Brito Nama Boniface, Délégué Pdci De Daloa : L’ouest Ne Soutient Pas mady, La raison

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« Djédjé Mady Sait Que nous ne sommes pas avec lui »

« La condition pour que Mady soit président du Conseil régional était de faire l’impasse sur la présidence du Pdci… »

Délégué PDCi de Daloa, le ministre Brito nama Boniface, par ailleurs président du Collectif des délégués Pdci de la région du Haut Sassandra, a décidé de rompre le silence face à toutes les spéculations sur sa position dans le débat qui a lieu en ce moment au sein de son parti, le Pdci. Il s’agit du prochain Congrès du Pdci et surtout de la candidature d’un fils de la région, Alphonse Djédjé mady, secrétaire général du Pdci et candidat à la présidence du parti. A l’entame de cette conférence de presse qui a eu lieu à son domicile à Cocody, le ministre Brito a expliqué les relations qui le lient à Djédjé mady, même si, selon lui, il ne partage pas le même avis que ce dernier sur plusieurs points. «Je ne peux pas vous dire que je suis proche de Djédjé Mady. Ce n’est pas tout à fait précis et fort. Je suis vraiment son frère et je suis avec Djédjé Mady depuis 1962. Nous étions au collège, on ne s’est jamais quittés. Mais nous n’avons pas toujours partagé les mêmes avis concernant les situations que nous vivons», a-t-il indiqué. Le délégué de Daloa a dit clairement sa position et celle des cadres et responsables politiques de la région sur la candidature de Djédjé mady. «Je suis délégué départemental du Pdci et je crois que le travail que je fais, c’est à la satisfaction de mon président Henri Konan Bédié et j’imagine, à la satisfaction du secrétaire général. Et je suis engagé dans le travail que je fais au service du parti. En outre, entant que délégué départemental de Daloa, je fais partie d’un Collectif de 33 délégués et présidé par le vice-président Zadi Kessy, délégué de Soubré. Et ce Collectif se retrouve régulièrement pour faire l’analyse socio politique de notre pays rapporté à notre région, à notre parti et à nous-mêmes. Dans ce contexte là, au mois d’octobre 2012, le Collectif des 33 délégués, ressortissants de 7 régions, nous avons eu un séminaire à Bingerville. Et à la fin de l’analyse de la situation sociopolitique de notre pays que nous avons faite et sur le point de l’élection du président de notre parti, nous avons décidé que si le président Henri Konan Bédié est candidat, nous le soutenons et nous l’accompagnons. Cette décision à laquelle je me suis associé m’engage», a-t-il affirmé. Et d’expliquer les raisons qui motivent la position des cadres de l’ouest.

« Djédjé Mady ne devait pas se présenter »

«Quand il a été question d’aller pour les élections régionales, nous nous sommes réunis chez moi, les délégués du Haut Sassandra, nous sommes 9. Au cours d’une de notre réunion, à quelques jours des élections régionales, quand il a été question que notre grand frère, Djédjé Mady, conduise notre liste, nous l’avons reçu. Après analyse que nous avons faite de la situation socio politique et de notre parti, nous avons été amenés à décider que pour qu’il conduise notre liste, s’il avait l’intention de se présenter à la présidence du parti, on lui demandait de faire l’impasse sur cette question. C’est à dire s’il accepte que nous l’accompagnions pour l’élection régionale, il ne devrait pas avoir l’intention de se présenter à la présidence du parti. Nous lui avons dit que c’est à cette condition que nous allons ensemble à cette élection régionale. Il s’est donné un mois de réflexion et puis après, il est venu nous trouver et nous a dit : « bon, on y va ». C’est comme ça que nous sommes allés à l’élection du Conseil régional avec en tête Djédjé Mady. Pour nous, c’est une condition qu’il avait acceptée» a fait savoir le conférencier. Selon lui, contre toute entente, des rumeurs font état de ce que le secrétaire général du Pdci, Djédjé mady, par ailleurs, président du Conseil régional du Haut Sassandra, ambitionne de briguer la présidence du Pdci.

« Pourquoi Djédjé Mady a attendu après le conclave pour présenter sa candidature »

