Un rapport de la division des droits de l’homme de l’Onuci rendu public ce vendredi demande que des investigations soient menées concernant de graves violations de droits humains commises par les chasseurs traditionnels communément appelés Dozos entre mars 2009 et Mai 2013.
Les investigations menées par la division des droits de l’homme de l’ONUCI ont conclu qu’au moins 228 personnes ont été tuées, 164 blessés par balles ou à l’arme blanche, 162 personnes arrêtées et détenues illégalement par les dozos entre mars 2009 et Mai 2013. Ce rapport indique également que plus 274 cas de pillage, d’incendies et d’extorsions commis par des dozos ont pu être vérifiés et confirmés dans les régions de Gbôklé, du Haut Sassandra, du Gôh, du Guemon, du Tonkpi, de la Marahoué, du Nawa, de l’Indenié-Djuablin, du Poro et du Moronou.
Selon ce rapport, l’interférence des Dozos dans l’appareil sécuritaire étatique et l’administration de la justice, sans autorisation légale, s’est faite avec le soutien tacite de certains responsables des forces de l’ordre (FRCI), des autorités politiques , administratives et traditionnelles. C’est pourquoi ce rapport recommande au gouvernement de prendre toutes les mesures nécessaires pour sanctionner et engager la responsabilité pénale et civile des éléments des FRCI, des autorités administratives, politiques et traditionnelles, ainsi que des civils qui solliciteraient les services de Dozos.
« Je salue les efforts en cours du gouvernement en vue d’assurer la présence des forces de sécurités professionnelles à travers tout le pays. Ces efforts sont cruciaux dans le rétablissement de l’Etat de droit et peuvent empêcher que les dozos n’entreprennent des responsabilités sécuritaires» a déclaré la représentante spéciale du secrétaire général des nations unies, Aichatou Mindaoudou.
Ce rapport exhorte à mettre en œuvre toutes les mesures nécessaires afin que les Dozos cessent d’exercer des fonctions en matières de sécurité et à veiller à l’application de la loi de 1998 sur le foncier rural et réglementer les modalités de circulation, de rassemblement et de réunions des Dozos afin de limiter les atteintes à l’ordre public et à la cohésion sociale.
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