Côte d’Ivoire : la « Société Civile » ivoirienne un relais de partis et mouvements politiques ?

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Telle est la question que tout observateur avisé de la vie sociopolitique ivoirienne serait tenté de se poser au regard des différentes actualités de ce pays ouest africain.

La « Société Civile » pourrait être appréhendée comme un conglomérat d’organisations et de citoyens au nom de qui le pouvoir politique est exercé. En d’autres termes, les acteurs de la « Société Civile » conformément aux objectifs et au statut juridique de ce champ ont pour particularité de ne pas être intéressés par la conquête et l’exercice du pouvoir publique. Le rôle des acteurs de ce champ à travers les activités de communication, sensibilisation, formation et d’accompagnement des populations est important voire indispensable dans le processus de construction et de renforcement de la démocratie participative dans un pays. En Côte d’Ivoire, force est de constater avec étonnement tout le contraire au regard du parcours desdits acteurs et au travers des faits et des réalités de terrain.  Car, presque tous les « responsables » des Organisations de la Société Civile (OSC) au travers de leurs actes, discours et autres initiatives de terrain montrent de jour en jour qu’ils entretiennent des affinités politiques et jouent même le rôle de passeurs d’idées et de revendications militantes des mouvements, partis et groupements politiques. Certain(e)s ne cachent même plus leur militantisme politique, car, ils portent les cahiers de revendications et l’ensemble des discours des partis, mouvements et groupements politiques. 

Faudrait-il rappeler par exemple que certains animateurs de la vie sociopolitique ivoirienne comme Madame Geneviève Yobou Bro-Grebe, Dr BOGA S. Gervais ou Madame Pulchérie Edith GBALET se réclamant de la « société civile » sont et ont été des militants actifs, responsables de partis, groupements ou mouvements politiques avec différentes responsabilités ?

Non, car, comme les acteurs suscités, plusieurs autres membres des OSC ivoiriennes ont été sinon seraient encore toujours des membres actifs, membres fondateurs de mouvements, groupements et partis politiques avec des responsabilités de premier plan.

La domination de plus en plus visible et incontestable du champ des OSC Ivoiriennes par des « militants » et anciens responsables politiques camouflés entraine une délégitimation du discours des acteurs de ce champ pourtant important pour la dynamique et la construction renforcée du processus démocratique de ce pays.

Au regard de cette délégitimation du discours, les acteurs de la Société Civile ivoirienne contrairement à ceux de la sous-région ouest africaine peinent à mobiliser les populations surtout ces dernières années même dans un contexte de « cherté de la vie » qui touche toutes les populations.

Celles et ceux qui se proclament « leaders », « porte-paroles » ou « représentants » de la société civile ont également perdu toute légitimité aux yeux de la population et leur « leadership » se trouve de plus en plus contesté et remis en cause. Ce qui rend d’ailleurs de plus en plus inaudibles les différents discours, messages et autres appels de mobilisation portés par ceux-ci.    

Le dernier exemple en date est l’appel de « ville morte » lancé pour le Mardi 19 Juillet dernier par Madame Pulchérie Edith GBALET et certains de amis.  Cet appel de « ville morte » a été un échec cuisant pour les initiateurs et les promoteurs.

S’il est vrai que les autorités ivoiriennes à travers différentes dispositions législatives envisagent le renforcement de la société civile qui se veut être un contre-pouvoir, il faut noter que les acteurs de ce champ perdent de jour en jour toute crédibilité et légitimité auprès de celles et ceux dont ils disent être les représentants ou porte-voix du fait de leur parcours et engagement politique actuel ou précédent.

Cette perte de légitimité et la délégitimation des discours des acteurs des OSC pourraient sinon devraient contribuer à une réorganisation stricte de ce champ de la société indispensable au processus de démocratie et de liberté.

Auteur : BL

Source : Lementor

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