La Côte d’Ivoire Se Détermine à Juguler Les Effets Meurtriers Des Feux De Brousse

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ABIDJAN, 14 janvier (Xinhua) — Le gouvernement ivoirien affiche de plus en plus sa détermination à juguler les effets meurtriers des feux de brousse.

Sous sa houlette, des campagnes nationales de sensibilisation sont succédé afin de réduire de manière drastique le fléau.

« Les feux de brousse favorisent l’appauvrissement des sols et l’avancée de la désertification dans ces zones au climat sahélien », a déclaré le ministre ivoirien des Eaux et Forêts, Mathieu Babaud Darret, lors du lancement d’une campagne dans le département de Dimbokro.

Le ministre a conseillé aux populations des zones concernées d’observer les consignes des campagnes de lutte et d’éviter d’allumer des feux « n’importe comment et n’importe où ».

2002 350 Morts Depuis 2002

Selon des statistiques de l’administration forestière, de 2002 à 2013, les feux de brousse ont détruit 450 000 ha de forêst, 250 000 ha de cultures de rente et vivrières brûlées, une perte en biens de plus de 89,5 millions de francs CFA ainsi que 350 décès.

« C’est une véritable catastrophe au regard de l’ampleur des dégâts matériels et des pertes en vies humaines », a commenté le capitaine Roland Kassé, un officier des Eaux et forêts.

« A force de chercher à capturer un gibier en mettant le feu, des personnes se sont retrouvées encerclées par les flammes et malheureusement dévorées par celles-ci », a-t-il poursuivi.

A en croire celui-ci, certains habitants se sont parfois retrouvés piégés par le feu dans leur case ou leur paillote au village ou au campement.

« Ce sont des situations dramatiques qu’il faut éviter », a conclu le capitaine.

L’implication des populations

Pour lutter contre les feux de brousse, le gouvernement a favorisé la mise en place de comités régionaux, départementaux et villageois.

Plusieurs cérémonies d’installation des comités locaux ont ainsi été organisées à travers le pays, notamment dans les zones centre et nord où le phénomène des feux de brousse est le plus persistant.

D’autres régions telles que l’ouest ne demeurent toutefois pas en reste.

« Pendant la saison sèche, notamment la période de l’harmattan où il n’y a pas de pluie et où l’air est sec, de nombreuses personnes s’adonnent à la pratique des feux de brousse dans plusieurs zones », a expliqué un ingénieur en agroforesterie, Marin Konan.

Celui-ci s’est réjoui de ce que les populations cibles soient elles-mêmes impliquées dans la lutte, ce qui devrait garantir des résultats efficaces.

Appel au comportement ecocitoyen

Les autorités forestières régionales tentent d’assurer le relai de l’action gouvernementale, à travers des séances de sensibilisations de proximité.

Au cours d’une campagne de sensibilisation à Biankouma (ouest) , la directrice régionale des eaux et forêts le commandant Doua Goué a plaidé auprès des populations pour un comportement écocitoyen.

« Chacun doit s’approprier cette opération et sensibiliser ses proches sur les dangers de feux de brousse », a déclaré le commandant Goué, invitant les villageois à faire des pare-feux autour des plantations.

« Les feux de brousse constituent une menace pour la forêt et un danger pour l’homme », a-t-elle insisté.

Conséquences écologiques

De leur côté, les autorités de la Société de développement des forêts (SODEFOR) ont entrepris à travers le pays une campagne d’information des paysans sur les risques et les conséquences écologiques des feux de brousse.

Selon le responsable d’une division régionale de la SODEFOR, l’adjudant Kouassi Yao, il s’est agi en substance d’inculquer aux travailleurs de la terre et aux villageois les techniques de lutte et de prévention contre ces feux de brousse.

« Cette initiative nous permet aussi de protéger des forêts classées situées dans plusieurs départements du pays », a expliqué l’adjudant Yao.

La saison sèche, un cauchemar ?

Pour celui-ci, la participation « active » des paysans est attendue dans le cadre de la stratégie nationale contre les feux qui ont des conséquences parfois néfastes.

« Ils doivent impérativement abandonner certaines pratiques dangereuses comme la chasse aux animaux à l’aide du feu », a-t-il insisté.

La saison sèche est perçue comme « un cauchemar » dans certaines régions où les feux de brousse font d’importants dégâts matériels et parfois humains.

Ces feux, pratiqués dans le centre, le nord et le nord-est du pays pour débusquer et chasser du gibier et quelques fois pour des cultures sur brûlis, constituent un danger pour les populations elles-mêmes, leurs cultures et l’environnement.

 

 

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