On ne change pas une équipe qui gagne». Le slogan est connu. Sauf que la politique étant l’art de l’innovation, l’on vient d’appendre que le contraire est également vrai.et c’est même l’argument massue que tente de faire accepter le secrétaire général du Pdci, Alphonse Djédjé Mady, qui a déclaré hier, tambour battant, être candidat à la succession du président de vieux parti, au congrès prévu en octobre prochain. celui qui, depuis 2002, dirige le secrétariat général, organe exécutif du parti, avait pourtant été clair avec ses compagnons le 2 juin 2012 lors du bureau politique. Le soldat Mady avait avoué qu’il avait failli, qu’il avait commis des défaillances dans la gestion de l’appareil, et qu’il assumait en grande partie ces dysfonctionnements. Il s’était dit comptable de certains échecs, dont celui qu’avait connu par le parti à la présidentielle de 2010, où le candidat Henri Konan Bédié, dont Djédjé Mady était d’ailleurs le directeur de campagne, est arrivé troisième au podium. Eché avoué, à moitié pardonné. ce mea culpa vibrant avait ému plus d’un dans l’assemblée, composée des illustres membres du Bureau politique. La confession de Mady avait résonné aux oreilles du président Henri Konan Bédié comme une marque de loyauté et de sincérité de la part de son lieutenant. Bédié s’en était allé jusqu’à qualifier l’intervention de son plus proche collaborateur «de dense, complète et empreinte d’émotions». Pas sûr que le président du Pdci accueille aujourd’hui avec la même émotion, c’est à dire, avec une impression de fidélité, la candidature du député de Saïoua, quand celle ci prend surtout la forme d’un coup de poignard, à en juger par les termes inutilement dédaigneux que le désormais challenger Mady a dégainés pour déclarer les hostilités. Mais celui, qui a été défaillant au Secrétariat général de son parti, sera-t-il plus performant à la présidence du même parti ? Qui ne peut le moins, pourra le plus. C’est du moins, ce que veut faire croire Alphonse Djédjé Mady.
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