Guillaume Soro déploie sa masse volumique en trois dimensions : l’Afrique, la Chine, le Gbagboland…

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Les héros de chaque génération ont la vie et la peau dures. Cela est incontestable. C’est en vainquant par-delà les périls qu’ils triomphent avec gloire. Ils s’inscrivent ainsi dans l’archive des grandes structures de  l’imaginaire collectif humain. Il y a le Phénix de la mythologie grecque, renaissant sans cesse de ses propres cendres. Il y a l’Osiris négro-égyptien, plus ancien que le Phénix grec, qui se reconstitue vivant à partir de ses morceaux de chair dispersés par le perfide Seth et ses sbires. Il y a, dans la Côte d’Ivoire contemporaine, un homme de bientôt quarante-quatre ans, comme habité par ces forces mystiques immémoriales, qui survit à chaque épreuve, devenant encore plus fort que ses détracteurs et ennemis jurés ne l’espéraient. Cet homme, depuis près de 22 ans,  c’est Guillaume Soro Kigbafori, Tienigbanani pour les initiés, dansant avec sérénité sur le feu, avançant sans coup férir vers le destin que le Dieu de sa conscience lui réserve au cœur de l’Afrique émergente. En doutez-vous ? Je voudrais commenter en la présente tribune, trois événements qui nous donnent à voir, si nous voulons bien voir, la masse volumique de Guillaume Soro se déployant en trois dimensions : 1) Le colloque des 7-8 avril 2016 sur le panafricanisme, ténu à l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire sous ma propre coordination ; 2) la visite d’une imposante délégation du Sénat Chinois à Abidjan, du 12 au 16 avril 2016 ; 3) l’accolade historique,  chaleureuse et fraternelle entre Guillaume Soro et Michel Gbagbo le samedi 16 avril 2016 au Palais des Sports de Treichville.

I – Un colloque de haute portée continentale : « Repenser le panafricanisme pour une grande génération africaine »…

Les 7 et 8 avril 2016 à Abidjan, le président Guillaume Soro a offert à l’opinion africaine et mondiale un grand événement intellectuel. Conscient de la nécessité de penser l’Afrique par-delà le racisme anti-raciste et l’anticolonialisme dogmatique, le chef du parlement ivoirien a sollicité les lumières de l’expertise africaine et mondiale pour que soit déployée une vision de ce que devrait être le panafricanisme du XXIème siècle. Les douze conférenciers invités par le président Guillaume Soro à plancher sur le sort du concept trop galvaudé de panafricanisme étaient autant divers que pertinents : Roland Lumumba, venu de Kinshasa et connu pour ses positions panafricanistes fortes, Luc Michel, géopoliticien remarqué sur Afrique Media pour sa conception radicale de la puissance africaine , le professeur Manassé Aboya Endong, politologue du Cameroun, critique des excès de l’idéologisme en Afrique ; le professeur Samir Patrice El Maarouf, analyste politique franco-marocain, spécialiste des révolutions arabes ; La docteure Aïcha Yatabary, médecin et écrivaine alerte malienne, férue des questions humanitaires et du genre ;  la journaliste et animatrice culturelle d’origine congolaise Philo Makiese, portée par le désir d’une Afrique plurielle et compétitive ; le juriste et écrivain Pierre Aly Soumarey, franco-ivoirien venu de Le Mans en France, connu pour sa critique de l’impérialisme judiciaire ; le député et ex ministre ivoirien Alain Michel Lobognon, dont le franc-parler sur tous les sujets est célèbre ; le professeur Jean-Max Mezzadri, grand amoureux de la vie de l’esprit et esthète des civilisations ; le journaliste et écrivain Ernest Foua de Saint-Sauveur, courageux critique de la domination ivoiritaire ;  le docteur Mamadou Djibo, philosophe des sciences et amoureux de la pensée des concreta ; et votre serviteur, que je suis et qui ne se racontera pas, ont tous œuvré à dessiner les épures d’un panafricanisme nouveau, dédié aux questions de la pauvreté, de la sous-éducation, du chômage de masse des jeunes, de la diversification économique africaine, de la démocratie, de la dévastation écologique, de la mutualisation des institutions sécuritaires, politiques, culturelles et économiques du continent africain.  Nous avons relu les panafricanismes des 19ème et 20ème siècles, afin d’être en mesure d’ourdir et de fourbir celui que ce siècle requiert, sans anachronisme. Les Actes du Colloque, bientôt édités par la grâce de Fratmat Editions, avec l’accord de Venance Konan, DG de Fraternité Matin, ne manqueront point de servir de rampe de lancement à une nouvelle approche de l’Afrique. Quel intérêt ? Par ce geste de refondation intellectuelle du panafricanisme, le chef du parlement ivoirien a en fait ancré et manifesté son ardent désir de penser Afrique, pour mieux penser ivoirien et pour  mieux agir dans le monde. Geste d’architecte du siècle.

