Affaire « déguerpissement à Cocody Danga » : voici toute la vérité

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Le déguerpissement le 8 mai dernier de plusieurs familles dans le quartier de Cocody Danga continue de faire couler beaucoup d’encre et de salives. Chacun y va de sa version dans cette affaire qui implique d’une part, 77 familles et d’autre part la Société Ivoirienne de construction et de gestion immobilière (Sicogi).   Ce qu’il faut comprendre, c’est que ce déguerpissement, à l’instar de bien d’autres effectués dans divers quartiers, bien qu’étant une décision difficile s’inscrit, dans la droite ligne des actions initiées pour le bien-être des habitants. À en croire le gouvernement ivoirien dans son communiqué de fin de Conseil des ministres, du mercredi 09 mai, ce sont 33 familles sur les 77 qui occupent les maisons de la Sicogi qui ont été déguerpies. Cette opération est donc intervenue parce qu’elles n’ont pas respecté le contrat qui les lie avec la société immobilière. Les 77 familles qui vivaient dans ces appartements appartenant à la Sicogi ont demandé à la Société de transformer les contrats de location en contrat de vente. Ce qu’elle a refusé, parce que cela ne rentrait pas dans sa vision et dans les projets qu’elle envisageait de réaliser sur le site. 44 familles ont ainsi accepté les mesures d’accompagnement de la Sicogi et chacune a reçu 1 million de Fcfa comprenant les frais pour le déménagement, l’abonnement en eau, en électricité, et également ceux liés à la caution et à l’avance du loyer. C’est donc en application de la décision de justice que la Sicogi a procédé au déguerpissement du site.  Selon une source proche des supposés victimes, c’est en 1955 que les habitants de ce quartier ont signé les premiers contrats de location simple avec la Société immobilière des habitats à bon marché (Sih-Ci). Dans le contrat poursuit la source, il était mentionné qu’après 3 ans de location, les maisons reviennent aux locataires en mode « Location-vente ». En donnant raison à la société immobilière, la justice lui demande de reloger les habitants de Danga à la Cité Ado et Concorde moyennant la mesure d’accompagnement d’un million de F Cfa. Si certains ont accepté de prendre l’argent et de partir, ce n’est pas le cas pour d’autres qui y sont encore et se présentent en victime. Depuis donc le mardi 8 mai, ce sont près de 2000 personnes qui sont sans-abri dans le quartier de Cocody Danga. Hier, au terme du conseil des ministres, le gouvernement ivoirien s’est voulu clair relativement à ce qui se dit sur les réseaux sociaux. « Le gouvernement ne tire aucune fierté à voir des Ivoiriens dormir dehors. Le gouvernement compatit au contraire. Mais le gouvernement à certains moments, est amené à prendre des décisions pour que notre pays avance. Des décisions, j’insiste, dans l’intérêt du plus grand nombre. Il peut arriver qu’on déguerpisse quelques dizaines de personnes mais quand on le fait, c’est toujours parce qu’il y a un intérêt derrière pour un nombre beaucoup plus important d’Ivoiriens », a clarifié le porte-parole du gouvernement, Bruno Koné. Il a par ailleurs indiqué que des discussions sont toujours en cours entre les autorités et les familles en vue de leur relogement.

Auteur : Cheick Diawara

Source : Lementor.net

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