La Question De La Dette De La Côte d’Ivoire

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Voici  un  sujet  qui énerve  tout  Ivoirien dès  qu’on  l’évoque, quel que soit le bord politique  auquel  il appartient.  La  dette contractée  par  les pouvoirs publics depuis l’accession à l’indépendance  de  la Côte  d’Ivoire  pose  problème. On parle d’un côté d’endettement utile et de budget de développement.  De  l’autre,  on parle  plutôt  d’endettement nocif  et  de  budget  sécurisé. Deux camps se dégagent.es Ivoiriens à tous les niveaux doivent être sensibilisés et instruits très amplement sur cette question qui revient de façon récurrente sous tous les  régimes  politiques.  Particulièrement les populations de classe moyenne et de basse classe qui ne connaissent  pas  les contenus et les applications  des  diverses théories  économiques  développées par  les  intellectuels ou  les  érudits  sur  la dette et le surendettement. Simplifions  le  débat afin de le rendre accessible à tous. Pour cela,  il  faut  donner des  éléments  de  réponse de façon claire aux  questions  suivantes  en  l’appliquant  à  la  Côte d’Ivoire. Pourquoi et comment un pays s’endette-t’il ? Quel est le seuil d’endettement  ou  quelle  est  la  quotité cessible d’un pays ? Comment rembourse-t-il la dette contractée ? Quelles sont les répercussions de l’endettement  et du surendettement sur le développement  du  pays  qui  les  pratique ?Aujourd’hui, l’Ivoirien a la nette impression  qu’il  s’agit  d’un sujet tabou qui est évoqué superficiellement ou de façon furtive  par  les  pouvoirs  publics. Or, il a besoin d’être définitivement situé sur l’endettement de son pays, la Côte d’Ivoire. Qu’en est-il au  juste ? Rappelons  que  les  différents chiffres  relevés  dans  des  organes  de  la  presse  ivoirienne sont les suivants: 1980= 1300milliards  Fcfa; 1990=  3000milliards Fcfa; 1994(après la dévaluation  du  Fcfa) =  8000milliards  Fcfa; 1999 =  7000milliards  Fcfa; 2010=  5670milliards  Fcfa; 2011=  5800milliards  Fcfa; 2012=  5950Fcfa; 2013=  8000  milliards Fcfa. Ils doivent être confirmés ou rectifiés.

Tant  au  niveau  d’un  ménage qu’au niveau d’un pays,  la dette fait partie de l’économie. Tous les individus, toutes  les familles et tous les Etats s’endettent à travers le monde entier. Car  la dette vient compléter les revenus  ou  les  ressources  en  vue d’effectuer des investissements ou de réaliser des projets.  Par exemple, les pouvoirs publics affirment  que  les  dettes contractées de 1960 à 1999 ont servi à créer et équiper les villes, les écoles, les lycées avec internats, les grandes écoles, l’Université d’Abidjan, les centres de santé,  les Chu, les instituts de recherche, les routes, les barrages  hydroélectriques,  les puits,  l’électrification  rurale, etc., dans le souci de faire partager  la  richesse  nationale  à tous  les  habitants  de  la  Côte d’Ivoire. L’endettement a donc contribué à poser les bases du développement  de  ce  pays. Tous les secteurs compris, notamment social, culturel, scolaire,  sportif,  scientifique, technique, militaire, agricole et industriel. Mais  le problème n’est pas le fait de s’endetter. Tant qu’on ales moyens de s’acquitter de ses dettes,  on  peut  toujours  emprunter  puisque  le  crédit  est basé sur la confiance, la solvabilité et  la garantie. Il y a problème  lorsqu’on  n’est  plus capable de rembourser le crédit ou  de  payer  le  service  de  la dette. Il est alors conseillé d’emprunter en tenant compte des ressources propres et de la capacité    réelle  à  rembourser. Tous les salariés en ont fait l’expérience  auprès  de  leurs banques. C’est dans ce cadre que le budget sécurisé a été pratiqué parles pouvoirs publics entre 2000et 2010. En 2004, Les recettes globales  de  l’Etat  de  Côte d’Ivoire  étaient  de1513 milliards Fcfa.95  %  des  recettes étaient générés parles ressources propres du pays et les 5%  provenaient  de dons extérieurs. La Côte d’Ivoire devait alors  compter d’abord  sur  elle même,  avant  de solliciter  un  appui extérieur nécessaire seulement pour les investissements exigeant  des  capitaux  étrangers.  Le budget  sécurisé, appelé aussi budget de souveraineté parles tenants de cette option,  exige l’adhésion    réelle des populations actives et de leurs diverses corporations qui, pour satisfaire leurs attentes  sociales, n’hésitent pas à engager des bras-de-fer avec les pouvoirs publics sans tenir compte des contraintes financières et politiques de ces derniers. Chacun doit faire sa part de  sacrifices,  du  sommet  de l’Etat au plus petit habitant de la Côte d’Ivoire.es Ivoiriens veulent savoir si leur pays est réellement surendetté en ce mois de décembre2013. Ils attendent une publication sur la question de la dette pour les rassurer. Quels sont les efforts et les actions des pouvoir publics ? Car, « à long terme, il faudrait  que  la  Côte  d’Ivoire arrive à l’émergence qui a ses implications telles que les capacités  d’autofinancement, d’auto-investissement  que  le pays doit viser. Ce qui fait que le  pays  aura  moins  recours aux bailleurs de fonds et la possibilité de financer son propre développement ». C’est par ces propos du Directeur des Opérations de la Banque Mondiale en Côte d’Ivoire, Madani Fall, que cette  contribution,  initiée  en vue d’un débat, prend fin.

 

 

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