Niger : le CNSP découvre plus de 300 milliards distribués par Bazoum.

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Le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), qui a renversé le président Mohamed Bazoum le 26 juillet, a annoncé vendredi avoir découvert plus de 300 milliards de francs CFA (environ 457 millions d’euros) distribués par l’ancien chef de l’État à ses proches et à des partis politiques.

Le colonel-major Amadou Abdramane, porte-parole du CNSP, a déclaré lors d’une conférence de presse que ces sommes avaient été versées à des « personnes physiques et morales » entre le 1er janvier et le 26 juillet 2023, date du coup d’État. Il a précisé que ces paiements avaient été effectués sans « aucune justification » ni « aucun contrat » et qu’ils constituaient des « détournements de fonds publics ».

Selon le colonel-major, parmi les bénéficiaires de ces largesses figurent des membres de la famille de Mohamed Bazoum, des responsables de son parti, le Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS), ainsi que des formations politiques alliées, comme le Mouvement national pour la société de développement (MNSD) et le Mouvement patriotique nigérien (MPN).

Le porte-parole du CNSP a affirmé que ces révélations étaient le résultat d’un « audit » mené par les autorités militaires sur la gestion financière de l’ancien régime. Il a ajouté que le CNSP allait « poursuivre les investigations » et « engager des actions judiciaires » contre les personnes impliquées dans ces malversations.

Mohamed Bazoum, élu en février 2023 avec 55,75% des voix, est séquestré dans sa résidence présidentielle avec sa femme et son fils depuis qu’il a été renversé par un coup d’État le 26 juillet, quelques heures avant la célébration du 61e anniversaire de l’indépendance du Niger. Les putschistes, qui se sont baptisés le Conseil national de restauration de la démocratie (CNRD), ont dissous les institutions et suspendu la Constitution, promettant une « transition pacifique, démocratique et inclusive » sans donner de calendrier.

La communauté internationale, notamment l’Union africaine, l’Union européenne et les Nations unies, a condamné le coup d’État et exigé le retour à l’ordre constitutionnel et la libération de M. Bazoum et de ses proches. La Cédéao, qui regroupe 15 pays d’Afrique de l’Ouest, avait suspendu le Niger de ses instances et imposé des sanctions économiques et financières au régime militaire.

Le Niger, pays sahélien parmi les plus pauvres du monde, est confronté à de multiples défis sécuritaires, économiques et sociaux. Il est régulièrement la cible d’attaques de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda et à l’État islamique, qui ont fait des centaines de morts parmi les civils et les forces de sécurité. Le pays est également confronté à une crise humanitaire, aggravée par la pandémie de Covid-19, qui affecte plus de 3 millions de personnes, selon l’ONU.

Auteur : CB

Source : Lementor.net

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