Dialogue Rdr-Fpi à La Rue Lepic, Lundi Dernier : Comment Gon a Piégé Affi

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Le rêve est-il vraiment permis? L’ancien parti au pouvoir et son successeur peuvent-ils se réconcilier ou à tout le moins normaliser leurs rapports au terme d’un dialogue salvateur? Au-delà du symbole et de l’image, que laissent augurer réellement ces retrouvailles entre le rdr et le Fpi ? Que s’est-il réellement passé au cours de cette réunion ? Dans une Côte d’Ivoire, en quête de quiétude et de réconciliation nationale, il était difficile de bouder son plaisir de voir les frères, ennemis jurés, se retrouver et se parler sans intermédiaire, sans tambour ni trompette. Une rencontre au sommet, inattendue, entre deux formations politiques qui ignorent totalement elles-mêmes à quand remonte une réunion similaire entre leurs deux partis, ne peut que susciter espoir d’autant plus qu’elle intervient en plein mois de décembre. De là à parler de cadeau de Noël ou de fin d’année, certains n’ont pas hésité à franchir le pas. Comme s’ils voulaient marquer le coup, le rdr et le Fpi ont déployé la grosse artillerie pour l’acte inaugural de leur dialogue direct. Côté rdr, Amadou Gon Coulibaly et Henriette Dagri Diabaté, qui avaient un peu pris leur distance d’avec les affaires courantes du parti, ont repris du service. Avec eux, tous les cadres de la direction du rdr, Hamed Bakayoko, Amadou Soumahoro, Kandia Camara, Badaud Darret…Côté Fpi, Pascal Affi N’guessan était également bien entouré par Michel Amani N’guessan, Miaka Ouretto, Alcide Djédjé, Aboudrahamane Sangaré, Koua Justin, Odette Lohourougnon…rien qu’en observant la composition des différentes délégations, l’on peut, sans risque de se tromper, affirmer qu’aussi bien le rdr que le Fpi ces deux partis accordaient une importance particulière à cette rencontre. Comme s’il y avait quelque chose de crucial à discuter, lundi.

Le Fpi, dialogue ou ruse

Le Fpi était le demandeur de cette rencontre. Pour le rdr, il n’était point question de se laisser suspendre par les sujets qui allaient être mis sur la table. D’où le rappel des cadres du parti. C’est, d’abord, Mme Henriette Diabaté qui va se charger de planter le décor en insistant sur la nécessité pour les acteurs de la présente rencontre de s’inspirer des exemples de Félix Houphouët-Boigny et de Nelson Mandela, deux monuments politiques que le monde célèbre pour leur contribution inestimable à la paix en Côte d’Ivoire et en Afrique. La parole est, ensuite, revenue à Affi N’guessan de donner les raisons de sa démarche vis-à-vis du rdr. De son exposé, l’on retiendra que le Fpi est venu faire partager deux choses : le dialogue direct et les états généraux de la république. Assurément, la réponse du chef de l’etat, Alassane Ouattara, récemment en visite dans le Gbêkê n’a pas satisfait le Fpi qui voulait profiter de l’occasion pour mieux expliquer son projet phare pour la réconciliation nationale. Il faut dire qu’après deux heures de débat, Affi et ses camarades n’ont pas réussi à convaincre les collaborateurs du président Ouattara. Qui restent sceptiques sur le projet. Pour Affi, les états généraux de la république constituent les « piliers » de la paix à bâtir. Rien de solide ne peut se bâtir en dehors des états généraux, selon le Fpi. Or pour le rdr, il est difficile d’associer » dialogue direct » qui est un dialogue exclusif entre deux protagonistes et « états généraux de la République » qui est un cadre inclusif de dialogue national avec plusieurs parties en présence. Selon des sources dignes de foi, cette observation du ministre d’etat, Amadou Gon, et de ses camarades du rdr ont littéralement désarçonné Affi et sa délégation. Car, c’est comme si le Fpi demandait une chose et son contraire. C’est pour cette raison que le rdr a affirmé qu’il restait entièrement disposé à poursuivre le dialogue avec le Fpi et que des points contenus dans le projet des états généraux de la république pouvaient être discutés séparément sans qu’on ait à organiser un forum populaire. On comprend dès lors Affi N’guessan qui, sur le fil, déclare qu’il n’est » accroché ni aux étiquettes ni aux slogans », mais que l’essentiel est que la discussion doit se faire et se poursuivre entre le Fpi et le rdr qui ont une responsabilité historique face au destin de la Côte d’Ivoire. Le rdr a, surtout, insisté sur la nécessité pour le Fpi et Affi N’guessan de tourner le dos aux invectives, à la violence et aux discours séditieux pour trouver une oreille attentive auprès des autorités et, particulièrement, du président de la république afin de faire avancer la réconciliation nationale recherchée par tous. C’est sur cette note d’espoir que s’est achevée la rencontre. En clair, le rdr dit souscrire au dialogue à la recherche du compromis, mais pas aux conditions du Fpi. Car, on ne pas vouloir le dialogue direct et les états généraux de la république en même temps. Par la force des arguments, le camp Gon a eu raison du camp Affi. On attend l’acte II.

 

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