«Nous nous sommes retrouvés au niveau de l’ensemble des délégués, pendant deux jours chez moi, et nous avons constaté que notre analyse n’avait pas varié. Nous sommes alors allés le voir pour le lui dire. Parce que dans notre stratégie, il fallait qu’ensemble, nous accompagnions le président Henri Konan Bédié pour un autre mandat à la tête du parti et après pour d’autres échéances, nous allions voir avec lui-même (ndlr : le président Bédié), comment au niveau de notre région, nous pouvions apporter notre contribution. Donc à ce niveau, en tant que délégué, il est clair que je sois solidaire de la décision des délégués que nous avons prise. Nous sommes allés lui dire notre position quand nous avons commencé à entendre ici et là son intention d’être candidat. On ne s’est pas entendus», a-t-il relevé. Mais l’information ne va pas tarder à être rendue officielle. Le ministre Brito explique alors comment il a été informé et les démarches qui ont été menées pour dissuader Djédjé mady. «(…) Un jour, j’ai été convié par mon grand frère Yobouet Lazare à une réunion. Djédjé Mady était là, et c’est là qu’il nous annonce qu’il est candidat. Je lui ai dit que j’ai pris acte tout en affirmant que comme je suis à la tête d’une équipe avec qui je me retrouve, j’allais me retirer pour en parler aux autres et on allait aviser. J’ai rendu compte aux autres. On a jugé que cette candidature n’était pas opportune. Nous sommes donc allés rencontrer Djédjé Mady pour le lui dire. C’était le mercredi avant le conclave de Yamoussoukro puisque, le jeudi, il devait faire l’annonce de sa candidature. Nous lui avons demandé de surseoir à cela. Et comme nous étions en train de discuter, nous lui avons demandé de reporter cette annonce. Voilà comment nous nous sommes tous retrouvés au Conclave de Yamoussoukro. Maintenant au retour du Conclave, nous n’étions pas informés qu’il allait tenir sa conférence de presse, le mercredi», a-t-il expliqué. Face à toutes les démarches menées pour l’en dissuader, fait savoir le délégué Brito, Djédjé mady a tant bien que mal essayé de donner des explications. «L’argument que Djédjé Mady nous a donné, c’est le tort qui lui était fait au Pdci et principalement par le président Bédié. Et il a estimé qu’en analysant les choses, c’est comme si le président Bédié n’avait plus besoin de lui. Puisqu’il est secrétaire général mais le président ne lui confie rien, il ne l’associe pas, donc au bout du compte, il est arrivé à la conclusion que le président Bédié n’avait plus besoin de lui. Et qu’en ce moment-là, il prend lui-même la décision de se jeter à l’eau», a rapporté le ministre Brito. Toutefois, selon lui, les délégués que compte l’ouest et précisément les 9délégués Pdci du Haut Sassandra, à l’exception d’un seul dont il n’a pas révélé l’identité, restent fidèles à leur position de départ. «Nous n’avons trahi personne contrairement à ce que des gens pensent. Mon soutien à la candidature de Bédié, c’est quelque chose que Djédjé Mady sait, il ne peut pas dire le contraire. Au niveau du Collectif des délégués du Haut Sassandra, nous sommes convenus de rester sur notre position initiale. A savoir que Djédjé Mady fasse l’impasse sur sa candidature. Sur les 9 délégués, il y en a un qui a dit que c’était notre frère, même si on n’était pas d’accord, qu’il ne fallait pas qu’on le laisse tomber comme ça. A part lui, tous nous sommes sur la même position».

« Le PDCi ne peut pas avoir pris du recul dans sa région et revendiquer la tête du Parti »

Et d’ajouter : «En analysant la situation du parti, nous avons estimé qu’il fallait donner une chance au président Bédié et dans la suite, nous allons voir. Notre candidat, c’est Henri Konan Bédié parce qu’en tant que délégué, nous avons estimé que notre parti a pris du recul chez nous et que nous devons rattraper le terrain perdu et restituer à notre parti, la place qui était la sienne. Quand nous aurons fait ça, nous serons sereins, nous aurons les coudées franches et nous serons amenés à jouer un premier rôle au niveau du parti. (…) Nous sommes plusieurs militants, de plusieurs régions dans le Pdci. Y a t il une raison pour que quand d’autres régions votent à 80% et que nous sommes à 20% que nous soyons fondés à revendiquer la tête du parti? C’est une simple analyse. Et nous avons répondu que nous devons d’abord récupérer le terrain perdu avant de demander aux militants du Pdci de nous donner le Pdci. C’est pour cela que le président Henri Konan Bédié est le candidat des délégués de notre zone. Et ça, Djédjé Mady le sait», a fait savoir le ministre Brito. Non sans souhaiter que le Pdci sorte de ce Congrès uni et vivifié. «Nous pensons que tous ceux qui sont en course actuellement ont à l’esprit que le Pdci devrait sortir de ce Congrès non fragilisé», a-t-il souhaité. Sur la candidature du président Henri Konan Bédié, le délégué de Daloa affirme que c’est «une exigence politique».

« Il nous faut des textes qui servent la pérennité du parti »

«Quand une exigence politique qui est quelquefois une question de vie ou de mort et contrariée par des dispositions de textes, comme ça se fait partout, moi je crois qu’on doit faire évoluer les textes pour sauver le parti. On ne peut pas dire que les textes sont les textes, appliquons les, même si cela met le parti en danger. Le problème le plus important, c’est de savoir à quelle condition le parti peut exister. C’est la raison pour laquelle les délégués, les secrétaires généraux de section, après avoir regardé le panorama des candidatures possibles, ont souhaité que pour les 5 ans qui viennent, il faut porter le président Henri Konan Bédié à la tête du Pdci. C’est une décision politique. Parce que nous estimons qu’au sortir du Congrès, le Pdci doit être rassemblé pour aller à d’autres aventures. Si c’est le président Bédié que nous voyons, il n’y a pas de raison qu’on ne fasse pas évoluer les textes. Parce que l’objectif premier, c’est la survie du Pdci. Parce que si on a les textes et qu’on n’a plus le Pdci, mais les textes ne servent à rien. Donc il faut avoir des textes qui servent la pérennité du parti. Si le Pdci n’existe plus, il n’y a plus de délégué, plus de Bureau politique, plus de militants. C’est parce que le Pdci existe que nous sommes assis là. Il faut sauvegarder la pérennité du parti», a-t-il souhaité.

 

 

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