Affaire « Si Dans Un Mois… » – Le Ministre Adjoumani à Affi N’Guessan : « Ne Promet Pas Ce Que Tu Ne Peux Pas Réaliser

0
9

Il n’y a pas plus sourd que celui qui ne veut pas entendre, dit-on. Une fois de plus, je suis confronté au cas pathétique d’un éternel guerrier qui ne sait ou qui ne veut savoir que la guerre est bel et bien finie; que le peuple souverain a choisi un vainqueur et un nouveau guide pour présider à sa destinée.
J’ai eu tort donc d’avoir pensé que ma première lettre allait te pousser à plus de sagesse et de mesure dans tes sorties publiques. Une fois de plus, le prisonnier en sursis, que tu es, récidive avec un excès de véhémence propre à un « pousseur au crime ».
Ainsi donc, tu incites les populations à se soulever, à défier l’autorité de l’Etat dont la générosité t’a accordé une liberté provisoire avant d’affronter le jugement des délits dont tu te serais rendu coupable durant les longues années de pouvoir de ton parti. Tu oses même t’ériger en juge pour promettre aux parents de Blé Goudé que tu le remettras en liberté. Pire, tu menaces l’Etat de jeter ta cohorte de militants amnésiques dans la rue, de déstabiliser le pays si tu n’es pas écouté. Naturellement, tu oublies que Blé Goudé est sous un mandat d’arrêt international pour plusieurs chefs d’accusation.
Je comprends que tu veuilles faire un clin d’?il aux patriotes de Blé Goudé qui peinent à entrer dans la nouvelle Côte d’Ivoire qui se bâtit autour de la paix par la réconciliation. Mais cela t’autorise-t-il à mentir au peuple, à promettre un soulèvement pour parvenir à tes fins ? L’exemple de Miaka Oureto et de tous ceux de ton parti qui ont ?uvré dans la discrétion pour obtenir ta libération ne t’incite-t-il pas à plus de modération ? Tu suscites l’ardeur belliqueuse de ceux des militants du FPI qui n’éprouvent aucun remord pour tout le mal qu’ils ont fait au peuple de Côte d’Ivoire, afin de prouver que tu existes. Mais sache que les militants du RHDP sont les plus nombreux et n’ont aucune intention de vous voir revenir semer la haine et la mort dans notre pays qui se relève des ruines où vous l’avez laissé. Tu dois donc comprendre que dans ton désir de chamboulement, tu trouveras en face des militants plus forts et plus déterminés à sauvegarder les acquis de la nouvelle Côte d’Ivoire.
Affi, prisonnier en sursis, tu dois faire attention car, à tout moment, tu peux retourner en prison. À ta place, je n’abuserais pas de la trop grande générosité du pouvoir que tu abhorres. Sache qu’en toute chose, il y a une limite à ne pas franchir. Si tu as le courage de faire un tour aux environs du Golf, tu verras qu’un nouveau pont est en train de sortir, à toute allure, au-dessus de la lagune Ebrié. Arme-toi d’un peu de patience et entreprends une tournée dans le pays.
Ainsi, tu constateras qu’à Jacqueville un pont est en voie d’achèvement. Lève le nez vers Yamoussoukro et tu noteras que l’Autoroute du Nord est devenue une réalité qui sera livrée aux populations en décembre prochain. Regarde du côté de Bonoua, la ville de votre égérie Simone Gbagbo. Là aussi tu verras, incrédule, de gros tuyaux plantés pour accélérer l’approvisionnement en eau des Ivoiriens. Poursuivant vers Grand Bassam, c’est une nouvelle autoroute qui est en train de voir le jour. À Bouaflé, c’est encore un nouveau pont qui s’édifie.
Visite les universités de Cocody, Abobo, Daloa, Bouaké, Korhogo et bientôt Bondoukou et San Pedro; tu y verras le travail colossal accompli en seulement deux ans de pouvoir du président Alassane Ouattara.
Là où la refondation a dépensé l’argent des contribuables pour acheter des armes de destruction massive et des hommes, tu constateras des réalisations qui amélioreront la vie des Ivoiriens.
Reviens donc à la raison. Ne parcours pas le pays, comme un apôtre du désespoir, à semer la haine, à provoquer la chienlit pour assouvir ta soif de vengeance contre on ne sait qui et pourquoi.
À défaut d’aider Blé Goudé, l’auteur de « l’article 125 » de triste mémoire, tu dois avoir la sagesse de ne pas promettre ce que tu ne peux réaliser. Lui aussi doit rendre compte de ses crimes devant les juridictions compétentes afin que l’impunité soit à jamais bannie dans notre pays.
Dans l’attente de ton propre sort, je te prie de ne pas envenimer les choses et inscris-toi dans la dynamique de paix qui seule peut réconcilier les Ivoiriens et vous permettre, en dépit de tout, de participer à l’?uvre de reconstruction nationale.
Toutefois, si tu persistes dans ton égarement, tu dois te souvenir de la mémorable phrase: « quand on a à faire à un fou, il faut être plus fou que lui ». Et en la matière, tu sais très bien que dans le péril où tu mènes tes hommes, tu trouveras plus fou qui t’obligera à rebrousser chemin. Et certainement à retrouver l’endroit le plus idéal pour toi, qui n’est autre que la prison.
La longueur de la première lettre ne t’ayant pas permis de la parcourir afin d’en retenir la quintessence du message, je me résous à être le plus bref possible. À bon entendeur salut !
Membre du Secrétariat Exécutif du PDCI-RDA

Auteur :

Source :

Commentaires facebook

Mettez votre commentaire

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here