Départ du General Gueu Michel au PDCI : analyse d’une allégeance problématique

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Le général Gueu Michel vient de regagner les rangs du PDCI RDA-Daoukro. Un Transfer surprenant qui en dit long sur les intentions insurrectionnelles de la formation du sphinx de Daoukro.

Le général à la retraite Gueu Michel n’est pas n’importe qui dans le débat militaro-politique de notre pays. La Côte d’Ivoire l’a découvert à la faveur de la rébellion armée en 2002 alors que l’homme était très bien connu par la classe politique dirigeante depuis des lustres.

Bédié, le PDCI et le général Gueu Michel ont une longue histoire commune faite de douleurs, de peurs et de rancœurs. Pour asseoir son pouvoir obtenu après le décès du président Felix Houphouët Boigny, Henri Konan Bédié engage une purge sauvage, clanique et tribale au sein des troupes militaires. Tout ce qui s’apparentait au General Robert Guei, ex chef d’état-major, humilié et déchu lui aussi, était systématiquement combattu. Tous ceux qui avaient l’audace d’exprimer une quelconque admiration pour le président Alassane Ouattara, alors ex première ministre, en payait les frais de la plus forte et méchante manière. Le General Gueu alors lieutenant-colonel a été un homme humilié par Henri Konan Bédié d’où l’affirmation que son recrutement est une allégeance problématique à relent de rancœurs.  

Le général Gueu Michel est en réalité une incarnation de la répression sauvage qu’avait organisé le PDCI au sein de nos forces armées dès les années 1995. Il est important de souligner que cet officier général avait été radié de l’effectif de notre armée par Henri Konan Bédié. Bien avant, les humiliations de tout genre avaient été le quotidien de cet homme rompu aux métiers des armes. Arrestation, tortures, suspension de salaire puis perte effective de toute rémunération. En vérité, Gueu Michel est la mauvaise conscience du PDCI-RDA Daoukro dans sa volonté aveugle d’écraser pour survivre tout opposant à leur régime à la suite du décès de Felix Houphouët Boigny. 

Il est su de tous que le général Gueu Michel n’a jamais caché son aversion terrible pour Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo. Ce qui explique son ralliement facile et rapide à la rébellion de 2002.  Cet officier-général bien formé, selon des personnes interrogées a toujours été l’homme d’ADO avec qui il semble n’avoir pas été possible de recréer un environnement de confiance après 2011, les nouveaux amis de la rébellion étant entre temps passé par là.  

Cependant, le départ contre son cœur au PDCI, selon encore des sources proches du dossier, ramène inévitablement à la question de savoir comment et pourquoi, cet officier qui n’a jamais porté Bédié et le PDCI dans le  cœur depuis le grade de Lieutenant-Colonel jusqu’à la rébellion peut joindre force avec ses bourreaux d’hier ? quelles en sont les causes réelles ? comment expliquer le fait qu’un homme aussi blessé et humilié par le PDCI que le général Gueu Michel puisse y retourner à la recherche de son salut ? au regard du profile du général Gueu Michel et de celui de nos nouvelles recrues, nous croyons qu’il y a un grand fossé. Il faut qu’on est la force et le courage de nous poser les bonnes questions afin de sortir de nos réflexions plus forts et prêts pour les échéances de 2020. Elles seront rudes.  Elles seront sans pitié avec une opposition qui donne l’impression de préparer l’affrontement des masses au détriment de l’expression des urnes.

La frustration dirait-on. L’ego peut être. Toujours est-il que certaines personnes sont bien avec nous que contre nous quel que soit leur degré, aussi infime qu’il soit, de nuisance. Le général Gueu Michel fait partie de cette catégorie. L’opération « retour à la maison » devrait à notre sens prendre en main le cas d’un général qui s’est senti peut-être rejeté par un système qu’il a aidé à bâtir c’est indéniable. Un général, qui nous en sommes certain, y est contre sa volonté. Après la retraite, le général comme tout humain refusait le garage. Et comme la seule façon d’exister en Afrique est de devenir politicien, il a tendu la main pas au plus offrant mais à celui qui lui a fait de la place contre toute attente.

Un parti politique incarne des valeurs et un projet sociétal qui sont sa raison d’être. Important donc pour les dirigeants d’incarner ces valeurs qui fondent leur légitimité. Le RHDP doit ratisser large dans la société et non seulement dans le vivier politique de notre pays.

Le RHDP incarne l’unité, l’inclusion, et l’intégration. Il ne doit pas être l’alter ego de ses adversaires qui incarnent l’exclusion, la désunion et la division (nous ne disons pas que le général a été exclu mais pensons qu’une vision au-delà du champ politique aurait permis de l’avoir dans nos rangs). Importance de tenir son rang pour être au-dessus du lot. Le défi du RHDP est d’autant plus grand qu’il prône des valeurs à traduire dans l’action et la parole. Il faut des maintenant transformer la volonté du président Ouattara à réunir les enfants de Felix Houphouët Boigny à travers un modèle politique comme voulu et promis. 

Il faut dès lors travailler pour réduire les frustrés, les départs et les incompréhensions dans nos rangs. En réalité, à l’intérieur du RHDP, il faut réduire et minimiser au maximum l’effet de la logique de la dispute du pouvoir qui pourrait nous réserver des surprises.

En tout cas, Henri Konan Bédié est dans sa logique insurrectionnelle. En recrutant cet autre militaire de haut rang, les intentions du sphinx de Daoukro s’affirment peu à peu. Il se dit que les élections de 2020 pourraient nécessiter des expertises militaires. En cela, le général Gueu Michel est une bonne recrue pour sa formation politique et ses ambitions de devenir à nouveau le président des Ivoiriens qu’il a fait tant souffrir par le passé.

Auteur : La rédaction

Source : Lementor.net

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