Afin que nul n’oublie : N’diaye Aboubacar sékou

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Au début des années 70, le président de l’ASEC d’Abidjan, maître Emile Dervain, met en place, une politique de recrutement des jeunes talents, dans les différents quartiers d’Abidjan, en vue de renforcer les catégories des jeunes du club. Parmi les jeunes retenus, figure N’diaye Aboubacar : Un joueur qui ne paye pas de mine, mais dont le jeu tête est comparable à celui de bon nombre de ses aînés.

Jusqu’à la fin des années 70, il se contente de jouer des matchs de levé de rideau avec son camarade de l’attaque Youssouf Falikou Fofana. A eux deux, ils surclassent partenaires et adversaires, à tel point qu’ils intègrent l’équipe première au début de l »année 1979, sous la coupe du légendaire Guy Fabre, dont le crédo était « les enfants s’amusent ».

En 1980, l’ASEC remporte le championnat national, qui le fuyait depuis plusieurs années, grâce à son trio d’attaque Youssouf Falikou Fofana, Kassy Kouadio Lucien et N’Diaye Aboubacar. Notre confrère, le regretté Boubacar Kanté, friands de d’expressions novatrices, les baptise « le trio aux trois noms » et Ajoute Sékou (le nom de son père) sur le nom de n’Diaye qui se fera appelé désormais, N’Diaye Aboubacar Sékou. Doté d’une détente sans pareille, N’diaye marque les esprits, lors de finale de la coupe Houphouet Boigny en 1983, contre l’Africa Sports où il offre une égalisation inespérée de la tête aux mimosas, dans les arrêts de jeu.

En équipe nationale, il est présélectionné pour la CAN 84, mais se voit évincer au dernier moment, alors que le coach Duke Peirreira l’avait assuré de faire partie de la liste des 22. Il est vrai, que le Brésilien Duke Peirreira ne faisait pas la sélection, puisqu’un comité de sélection composé de Maître Mondon du Stade d’Abidjan, Zinsou Simplice de l’Africa Sports et Touré Mamadou de l’ASEC était chargé d’établir la liste des sélectionnés. Au dernier moment, il est remplacé par Tia Koffi Léonard. Il aura pendant un bon moment, cet épisode en travers de la gorge. Malgré tout, il continue à travailler et améliore sa technique individuelle.

En 1986, il joue la seule CAN de sa carrière en Egypte, où la Côte d’ivoire se classe troisième. En 1990, il contribue au sacre de l’ASEC en championnat. Un sacre qui fuyait les mimosas depuis 10 ans. A cette même période, il est approché par le FC Nantes. Suite à une mésentente entre le recruteur et la direction de l’ASEC sur le montant du transfert, il ne réalise pas son rêve d’être footballeur professionnel.

En 1993, il est prêté au Sabé sports de Bouna, pour lequel il est d’un apport inestimable. A son retour à l’ASEC, il raccroche les crampons. Il entraîne le FC Laser, un club qui par la suite sera suspendu pour des raisons extra sportives. La descente aux enfers commence pour notre champion, qui en voit de toutes les couleurs. Il passe de la dépression à la démence.

En 2009, après avoir subi des soins traditionnels, dans un village à 50 km d’Abidjan, il se perd entre les communes de Treichville et Koumassi (où il habite). quelques jours plus tard, un voisin de quartier l’ayant aperçu, errant au niveau de l’Avenue 12, le ramène en famille. Il passe ses journées à manger, fumer et dormir.

Après avoir été rongé par la maladie, il meurt le 03 Septembre 2011 à Koumassi, dans la cour familiale. Depuis, il est oublié de tous, aucune action n’est menée afin que nul n’oublie, celui que feu Boubacar Kanté surnommait « Hrubesch », en référence au géant allemand Horst Hrubesch. Dors en paix N’diaye. « A Dieu nous appartenons et à lui nous retournons ».

Merci au frère Bollou Joachim Laigret Titilo pour la photo en couleur.

Mohamed Soumaré

consultant sportif

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