Côte d’Ivoire : des populations sous la menace des conséquences de la grande saison des pluies

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ABIDJAN, 4 mai (Xinhua) — Le gouvernement ivoirien a décidé de prendre des mesures préventives en prélude à la grande saison des pluies en Côte d’Ivoire, annoncée avec des précipitations plus fortes que celles de l’année écoulée ayant fait des morts et des dégâts matériels importants.

Dans une note officielle issue d’un conseil des ministres tenu jeudi, le gouvernement annonce avoir « arrêté diverses mesures en vue de prévenir et d’atténuer les effets des intempéries ».

Chaque année, la Côte d’Ivoire fait face à des éboulements de terrains et des inondations pendant les saisons de pluie dont le pic est enregistré dans le mois de juin.

En 2017, 15 personnes dont huit dans les communes de Cocody et Yopougon ont été tuées, 25 autres blessées et deux portées disparues, sans compter près de 1.200 habitations inondées suite aux pluies diluviennes à Abidjan et à l’intérieur du pays, notamment à San Pedro, la deuxième ville portuaire du pays.

En moyenne, depuis une dizaine d’années, au moins 15 personnes perdent la vie chaque année en Côte d’Ivoire à cause des inondations.

Les pluies diluviennes ont provoqué 16 morts en 2016 et l’année la plus meurtrière a été 2014 avec 39 personnes tuées.

DES MENAGES DANS LES ZONES A RISQUE

Au moins 50.000 personnes sont menacées par les conséquences des pluies diluviennes dans le district d’Abidjan où l’on estime à 25% la superficie de la ville qui constitue des zones à risque pendant la saison des pluies avec des menaces d’éboulement et d’inondations pour les populations, selon des chiffres officiels.

Les mêmes sources indiquent que la moitié des personnes menacées vit dans les bidonvilles du quartier huppé de Cocody et le reste dans les vastes communes populaires d’Abobo, de Yopougon, sans compter Attécoubé et Adjamé.

Dans le cadre de sa politique de prévention des catastrophes dues aux inondations et aux éboulements de terrains, le gouvernement s’est engagé depuis une dizaine d’années à libérer les sites dans les zones à risque.

En 2013, le gouvernement avait lancé une opération de recasement de 6.000 familles installées dans les zones à risque pour 1,5 milliard FCFA dont 900 millions destinés à la relocalisation des foyers victimes, à raison de 150.000 FCFA par ménage.

Malgré les kits de relogement de 150.000 francs et les opérations de sensibilisation, de sécurisation et de démolition des sites, les mesures gouvernementales ne semblent pas avoir atteint les objectifs fixés.

A Yopougon, sur les flancs des collines des quartiers Banco et Mossikro, vivent encore des familles exposées aux inondations et éboulements de terrains, sans peur du danger.

Même si des bidonvilles ont été rasés dans les quartiers d’Attécoubé et de Cocody, des familles, bien qu’ayant obtenu des kits de relogement, continuent d’occuper des sites à risque qu’ils avaient été enjoints de quitter.

Pour un grand nombre de personnes habitant ces quartiers, leur présence sur les sites à risque s’explique par la proximité de leur lieu de travail.

C’est le cas de milliers de jardiniers, boys, cuisiniers, vigiles et autres domestiques obligés de squatter des espaces non bâtis à Cocody pour être proches de leurs employeurs.

De même, des commerçants des grands marchés d’Adjamé ou d’Attécoubé rechignent à quitter leurs habitations dangereuses au flanc des collines pour ne pas s’éloigner de leur lieu de travail.

Beaucoup d’autres ménages invoquent la pauvreté et la crise du logement à Abidjan.

Le gouvernement, lui, continue de compter sur « le civisme et la bonne compréhension » des populations concernées pour se mettre à l’abri en quittant les zones à risque.

MIEUX VAUT PREVENIR QUE GUERIR

Pour minimiser les effets de la saison des pluies, dans le district d’Abidjan, le gouvernement annonce des travaux de curage et d’entretien permanents des ouvrages primaires de drainage, notamment dans les quartiers d’Abobo, Cocody et à Koumassi.

A l’intérieur du pays, le gouvernement prévoit des opérations de libération et de sécurisation des emprises et des exutoires des ouvrages d’assainissement et de drainage, ainsi que des travaux d’urgence de construction de canaux de drainage des eaux pluviales dans les localités d’Anyama (sud), de Daloa (centre-ouest), Dimbokro (centre), Korhogo et San Pedro (sud-ouest).

Cette opération sera également menée dans le district d’Abidjan.

Le gouvernement a décidé en outre de recenser les sites susceptibles d’héberger temporairement les sinistrés éventuels en cas de pluies diluviennes, de pré-positionner des moyens d’intervention pour assurer les secours, et d’équiper le Centre de gestion interministériel de crise.

Auteur : Xinhua

Source : Xinhua

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