Conflit Côte d’Ivoire et Mali: des questions et des certitudes.

0
46
Ivorian soldiers drive on the back of a vehicle outside the International Academy for Combating Terrorism (AILCT) in Jacqueville in Ivory Coast on June 10, 2021. - The creation of the AILCT in a West Africa where several countries are plagued by jihadist attacks - Al-Qaeda in the Islamic Maghreb (Aqmi), Islamic State (EI), Boko Haram - had been formalized in November 2017 by French President Emmanuel Macron and Ivorian President Alassane Ouattara, on the sidelines of a summit between the African Union (AU) and the European Union (EU) in Abidjan. (Photo by Issouf SANOGO / AFP)

Hier, en raison d’un emploi du temps très chargé, je n’ai pas pu suivre le débat sur ce qu’il est convenu d’appeler l’affaire « des 49 (46) militaires ivoiriens détenus au Mali ». Sans aller plus avant, il me plaît de noter le caractère curieux de la démarche du confrère Ferro Bailly qui affirme, sans sourciller qu’il prend avec des pincettes la version ivoirienne, alors qu’il accorde du crédit à ce que soutiennent les autorités maliennes. C’est une assertion qui m’a fait sourire. Et pour cause. La junte militaire malienne ne sait plus elle-même où elle en est dans cette affaire. Je marque donc légitimement mon étonnement de constater qu’il y a encore des Ivoiriens pour accorder de l’intérêt à leurs accusations dont le caractère fluctuant n’aura échappé à personne. Sauf aux négateurs des évidences, pour emprunter au président Bédié l’une de ses expressions fétiches. Ainsi donc de mercenaires, les militaires ivoiriens indûment et abusivement détenus au Mali ne sont plus aujourd’hui qu’une monnaie d’échange contre les opposants maliens exilés en Côte d’Ivoire. L’incohérence a rarement atteint de tels sommets ! Et dire qu’il y a des personnes qui accordent encore foi aux ratiocinations des autorités maliennes, au point de ne pas voir que nous sommes désormais face à une prise d’otages. Une sordide prise d’otages. Parce qu’on ne libère pas des mercenaires qui veulent déstabiliser un État en contrepartie de quelque chose. Ce n’est pas imaginable. Et pourtant, c’est le scénario guignolesque que nous sert la junte malienne. Et pendant qu’on y est, on pourrait se poser cette question qui a tout son sens : quid de la judiciairisation du dossier ? On rappelle que les 49 militaires ivoiriens sont sous le coup d’une inculpation au moment où Assimi Goïta marchande leur libération en échange de ses opposants qui ont trouvé refuge en Côte d’Ivoire. Il faut avouer que cela ressemble fort à une pièce de théâtre montée par un scénariste peu inspiré Finalement, la question que je me pose, et je termine là-dessus, tombe sous le sens : que croit donc Ferro Bailly ? La thèse de la déstabilisation ou celle qui pointe des dysfonctionnements dans le processus qui a conduit les 49 militaires ivoiriens au Mali ? Je cite nommément le grand Ferro Bailly parce qu’il est pour moi la tête de gondole de ceux qui réfutent la version ivoirienne dans cette affaire.

Auteur : Ambroise Tietie

Source : Lementor.net

Commentaires facebook

Mettez votre commentaire

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here