 II – La visite d’une importante délégation chinoise au parlement ivoirien : oeuvrer avec la Chine, c’est articuler un dialogue multipolaire avec les puissances…

Au moment où certains le croyaient reclus par le prétendu mandat d’arrêt international du Burkina Faso, Guillaume Soro n’a pas manqué, après sa visite officielle au Gabon en mars 2016, qui montrait la vacuité opérationnelle du document burkinabé,  d’enfoncer le clou en étant le maître d’œuvre d’une rencontre d’ampleur planétaire à Abidjan. Faire venir le président du Sénat Chinois, avec une cinquantaine de ses pairs au parlement ivoirien, c’est tout un métalangage que les esprits perspicaces comprendront. La Chine est la première puissance démographique et économique du monde. Elle est aussi l’une des cinq puissances décisionnelles de l’équilibre géostratégique de notre planète, en vertu de son statut de membre détenteur du droit de veto à l’ONU, avec la France, les Etats-Unis, la Russie, et la Grande-Bretagne. Dialoguer au sommet avec la Chine, prendre langue avec elle, c’est donc augmenter son audience dans la cour des grands de ce monde, inéluctablement. N’est-ce pas une belle leçon de géopolitique, que celle qui consiste à expliquer que les relations privilégiées franco-africaines doivent sans cesse être articulées avec des relations excellentes avec les autres grandes puissances, pour produire une Afrique respectée et respectable dans le concert des puissances du monde ? Rencontrer la Chine, au moment même où l’on fait réviser les articulations nouvelles du panafricanisme, n’est-ce pas joindre le geste à la parole, en assumant avec fraternité et lucidité la multipolarité du monde ?  L’économie symbolique de l’accueil grandiose réservé aux Chinois est dès lors encore un témoignage d’une vision-Soro , d’une Sorovision – si l’on me permet le néologisme- qui déborde de loin les ornières éculées de la géopolitique néocoloniale et émotionnelle.  Et ce n’est pas tout…

III – L’accolade fraternelle entre Guillaume Soro et Michel Gbagbo au palais des Sports de Treichville : un camouflet à la juge Sabine Khéris et aux officines de la haine…

La force du destin parle sans crier gare. Elle déchire le voile des évidences éculées et montre la voie du progrès civilisationnel. Il s’est passé le samedi 16 avril 2016, quelque chose d’irréversible dans la symbolique de la cabale juridico-politique ourdie contre Guillaume Soro depuis de longues années. Le navire du complot a pris de l’eau. Beaucoup d’eau. Il va inexorablement couler. Et on ne pleurera pas pour ce navire de la honte, qui ne mérite pas les émotions du Titanic ou du Joola sombrant dans les eaux mortelles…

En fait, le 16 avril 2016, au Palais des sports de Treichville, la génération Soro a demandé aux juges français de s’occuper des affaires françaises. Il y a tellement de délinquants financiers, culturels et politiques en France que les tribunaux de France ne devraient point chômer dans les trois prochains siècles, tellement les greffes sont engorgés de saisines de plaintes.

