Soro Guillaume ou une aventure suicidaire ?

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Former Ivory Coast rebel leader Guillaume Soro attends a media event in Paris, France, January 28, 2020. REUTERS/Christian Hartmann - RC23PE9FBYOS

Entre désobéissance civile, insurrection populaire et coup d’Etat militaire, Soro Guillaume veut aller vite, depuis la France.

De son exil parisien depuis son arrestation manquée le 23 Décembre 2019 suite à une accusation de tentative de coup d’Etat, l’ex-chef rebelle multiplie les sorties médiatiques au cours desquelles il ne rate aucune occasion pour assener sa part de vérité contre le pouvoir d’Abidjan.

De rumeurs d’implication dans la mutinerie de Janvier 2017 et bien d’autres tentatives, Soro Guillaume s’est toujours dit victime d’allégations mensongères lui attribuant des velléités de déstabilisation du pays depuis la survenue de bisbilles entre lui et certains barons à travers des guerres de positionnement au sein du RHDP jusqu’à la désignation de Feu Amadou Gon Coulibaly en qualité de candidat. Le décès de AGC et l’acceptation par ADO de l’appel du parti à candidater va susciter colères et plus de véhémences dans les propos des dirigeants de partis politiques de l’opposition. Dans ce lot, les partisans de Guillaume Soro se sont montrés plus radicaux sur les réseaux sociaux.

Cependant, la récente déclaration du « meilleur des premiers Ministres » de Laurent Gbagbo appelant l’armée à agir pour renverser Alassane Ouattara qu’il qualifie de dictateur qui voudrait se maintenir à la tête du pays pour un « mandat anticonstitutionnel », Soro s’arroge le droit de trancher au-delà du conseil constitutionnel une question de droit et confirme cette ferme volonté de passer par un coup de force afin d’assouvir ses désirs.

Le Chef d’Etat, Alassane Ouattara, au cours d’une interview accordée à un confrère disait détenir assez d’éléments incriminant déjà son ancien allié et que la justice devrait continuer à faire son travail.

La Cour Africaine des droits de l’homme et des Peuples avait émis des doutes sur  les accusations du pouvoir à l’encontre de Soro Guillaume, et avait exigé sa réintégration dans le jeu politique. Les deux parties à savoir partie au pouvoir et partie du groupe de l’opposition avaient diversement interprété la position de la cour.

Il ne devrait pas nous échapper que le mis en cause, en sa qualité de député et ancien Président de l’assemblée nationale, connaît parfaitement les lois qui régissent les institutions de la République. Pour cela,tout observateur de la vie politique était en droit d’attendre de lui plus de retenues. Que non ! Il choisit plutôt encouragé « une désobéissance civile devant empêcher par tous les moyens » la tenue des élections avec son corollaire de pertes en vies humaines et dégâts matériels considérables.

À la lumière de sa dernière adresse à la Nation, via son compte Facebook, il serait intéressant de savoir l’appréciation de ladite cour. Les regards sont désormais tournés vers elle.

Le timing est-il favorable à l’opposition, en général, et Soro Guillaume, en particulier, pour réussir une insurrection populaire?

Le schéma serait simple: déverser les populations dans les rues en espérant des dérapages qui conduisent une partie de l’armée à se retourner contre le pouvoir en place. Il n’est pas évident que ce cas de figure puisse prospérer au regard du professionnalisme avec lequel les forces de l’ordre ont géré la période d’avant les élections et les jours qui ont suivi.

Ajouter à cela, les populations qui sortent progressivement de la crise du coronavirus ne sauraient répondre favorablement à un appel qui replongerait le pays dans un marasme économique. Par ailleurs, la communauté internationale ayant pris acte de l’organisation effective des élections et des résultats provisoires proclamés par la commission électorale indépendante appelle les parties au dialogue. Lequel dialogue devrait se faire dans un cadre Institutionnel. Il est donc clair qu’elle saurait encourager des actes qui tendent à déstabiliser les institutions. L’opposition l’apprendra à ses dépens.

L’entêtement de Soro Guillaume à humilier son ex-mentor comme il l’assume fièrement à travers l’un des ses nombreux tweets se jurant qu’il parviendra à faire « asseoir Alassane Ouattara par terre et lui donner des conseils » sera alors sans issue.

Soro guillaume certes est téméraire et coriace. Il a appelé explicitement l’armée à faire un coup d’Etat depuis la France. Il dit être membre du Conseil National de Transition, organe insurrectionnel de l’opposition, présidé par Henri Konan Bédié. A moins d’assister à un complot orchestré depuis la France et avec la bénédiction du pouvoir Français, l’on peut sans faux-fuyant parier que Soro Guillaume vient d’emprunter une voie suicidaire. Que le Seigneur protège la Côte d’Ivoire et ses habitants.

Auteur : JBK

Source : Lementor.net

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