Rachel Keke ou l’antithèse de l’Ivoirité (leçons et réactions autour d’une victoire pas vraiment historique)

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La semaine dernière, notre compatriote, du moins la député Française d’origine Ivoirienne Rachel Keke a fait son entrée au Parlement français. Une entrée à l’hémicycle qui mérite profondes réflexions et analyses pour de profitables interprétations applicables à la vie nationale Ivoirienne et Africaine.

Voici une Ivoirienne, qui comme beaucoup rejoint la France comme elle peut ; et qui ensuite réussit à se hisser, non sans grandes difficultés, à la surprise générale dans le gotha de la politique Française avec les applaudissements surtout de la société Française qui voit en Rachelle Keke l’expression d’une société ouverte mais surtout l’acceptation de la société changeante Française avec son lot d’arrivées légales et illégales comme exactement celle de la nouvellement élue.

La France se célèbre et est à célébrer à travers Rachelle Keke. Elle salue sa politique d’intégration des étrangers et montre patte blanche à tous ceux qui lui trouveraient une coloration raciste. La victoire de Rachelle Keke est surtout celle de la France sans distinction, d’un système politique et d’une société tolérante dans la mesure du possible.  

On pourra dire tout ce qu’on veut de cette société Française mais on ne pourra pas lui arracher cette victoire. Rachelle Keke pourra se décrire comme déterminée ou courageuse mais sa victoire est celle des Français eux même contre les tentations de l’extrémisme, du nationalisme inintelligent aux effets dévastateurs souvent irréparables.  

Ailleurs, précisément, dans le pays d’origine de Rachelle Keke, une inversion de rôle, avec un candidat étranger venu seulement en 2015 aurait été vu comme un sacrilège. Une offense qui aurait sorti tous les idéologues de l’Ivoirité de leur sommeil pour venir rappeler au malencontreux candidat envahisseur ses origines.

Peut-on parler de Rachelle Keke sans faire un rapprochement d’avec ses convictions Ivoiriennes de la société ? du moins d’avec ses convictions « GOR » de qui devrait représenter la nation Ivoirienne surtout dans des institutions comme l’assemblée nationale ? Rachelle Keke est, sans s’en apercevoir, à travers son élection, une antithèse à ses propres convictions politiques qu’elle a défendue bec et ongles des décennies durant.

Elle qui dit aimer tant la France aujourd’hui devrait comprendre que c’est possible de venir d’ailleurs et aimer un pays d’adoption jusqu’à être une représentante de ce peuple. Elle n’a surtout pas à être fière comme elle le laisse transparaitre mais elle doit plutôt apprendre énormément de cette expérience et nous aider à éduquer le rester de la colonie des extrémistes avec qui nous continuons tant bien que mal de vivre.  

Peut-on véritablement ignorer que les convictions « locales » de Rachelle Keke n’embrassent pas les convictions Françaises de l’intégration et de la vie nationale dont elle est une grande bénéficiaire aujourd’hui ?

Non. Evidement que NON. Rachelle Keke fait partie de la frange de nos populations qui mordicus ont lié la nationalité Ivoirienne à leurs hameaux et campements ; à leurs habitudes et danses traditionnelles. A leur us et coutumes tout simplement.

Connaissant le contexte Ivoirien, fait de méchancetés et d’excès inqualifiables parfois inimaginables voir indescriptibles, il est difficile d’applaudir un produit de l’extrémisme nationaliste Ivoirien qui a défiguré notre société pendant des décennies.

Il n’est intellectuellement pas cohérent de voir Rachelle Keke sourire sur le préau de l’Assemblée nationale Française et ne pas avoir des pincements au cœur et des interrogations.

Comment se sent elle, femme Bété de Guiberoua, dont le village se trouve à 6000 kilomètres de Matignon ? Comment se sent-elle, elle qui pendant des années avait milité pour une Cote d’Ivoire aux Ivoiriens ? s’était illustrée dans « sa » lutte contre les « envahisseurs », c’est à dire les étrangers dans son pays d’origine ?

Je suis curieux de savoir ce que lui inspire toutes ces années passées dans la lutte ensanglantée patriotique après son élection par une population qui n’a pas tenu compte de sa couleur, de ses origines et surtout de son accent corsé Ivoirien à l’excès qui aurait suffi à son équivalent Français « GOR » à ne jamais voter l’envahisseuse qu’elle est.

C’est honnêtement difficile de lui adresser des félicitations quoique partageant les mêmes origines. Emotionnellement impossible de voir en Rachelle Keke, une représentante de l’Afrique, de l’Afrique Uni qui aime tous ses enfants sans tenir compte de l’espace où ils vivent.

C’est vraiment inadmissible quand on sait le tort que son obédience politique a causé comme mal à la colonie étrangère et/ou supposée estrangère vivant en Côte d’Ivoire pendant des décennies. Elle devrait, si honnête, avouer qu’elle était du mauvais camp avant de connaitre la France, de l’histoire.

Sur un ton un peu plus positif, les parcours de Rachel Keke mais également de la vice-présidente d’un pays d’Amérique latine – la Colombie, d’origine congolaise, interpellent sur les efforts à faire par le continent africain pour devenir une terre attractive, au-delà des barrières et des perceptions actuelles qui inhibent son éclosion.

Façonné et ambitieux contient qui offrirait l’opportunité à toutes les races, à tous les peuples du monde, pour réaliser leurs rêves, et travailler pour donner les mêmes devoirs et les mêmes droits à l’ensemble des habitants en favorisant l’intégration et l’assimilation.

C’est à cela que peut servir le parcours de Rachel Keke. Un parcours qui devrait interpeller en Afrique, en Côte d’Ivoire, ceux qui mettent la question de l’identité et de l’origine au cœur du débat social et politique. En général, on est ressortissant de là où on nait ou du pays dans lequel on trouve son bonheur, sa pitance quotidienne comme Rachelle Keke.

Pour finir, nous décrirons la victoire de Rachelle Keke plutôt de victoire symbolique mais pas comme une victoire historique dans l’absolu à part qu’elle est la première femme de ménage à être élue député mais elle n’est pas la première française d’origine africaine ou étrangère à siéger au parlement Français.

Avant elle, Houphouët et d’autres africains ou noire ont été députés. Elle entre dans une longue séquence de l’intégration et de l’assimilation à l’occident…Une séquence qui interpelle sur l’avenir de l’Afrique

A terme et sans que cela soit lié à la colonisation, et à la lumière de ce qui s’est passé en Afrique du Sud, des ratés en Algérie, en Tunisie et au Maroc qui ont été des protectorats avec les Français, il faudra un jour aborder ces questions partout sans aucune crainte afin de mieux appréhender les défis véritables qui se dressent devant notre continent.

Il s’agit de voir, dans un monde d’intérêt-dépendance, dans ce village planétaire avec une tentative d’uniformisation des codes que la technologie et la science imposent ( aviation, médecine, recherche spatiale, armement , véhicule et bien d’autres bien de consommation ou utilitaire pour vivre obéissent à des codes identiques malgré la diversité des pays et des cultures , ainsi il y’a une uniformisation, une universalisation, une mondialisation par la technique et la technologique qui est bien réelle) comment des réflexes particularisâtes, identitaires ne peuvent pas prospérer.

Auteur : La rédaction

Source : Lementor.net

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