Politique : Côte d’Ivoire – Pascal Affi N’guessan, Le Grand Perdant !

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Depuis un certain temps, Pascal Affi N’Guessan, candidat du Front Populaire Ivoirien (FPI, opposition de gauche) à l’élection présidentielle du 31 octobre prochain en Côte d’Ivoire, renvoie malheureusement une image ambigüe. Attitude hybride pour le moins surprenante pour celui qui était jusque-là considéré par les autorités ivoiriennes et la communauté internationale comme le chef de l’opposition ivoirienne. Il a tout simplement ruiné, le temps d’une rencontre aux forceps avec Bédié, toute sa réputation d’homme politique de poigne. Une petite décision hasardeuse qui crée une dissonance cognitive chez tous les observateurs avertis de la scène politique ivoirienne et qui lui coûte très chère aujourd’hui.

En allant quémander une rencontre avec Bédié, en lice comme lui pour l’élection présidentielle du 31 octobre prochain, alors qu’il avait été éconduit, quelques jours auparavant, à la porte de la réunion de l’ensemble de l’opposition ivoirienne après l’annonce par le Conseil Constitutionnel, le 14 septembre dernier, des candidatures retenues à l’élection présidentielle, il s’est tiré sans le savoir une balle dans le pied. Puisqu’on a appris de sources concordantes et crédibles que sa non présence à cette réunion destinée à jeter les bases de la contestation (pour des desseins inavoués) de la candidature du Président sortant Alassane Ouattara, serait un veto d’Assoua Adou, Secrétaire Général de la branche dissidente du FPI qu’il dirige communément appelé FPI-GOR (FPI-Gbagbo ou Rien).

Le comble chez Affi N’Guessan c’est qu’il tâtonne, bricole des approches stratégico-politiques foireuses. Pire, il traîne avec lui un boulet dont les sorties en tant que porte-parole l’enfonce davantage. La dernière en date, c’est cette stigmatisation vipérine du « foulard » des militantes PDCI sympathisantes de Kouadio Konan Bertin dit KKB, l’un des quatre (4) candidat retenus à cette élection présidentielle du 31 octobre prochain. Le président du FPI n’a visiblement pas toujours compris que l’espace politique est champ de rivalités de pouvoir pour le contrôle de territoires politiques (immatériels) et des personnes qui y circulent librement.

On avait cru que Pascal Affi N’Guessan avait au moins retenu quelque chose de son séjour en prison. Sorti de la prison de Bouna, le 05 août 2013, il avait alors bénéficié avec 13 autres détenus pro-Gbagbo, dont le fils de l’ex-président, Michel Gbagbo, d’une remise de liberté provisoire. Il y avait été interné après avoir accordé une interview aux médias, le 22 avril 2011, dans laquelle il critiquait le nouveau régime alors qu’il était assigné à résidence à l’hôtel Pergolas, à Abidjan-Marcory, sous protection de l’Onuci, juste à la fin de la crise post-électorale (2010-2011) avec l’arrestation de son candidat malheureux, Laurent Gbagbo, le 11 avril 2011.   

Le désormais tout premier et ex-Premier Ministre de Laurent Gbagbo de novembre 2000 à janvier 2003 pédale à répétions dans la choucroute désespérante de l’hésitation. D’où son indécision constante à faire acte de Leadership. Il est un sous-traitant de la parole de Laurent Gbagbo. Simone Gbagbo l’ayant pratiqué le sait. Elle a juste attendu le bon moment pour n’en faire qu’une bouchée. Sa dernière sortie chez un confère juste après sa très médiatisée interview dans l’émission « L’entretien » sur France 24, l’épouse officielle de Laurent Gbagbo a « broyé » Affi N’Guessan avant de le jeter aux orties.

C’est clair que si le Président Alassane Ouattara est élu, il sera obligé de parler directement avec Assoua Adou qui, avec ses camarades GOR, ont compris qu’Affi N’Guessan, bien qu’ayant la légalité du parti vivait un vrai « supplice de Tantale » au regard de son manque de légitimité. Comme Tantale, fils de Zeus, Affi est le « fils politique » de Gbagbo. Comme Tantale, Affi subit un vrai supplice d’inaccessibilité à la chose « quêtée ». Les GOR l’ont bien compris puisqu’ils ont réussi avec le temps à bien manœuvrer (avec leur légitimité en poche) pour enfin arracher à Affi sa « légalité  qui mendie de légitimité ». Le Président du Conseil Régional du Moronou est le Grand Perdant de cette bataille pour le contrôle du FPI et la tête de l’opposition ivoirienne. Affi N’Guessan a perdu la partie parce que naïvement, il a toujours ce sentiment erroné qu’être du côté du FPI où il n’y a pas Laurent Gbagbo fait de lui un imposteur. Que d’humiliations sur le chemin de la quête de reconnaissance par Gbagbo et les GOR ! Lors de son premier voyage à la Haye pour y rencontrer l’ex-Président ivoirien qui était détenu à la prison de Scheveningen, il s’est arrêté à Paris. Toujours un veto d’Assoua Adou qui lui avait alors imposé comme condition pour l’obtention de son « visa » de visite à l’ex-Président prisonnier, de reconnaître publiquement que c’est Gbagbo le Président du FPI et non lui. Cette fois-là, il avait résisté. Une attitude courageuse qui avait payé. Puisqu’il avait fini par rencontrer Gbagbo lors d’un autre rendez-vous à un moment, il faut aussi le souligner, où Gbagbo se sentait en difficulté après la sortie de Simone Gbagbo, à Abidjan, où elle affirmait avec courage pour la première fois et à haute voix que « Laurent Gbagbo n’est pas la Vision du FPI mais la tête ».

En guise de réponse, Laurent Gbagbo et sa deuxième femme, Nady Bamba, se sont exhibés en amoureux dans les rues de Bruxelles bras-dessus, bras-dessous. Ce qui avait provoqué le courroux des proches de Simone Gbagbo qui n’ont pas fait de cadeaux à l’ex-journaliste. Redoutable femme politique, l’ex-Première Dame de Côte d’Ivoire n’a pas encore fini de faire étendre « sa voie ». Après Affi, à qui le tour au FPI?

Auteur : Aristides Nkenda Nkenda

Source : Lementor.net

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