Que vient donc chercher une juge de Nanterre dans une affaire ivoiro-ivoirienne, opposant Michel Gbagbo à l’Etat de Côte d’Ivoire, dont Guillaume Soro en tant que ministre de la défense et premier ministre, était l’exécutant le 11 avril 2011 ?  Une juge française, nous l’avons moult fois expliqué, ne peut juger des affaires ivoiro-ivoiriennes dans sa juridiction provinciale de France. Madame Khéris, dans un excès de zèle aura cependant tenté de démentir la science du droit diplomatique international en lançant un mandat d’amener contre le président Guillaume Soro le 5 décembre 2015 en plein Paris, alors même que le chef du parlement ivoirien représentait son pays aux Assises de la COP 21. Mais c’est encore le droit qui a démenti les prétentions de la juge française, en rendant nul et de nul effet son prétendu mandat d’amener, qui ne nous a point empêcher de nous promener, avec la bienveillance des forces de sécurité françaises, sous l’Arc de Triomphe le 8 décembre 2015 à Paris, avant que le président Guillaume Soro, libre et serein, ne regagne tranquillement son pays dans la soirée.

Entendez-vous le message de cette accolade fantastique du 16 avril 2016 devant les Ivoiriens et le monde médusés ?

L’accolade Gbagbo-Soro du 16 avril 2016 annonce que les clés de la réconciliation ivoirienne sont entre les mains des Ivoiriens, et non des juges français ou internationaux. Michel et Guillaume, de fait, disent à l’intruse Sabine : « Quitte dans çà, nous sommes avant et par-delà tout des frères, des africains, des ivoiriens ».

L’accolade Soro-Gbagbo du 16 avril 2016 annonce que les Gbagbo savent que nul ne les connaît et reconnaît mieux en Côte d’Ivoire que Guillaume Soro, fils de la maison, beau-fils du pays bété, sauveur de la vie de Laurent Gbagbo et des siens, sous les ordres du président de la république Alassane Ouattara, le 11 avril 2011. Oui, les Gbagbo savent ce qu’ils doivent à Soro, par-delà les affres de leur défaite politico-militaire : ils doivent à Soro la vie et la dignité qui leur furent réservées, malgré les terribles péripéties du jour de leur chute.

L’accolade Soro-Gbagbo, en plein concert de Zouglou, rappelle à ceux qui en doutent que Guillaume Soro est le point de ralliement indéniable de sa génération, dans un rassemblement large qui déborde de loin chacun des principaux partis politiques ivoiriens de l’heure. Ceux qui, s’agrippant à telle ou telle machine politique isolée, croient pouvoir isoler Tienigbanani, devraient revisiter leurs fiches d’analyse. Guillaume Soro appartient à une grande génération ivoirienne et africaine, qui répondra massivement au moindre de ses appels au devoir , quand le temps l’imposera et quand les chœurs citoyens sonneront son heure destinale, avec la bénédiction du ciel…

L’accolade Soro-Gbagbo du 16 avril 2016 sonne groggy, les manipulateurs de l’ombre, intérieurs et extérieurs, qui croyaient certain le succès du traquenard judiciaire tendu à Guillaume Soro, alors même que ce traquenard n’est rien d’autre qu’une tentative de déstabilisation en bonne et due forme contre la totalité du régime démocratique et républicain dirigé par le président de la république, S.E. Alassane Ouattara lui-même. Car qui ne sait pas que tenter de juger l’ex-premier ministre et ministre de la défense du président Alassane Ouattara, entre 2010 et 2012, c’est vouloir de fait traîner devant les mêmes tribunaux français, le Chef Suprême des Forces Armées de Côte d’Ivoire, auquel Guillaume Soro rendait compte et chez qui il prenait ses ordres pendant la crise postélectorale ?

Concluons donc notre propos sur cette merveilleuse semaine soroïque : penser  et articuler ensemble l’Afrique, la Chine et le Gbagboland,  comme l’a fait Guillaume Soro, c’est, sans coup férir, déployer une masse volumique en trois dimensions que les esprits chagrins auraient tort de négliger dans leurs projets de nuisance qui ne les conduiront pas – on l’a vu pour le désormais fugitif Zida- dans un château de plaisance.  Je l’ai déjà dit et je le répète donc : Guillaume Soro est incontournable dans la Côte d’Ivoire contemporaine. Comprenne qui pourra et qui voudra…

Une tribune internationale de Franklin Nyamsi

Professeur agrégé de philosophie, Abidjan, Côte d’Ivoire

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