dont doit se saisir le Pdci s’il veut que son discours soit plus audible et crédible.

Alice Ouédraogo

Afrikipresse.fr

Auteur : Alice Ouédraogo

Source : Afrikipresse.fr

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