Cameroun : le clan des sorciers au pouvoir mange ses propres membres.

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L’interpellation suivie de l’incarcération de celui qui, jusqu’à récemment, était présenté comme le dauphin naturel de paul biya a provoqué une véritable déflagration au sein du clan. L’arrestation du tout-puissant ex-ministre de la défense, edgard alain mebe ngo’o vient surtout rappeler que le drôle de clan de sorciers au pouvoir au Cameroun mangé surtout ses propres fils. 
Depuis plusieurs années, sous le prétexte d’une opération d’envergure de lutte contre la corruption, les portes de la prison de la capitale, Yaoundé, se sont refermées sur des dizaines de hauts dignitaires du pouvoir, sans que la corruption ne recule, bien au contraire. Si les prédécesseurs en grade de mebe ngo’o sont accusés de détournement portant sur quelques dizaines de milliards de CFA, avec cet ex-ministre de la défense on parle de quelques milliers de milliards de CFA. Les images de sa somptueuse résidence, filmé et diffusées par les enquêteurs qui ont perquisitionné ses domiciles ont choqué le commun des camerounais. Un château ! 
Il y a actuellement dans cette prison de Yaoundé un ancien Premier ministre ; trois ex-secrétaires généraux de la présidence de la république ; des anciens ministres des finances, etc. Les autres (2 ex-DG de télévision publique et d’autres hauts cadres) ne sont que des victimes collatérales. 
Toute cette opération a pour but cynique inavouable de rappeler à tous qu’au Cameroun, il y a dieu et…dieu. Il y a biya bi-mvondo paul barthélémy et… biya bi-mvondo paul barthélémy. Comme d’autres avant lui, le vrai crime de mebe ngo’o est de s’être élevé au rang de vice-président de facto. Or le système du satrape ne tolère aucune idée de N°2. Il y a un N°1 et il y a les autres que le monarque absolu considère comme de simples sujets, qu’il a bien voulu élever à la notabilité. Tout le monde doit rester redevable exclusivement au maître biya et à lui-seul. Tous les membres du clan ne doivent trouver refuge et sécurité qu’en biya et en lui-seul. Dès que l’un des membres donne l’impression d’avoir acquis en influence au point que d’autres en viennent à recourir pour solliciter promotion ou protection, le seigneur se voit « dans l’obligation » de rappeler que la promotion et la sécurité se trouve en biya et en lui seul. 
Aujourd’hui c’est mebe ngo’o, avant il y eu marafa hamidou yaya, atangana mebara ou michel meva’a meboutou. Il n’est point besoin d’être un voyant pour comprendre que le prochain sur la liste c’est Laurent Esso. Juriste et magistrat, laurent esso a gravit tous les échelons dans l’administration du tyran. Conseiller technique au Secrétariat Général de la présidence de la république ; Conseiller Spécial du président de la république ; secrétaire général-adjoint de la présidence de la république ; directeur de cabinet du président de la république ; Secrétaire Général de la présidence de la république avec rang de ministre d’État. Depuis neuf ans, il est ministre d’État, ministre de la justice. C’est lui qui est à la manœuvre et qui a instigué la chute et l’emprisonnement de tous ceux qui étaient présentés comme des dauphins incontestables. On lui prête des pouvoirs sans limite dans le régime. Des aspirants ministres et tous ceux qui convoitent d’autres hautes fonctions dans l’administration font des coudes pour se rapprocher de celui que d’aucuns ont affublés du titre de demi-dieu. Or, le système biya, comme nous l’avons déjà dit, ne supporte pas l’idée d’un sous-biya. laurent esso est donc condamné. Combien de temps restera-t-il encore en liberté ? Quelques mois ? Quelques années ? Nul ne peut le prédire avec exactitude. Mais tôt ou tard, laurent esso va rejoindre les autres ex-puissants du système biya à Kondengui, la prison de Yaoundé.

Le drôle de clan de sorciers que symbolise le régime biya finit toujours par manger ses propres membres, les plus influents d’entre eux. C’est une exception camerounaise. Ailleurs, les membres de ce genre de mafia se protègent mutuellement en se fortifiant de leur capacité à neutraliser violemment tout adversaire. La société secrète version biya procède autrement. Elle se renouvelle en éliminant régulièrement ses membres les plus influents dans un seul : empêcher l’émergence de toute personnalité capable, à un moment, de diluer les pouvoirs du chef. Tout pour le chef, tous pour le chef. C’est ainsi que le système se pérennise.

Nota : 1-Un malade mental appelé DIEUH a été arrêté et détenu plusieurs jours, pour avoir écrit sur un mur la phrase suivante : « si paul biya blague moi MDi Dieuh je ne blague pas ». Suffisant pour être interpellé pour « offense au Chef de l’État ». J’imagine la tête de ceux qui ont été contraints de conduire l’interrogatoire du fou. Ils ont dû s’amuser. Face à la clameur et devant la rumeur qui affirmait que Dieuh a été assassiné, les autorités ont répondu qu’il était en détention et vivant, avant de le libérer devant l’ironie avec laquelle cette nouvelle a été accueillie. Une hérésie qui prouve bien que le régime du tyran biya bi-mvondo paul barthélémy est devenu fou ! 
2-Ce n’est pas par erreur que j’écris les noms des membres du système biya en minuscule. C’est qu’ils ne méritent pas le moindre respect de ma part. Par contre vous avez remarqué comment j’ai écrit le nom du fou, en majuscule.

Auteur : Said Penda

Source : Said Penda

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