ABIDJAN, octobre (Xinhua) — La situation alimentaire est « très précaire » dans la localité aurifère d’Angovia (centre-ouest, 300 km d’Abidjan) trois mois après les violences intercommunautaires qui ont fait au moins trois morts et des centaines de maisons détruites.
Selon une mission conjointe du Programme alimentaire mondial (Pam) et du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’Onu (OCHA), la condition alimentaire des villageois d’Angovia est « très précaire » à cause de « la destruction des biens, des réserves vivrières et de plus d’une centaine de maisons » lors des affrontements meurtriers de juillet.
Les 10 et 11 juillet, trois personnes avaient été tuées et des centaines d’habitations détruites lors d’affrontements entre des autochtones d’Angovia et des orpailleurs étrangers des villages environnants.
« Presque tous les villageois qui avaient dû fuir pour sauver leur vie sont progressivement revenus dans le village » mais ils sont devenus des « personnes déplacées » dans leur propre village, indique OCHA à l’issue de la mission conjointe conduite dans la localité le 17 septembre.
« La majorité de personnes retournées vit dans des familles d’accueil dont les réserves alimentaires sont presque épuisées », explique OCHA qui ajoute que la fermeture des mines d’or et des sites traditionnelles d’orpaillage les ayant privées de leur principale source de revenus, « ces populations peinent à se nourrir ».
Après les violences, une mission gouvernementale conduite par le ministre chargé de la Défense, Paul Koffi Koffi, a ordonné la fermeture immédiate des mines et la cessation de toutes les activités d’orpaillage.
La mission conjointe recommande une « distribution générale » de vivres pour une période de deux à trois mois, « période nécessaire au retour de la sécurité d’une part et pour attendre la prochaine récolte d’autre part ».
Elle recommande également la poursuite de l’appui en non vivres aux populations sinistrées ainsi qu’un appui à la réhabilitation des habitations détruites.
Sur le plan sécuritaire, la mission conjointe assure que « le calme est aujourd’hui revenu » même si « la tension reste perceptible ».
Elle estime « indispensables » le « renforcement » de la sécurité de toutes les localités rattachées au périmètre minier et un « désarmement des personnes civiles encore en armes » pour rassurer les populations.
La population d’Angovia est estimée à environ 3 000 habitants dont les 2/3 pratiquent l’orpaillage comme activité principale.
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