« Quand l’argent empêche Soro Guillaume de démissionner »

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Avec la mise en place du Rassemblement des Houphouetistes pour la Paix et la Démocratie (RHDP) les 25 et 26 Janvier 2019, nombreux sont les ivoiriens qui attendent la démission annoncée du président du parlement Ivoirien ; qui ouvertement s’est dit ne pas se reconnaitre dans la nouvelle formation politique tant voulue par Alassane Ouattara. 

Guillaume Soro, à travers un entretien, la semaine dernière, avait dans l’euphorie annoncée sa démission mais avait aussi éclairé l’opinion sur sa candidature en 2020 pour les présidentielles à un confrère. Il semblerait que ses confidences auraient été faites hors entretien, en off, dans une causerie informelle, pour ensuite se retrouver à la une de ce site dont l’équipe a bel été bien été reçue par le président du parlement.

Les démentis ne suffiront guère pour cacher une information sue de tous et qui voilà bien longtemps ne fait plus la une des journaux. Soro Guillaume est candidat en 2020 contre le RHDP, sa précédente formation. Soro Guillaume, président du parlement au titre du RHDP se prépare donc à croiser les fers avec une formation politique qu’il est censé représenter à l’hémicycle. Voilà l’incroyable et irréaliste position que veut tenir le PAN, contre vents et marée. Une attitude simplement anti démocratique. 

Depuis quelques heures, notre rédaction est en mesure de vous dire que le président du parlement est en train de choisir la voie de la résistance face à la volonté du RHDP de confier le perchoir à un des leurs.  Quoi de plus normal que celui qui matérialise l’existence d’une majorité politique dans le pouvoir législatif détenu par une formation politique doit être un de ses militants et non un de ses pourfendeurs.

Pourquoi donc ce revirement après avoir laissé transparaitre une claire volonté de ne pas adhérer au parti unifié ?  Une décision de voler de ses propres ailes peut-elle rester sans ajustements dans le fonctionnement politique de notre pays, surtout à travers l’équilibre nécessaire à entretenir entre les institutions ? Est-il besoin de rappeler que l’exécutif et le législatif ne sont pas des concurrents, comme maladroitement entretenu par ses partisans. Dans notre système politique, ces deux pouvoirs sont complémentaires et marchent dans la même direction, d’où la nécessité d’avoir à la tête des deux pouvoirs, des personnalités qui s’accordent sur la conduite générale à tenir. Avec Soro Guillaume, cela s’avère être impossible.

La posture, démagogique essentiellement, est de vouloir apparaitre comme un homme de grands principes alors que dans la configuration actuelle, le respect du principe et son déroulement n’aboutiront à autre chose qu’à la démission de la tête de notre hémicycle du PAN.

Imaginez un instant que nous étions dans un régime parlementaire et semi-parlementaire. L’attitude de Guillaume Soro serait assimilable à une prise de pouvoir par la force car détenant un pouvoir qu’il ne désire pas représenter. Ne pas adhérer au RHDP et occuper un poste qui revient à la majorité politique est de priver le parti majoritaire de son droit. Un homme politique respectant les principes, comme Soro veut le faire croire, aurait cédé son poste au plus vite, juste pour permettre l’exercice du jeu démocratique, qui repose sur le principe de la majorité. Il est donc clair que la résistance de Guillaume Soro n’a rien à avoir avec le respect scrupuleux de soi-disant principe. La révolte trouve toute son explication ailleurs dans les caisses de l’état…

La vraie raison de la « résistance » du PAN face aux appels à la démission de plus en plus persistants est d’ordre financier. Les Ivoiriens oublient que la machine Soro est nourrie par le contribuable ivoirien voilà maintenant 16 ans, de Mars 2003 à 2019. Avec la démission probable de Guillaume Soro de la tête du parlement, c’est indiscutablement 16 ans de dépendance au détriment du contribuable Ivoirien qui prendront fin. Ministre d’état dans les différents gouvernements depuis la période de la crise politique avec des portefeuilles ministériels dont ceux de la communication, de la réinsertion et de la reconstruction, ensuite Premier Ministre avec en addition le ministère stratégique de la défense et enfin avec le poste de président du parlement, Soro Guillaume s’est habitué à vivre dans la poche des ivoiriens. Il s’est donc accoutumé aux honneurs mais surtout aux grands avantages financiers accompagnant l’exécution de toutes ces fonctions. En un mot, Guillaume Soro est très dépendent de la mamelle « ivoire ». Que fera-t-il de tous ces charlatans politiques, affairistes et affidés qui gravitent autour de lui avec des titres ronflants et vides de substance.  Le système Guillaume Soro vit depuis la mise en place du RHDP, la plus grande menace sur son existence et donc sur son activité politique dans la préparation de 2020.

Plus important, c’est que pendant ces 16 ans, Guillaume Soro s’est construit un dispositif qui tient grâce aux caisses de l’état via le parlement. Un dispositif d’hommes et de femmes qui ne répondent que de lui et qui préparent sa campagne de façon tonitruante et bruyante. Nos sources nous disent que son système politique nécessite la bagatelle somme de 5 milliards par an pour fonctionner ; entre salaires, cadeaux, missions, crush party et autres. Payer les griots, les conseillers politiques, les chargés de mission et d’études qui vivent grâce à la position de leur chef ; Qui lui, grâce à l’état de Côte d’Ivoire a pu entretenir durant ces 16 ans cette posture d’homme fort capable de leur venir en aide. La triste réalité derrière cette possible démission du président du parlement est qu’elle mettra sur la place publique une vérité implacable qui est la très grande dépendance de Guillaume Soro aux caisses de l’état de Côte d’ivoire, sans exagérer, qui le portent depuis 2002. C’est la même raison qui a fait qu’en 2010 alors que tout le monde spéculait sur une possible transformation des forces nouvelles en parti politique, l’ex secrétaire générale des rebelles avait choisi de s’allier au RDR. La raison étant la même : l’argent, le nerf de la guerre s’était imposé à lui. Entretenir un parti politique et un dispositif exorbitant comme celui de Soro Guillaume nécessite du cash. Ce qui lui fera défaut sous peu s’il démissionne d’où la tentative de tenir tête, de façon désespérée, pour cacher faiblesses et illusions. 

La probable démission de Guillaume Soro s’avère être une opération financière et économique coûteuse pour lui, qui risque à la longue de compromettre l’action politique de 2020 qu’il prépare depuis si longtemps. Face à cette menace, le président du parlement choisit de contrarier le vieux ; qui lui sait que Soro tombera comme un fruit pourri tôt ou tard. Pour cacher les apparences, se donner de la contenance et légitimer une autre rébellion, cette fois ci institutionnelle, le député de Ferke s’appuie sur des principes que lui-même respecte à peine.

Facile d’entrevoir le futur avec la main dans la poche du peuple, difficile de le percevoir quand il s’agit de puiser dans ses propres ressources. N’avons-nous pas déjà dit qu’une des grandes erreurs de Guillaume Soro est d’avoir entamé sa conquête du pouvoir en utilisant l’argent au lieu de convictions ?

Aujourd’hui, c’est bien l’argent frais dont aura besoin le député de Ferke pour continuer de maintenir ce bloc, son bloc, dont le trait d’union se trouve être malheureusement l’intérêt avide pour l’argent depuis Bouake. 

Auteur : La rédaction

Source : Lementor.net

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