Gnaoule Oupoh : « Pour ta dignité ! Et pour la vérité ! Dis courageusement ce que tu sais (de la rébellion)’’ (Lettre ouverte)

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Le vice-président gnaoule oupoh adresse une missive a guillaume soro et lui demande d’avouer ce qu’il sait de la rébellion de 2002 et qui a effectivement gagne les élections de 2010.

« Pour ta dignité ! Et pour la vérité ! Dis courageusement ce que tu sais (de la rébellion)’’ (Lettre ouverte)

C’est un de tes anciens maîtres de l’université d’Abidjan Cocody, le professeur Bruno GNAOULE Oupoh qui t’adresse cette note. Exerçant au département de Lettres Modernes, tu ne m’as pas eu comme enseignant.

Ce sont mes collègues du département d’Anglais où tu étais inscrit qui ont assuré ton encadrement. C’est pourquoi je me présente à toi comme un de tes anciens maîtres de l’ex Faculté des Lettres Arts et Sciences Humaines (Flash) dont les départements des Lettres Modernes et Anglais faisaient partie. C’est aussi pourquoi je m’autorise avec toi sur ce ton familier du tutoiement que la grande personnalité politique habituée à tous les particules de respect voudra bien me pardonner.

Cela dit, venons à l’objet de ma missive.

Formé aux idéaux du marxisme léninisme tu as intégré la Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d’ivoire (FESCI) un syndicat de gauche dont tu as assuré la direction en qualité de Secrétaire général entre 1995 et 1997. En 2002 au moment où le Front populaire ivoirien parti de gauche, exerçait le pouvoir d’Etat, tu apparais sur la scène politique ivoirienne comme le dirigeant de l’aile militaire du Mouvement patriotique de Côte d’ivoire (M.P.CI) qui a engagé un coup de force contre l’Etat de Côte d’ivoire dans la nuit du 18 au 19 septembre 2002.

Ce coup de force visant à évincer du pouvoir d’Etat le président de gauche Laurent Gbagbo, ayant échoué, se mue en une rébellion retranchée dans la partie nord du pays et dont tu revendiques l’entière et unique paternité jusqu’à ce jour. Pendant près d’une décennie 2002 – 2011, avec acharnement et esprit de suite conséquents, tu as combattu le régime socialiste jusqu’à la destitution du président Laurent Gbagbo sous les bombes franco-onusiennes. Sans la moindre réserve ni regret, tu as applaudi à l’avènement du régime néo-libéral qui gouverne notre pays de façon implacable sous une loi d’airain depuis maintenant neuf longues années, et dont tu dénonces toi-même aujourd’hui la terreur d’Etat.

Alors première question. S’agit-il d’une apostasie idéologique ? En d’autres termes aurais-tu renié en renégat tes convictions socialistes ? Autrement dit, serais-tu devenu un libéral ? La réponse à cette question est d’autant plus fondamentale que tu viens de te déclarer candidat à la présidentielle de 2020 ? Dans quelle posture idéologique ? Tes éventuels électeurs, maintenant que tu t’engages dans la voie démocratique d’accession au pouvoir, ont le droit de savoir ce que tu es devenu et où tu veux conduire notre pays.

Mais les préoccupations principales de cette missive sont ailleurs que dans ces considérations principielles, secondaires, au regard des contours et des enjeux fondamentaux de la rébellion que tu as conduite.

En 2002 au moment où tu t’es déclaré responsable de la rébellion, tu étais un étudiant en 2ème année d’Anglais. Un étudiant désargenté comme tous ceux de ta génération celle des années 90 dont le plus grand nombre percevait une aide modique de moins de vingt mille francs (20 000 frs CFA) dénommé N’daya qui suffisait à peine à payer la chambre d’étudiant et quelques tickets du restaurant universitaire.

Guillaume Soro, tu étais en 2002 dans cette situation très modeste, dans une des cités universitaires de Port-Bouët.

Alors question fondamentale, avec quel argent tu as pu acheter les armes lourdes et toute la logistique très couteuse pour engager la guerre contre ta patrie ? En d’autres termes, puisque ce financement ne peut être de ton fait, qui a financé la rébellion dont tu t’es déclaré responsable.

La réponse à cette question est d’autant plus impérative pour toi que cette guerre a été très meurtrière pour tes compatriotes. Au-delà de la rengaine politique des médias occidentaux qui claironnent toujours sans la moindre enquête, 3 000 morts, le décompte effectué par le peuple Wê qui a payé le plus lourd tribut fait état de plus de 30 000 morts pour les seules régions du Cavally et du Guémon. C’est sans exagération aucune, qu’on peut parler de plus de 50 000 morts sur l’ensemble du territoire national.

J’entends déjà des esprits retors me dire pourquoi remuer encore le couteau dans la plaie au moment où on parle de réconciliation.

Mon propos est d’autant plus fondé que la réconciliation, la vraie, se nourrit de vérité. Alors ma question demeure. Guillaume Soro qui a financé cette vaste entreprise meurtrière, ethnocidaire et génocidaire ?

En réponse à cette question, un de tes chefs de guerre, un second couteau donc, a pointé du doigt le chef d’Etat actuel qui continue de dire comme il l’a toujours fait, qu’il n’est concerné ni de près ni de loin par cette rébellion.

Mais que vaut la parole d’un sous-fifre ? Un second couteau de surcr

Auteur : Gnaoule Oupoh

Source : Gnaoule Oupoh

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