Stratégie : les secrets de la réussite touristique du Botswana

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Pour diversifier son économie, Gaborone a su tirer parti de son extraordinaire patrimoine naturel. Le pays, qui attire principalement des visiteurs aisés, veut maintenant élargir sa clientèle à la classe moyenne.

Au Botswana, le gouvernement sait que les diamants ne seront pas éternels et essaie de trouver des substituts à ce pilier de l’économie nationale représentant encore 36 % du PIB, mais dont la manne disparaîtra d’ici à vingt ou trente ans. Avec une superficie trois fois supérieure à celle du Sénégal, le pays, qui compte seulement 2,3 millions d’habitants, valorise depuis le début des années 2000 son patrimoine naturel en misant sur le tourisme haut de gamme.

Avec deux zones d’intérêt majeur : le delta de l’Okavango, deuxième delta intérieur le plus grand du monde, qui s’évapore dans le désert du Kalahari, recelant une faune et une flore extraordinaires ; et le nord du parc national de Chobe, où s’est installée la plus importante population d’éléphants au monde (on en dénombre près de 200 000 dans le pays). En dix ans, le secteur touristique, appuyé par les pouvoirs publics, a connu une croissance exceptionnelle. Ses revenus sont passés de 561 millions de dollars en 2005 à 1,1 milliard de dollars en 2016, d’après les chiffres de l’Organisation mondiale du tourisme, activité qui fait vivre aujourd’hui plus de 200 000 personnes.

Nous nous positionnons sur un créneau semblable à celui des Seychelles et du Rwanda, fait valoir le responsable marketing de l’Organisation du tourisme botswanais

Une belle réussite quand on la compare à la performance du Kenya – 48,5 millions d’habitants, mondialement connu pour ses safaris, mais handicapé par les questions politiques et sécuritaires –, qui a réalisé un chiffre d’affaires touristique de seulement 824 millions de dollars en 2016. « Nos clients choisissent le Botswana pour la possibilité de voir des animaux sauvages dans des espaces non clôturés, ce qui devient plus rare, y compris dans les pays africains réputés pour les safaris », note Malcolm Robinson, directeur des opérations botswanaises du groupe sud-africain AHA, qui gère le Chobe Marina Lodge, à Kasane, doté de 66 chambres, ainsi que le tour-opérateur local African Odyssey. La formule fonctionne bien, puisque son taux d’occupation annuel approche 70 %.

Dans l’Okavango, la plupart des camps de luxe, qui ne peuvent accueillir chacun qu’une douzaine de touristes, affichent des performances meilleures encore, avec plus de 80 % de taux d’occupation. « Nous nous positionnons sur un créneau semblable à celui des Seychelles et du Rwanda, qui donnent accès à un environnement préservé et à un niveau élevé de prestations », fait valoir Jillian Blackbeard, responsable marketing de l’Organisation du tourisme botswanais, pour qui les pays de safari – Kenya et Tanzanie – ne jouent pas dans la même catégorie et attirent des clients moins exigeants.

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