Le pont Henri Konan Bédié : un symbole piétiné

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Il faut relire le texte du Professeur Kouadio Augustin Dibi publié par cedea le 21 Janvier 2015  «  L’appel de Daoukro et sa résonance symbolique dans le pont Henri Konan Bédié », pour saisir la signification symbolique de la dénomination du « pont Henri Konan Bédié » et prendre la mesure des conséquences catastrophiques du revirement identitaire du chef du PDCI, du point de vue des symboles.

Entre le Henri Konan Bédié auteur de l’Appel de Daoukro, de l’appel à la sauvegarde de la République et des valeurs humanistes de l’Houphouëtisme contre l’ethnonationalisme et le Henri Konan Bédié auteur de l’appel à la chefferie contre la République, au séparatisme et à la division nationale quelle abyssale fossé !

Entre le Henri Konan Bédié auteur de l’appel au rassemblement fraternel de la postérité de Félix Houphouët-Boigny autour des  des idéaux du Grand Homme, de la République, de la nation et le Henri Konan Bédié auteur des injures et de la tentative d’humiliation contre les défenseurs de la République au sein du PDCI–RDA, auteur de l’appel à la chasse aux étrangers, auteur de la stigmatisation des ressortissants de la sous région accusés d’être des envahisseurs, quelle différence abyssale !

De quel Henri Konan Bédié, le pont reliant les deux rives de la lagune Ebrié doit-il rappeler la mémoire pour les siècles à la postérité et aux générations à venir d’Ivoiriens?

En faisant du chef du PDCI, à travers le symbole du Pont, l’incarnation vivante de l’Idée de Rencontre, de Relation, d’Union, de Communication,  de Dialogue et d’Echange, le Président de la République Alassane Ouattara rachetait devant la nation le chef du PDCI de ses égarements identitaires des années 1990, supposés accidentels.

La dénomination du pont Henri Konan Bédié élevait au statut de Sage de la Nation l’une des figures de l’Houphouëtisme qui avait renoué avec la substance de la philosophie politique de Félix Houphouët-Boigny à une période historique décisive où la République était en péril. Le Pont Henri Konan Bédié inscrivait l’un des héros de la République dans le paysage ivoirien pour les siècles à travers un monument symbolique dédié.

C’est le lieu de rappeler que contrairement à ce que crurent et continuent de croire ceux qui ne savent pas voir et déchiffrer  les symboles (si importants en politique), l’attribution du nom d’Henri Konan Bédié à un pont n’était pas un don gracieux du Président de la République Alassane Ouattara au chef du PDCI à des fins de récompense pour service rendu. Le « pont Henri Konan » Bédié n’était pas une retro-commission reversé au chef du PDCI au terme d’un marchandage de partage du pouvoir.

La dénomination de ce monument incarnait la dimension morale d’une politique de construction nationale inspirée par l’Houphouëtisme et fondée dans l’abnégation des serviteurs de la nation et de la République dont Henri Konan Bédié semblait être l’une des figures emblématiques dans la postérité politique de Félix Houphouët-Boigny.

L’attribution du nom du chef du PDCI à ce monument symbolique de durée exprimait l’humilité du Président de la République Alassane Ouattara devant un aîné qu’il rétablissait, pour la postérité, dans ses prérogatives de sage de la Nation, au dessus de la fonction de Président de la République.

Le pont Henri Konan Bédié installait de son vivant le chef du PDCI dans le Panthéon mémoriel de la République. Il faisait du Chef du PDCI l’incarnation du Caractère de la Côte d’Ivoire (cf : Le Caractère de la Côte d’Ivoire : un quadrilatère  moral, politique, social et économique, cedea.net, octobre 2017)

On mesure alors, du point de vue des symboles, la catastrophe du revirement identitaire d’un Henri Konan Bédié endossant à nouveau le manteau de diviseur de la Nation et de la République, de ses propos intempestifs contre les étrangers, de ses alliances contre-nature avec les fractions et partis du populisme ethniciste et belliciste, de l’anti-Houphouëtisme. Henri Konan Bédié incarne désormais l’idée de Division, de Séparation, d’Exclusion, de Rupture, de Violence  et de Guerre. Le pont Henri Konan Bédié est devenu anachronique dans le paysage de la Nouvelle Côte d’Ivoire dont il fut pourtant  l’un des architectes les plus emblématiques.

Quel dommage !

Auteur : Alexis Dieth

Source : Lementor.net

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