Affi N’guessan Peut Il Tourner La Page Gbagbo ?

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Pascal Affi N’guessan, Président du Front Populaire Ivoirien (FPI), à bien écouter ses propos, tout comme son maitre Laurent Gbagbo, ne semble pas dire ce qu’il pense réellement. Lorsqu’il sort le jeudi 15 janvier de la Primature, d’une rencontre avec le Ministre d’État auprès du Président de la république, M. Jeannot Kouadio Ahoussou qui pilote le dialogue avec le FPI au non du gouvernement, il tient un discours plein de sens et de sagesse dans le genre, « Les uns et les autres sont animés de bonne volonté pour que sur toutes les questions, on essaie de voir comment on peut trouver des compromis. De part et d’autre, nous sommes déterminés à trouver des consensus pour trouver des solutions aux problèmes de la Côte d’Ivoire et que des réformes doivent être mises en œuvre pour préparer les élections de 2015 ». Et que 3 jours plus tard, face à ses militants à Yopougon, le samedi 18 janvier, il soutient : « La dictature du pouvoir actuel a échoué. C’est pourquoi, le FPI est avec le gouvernement dans un processus de rétrocession du pouvoir perdu en novembre 2010 ». Tout en traitant le pouvoir actuel de dictatorial, pouvoir avec lequel il discute, il parle de processus de rétrocession. Mot français qui selon le contexte, signifie : abandon, renoncement, renonciation, abdication, capitulation ou désistement. Donc le pouvoir Ouattara serait entrain d’abdiquer, de capituler et de rétrocéder le pouvoir au FPI qui l’avait perdu depuis novembre 2010 ? Que M. Affi s’exprime clairement car, « Ce qui se conçoit bien, s’énonce clairement et les mots pour le dire, arrivent aisement». Que retenir du tango langagière de l’enfant de Bouadikro, dans la Sous-préfecture de Bongouanou ? L’homme n’est-il pas dans une situation « d’être et ne pas être » ? Surtout qu’à ses côtés, il y avait Michel Gbagbo et Abou Cissé l’inénarrable. Tandis que le premier soutenait : « La libération de Laurent Gbagbo est une « question d’intérêt national ». Comment pouvons-nous discuter alors que Laurent Gbagbo est en prison ? », Le second rassurait les rêveurs : « Laurent Gbagbo sera libéré avant la fin de l’année 2014, il sera candidat à l’élection présidentielle d’octobre 2015 ». Et pourtant descendu sur terre, il tient sa promesse quant à la volonté exprimée de son parti le mercredi dernier à l’issue de la rencontre avec la délégation du gouvernement, d’envoyer une mission au Ghana et au Togo pour discuter du retour des réfugiés de la crise postélectorale. Ce qui est chose faite. Selon APA, « Une délégation du Front populaire ivoirien (FPI, opposition) est au Ghana et au Togo pour parler essentiellement du retour des réfugiés de la crise postélectorale ». Et sur les antennes de la radio des Nations Unies en Côte d’Ivoire, « ONUCI FM », Affi confirmait : « On vient d’envoyer une délégation au Ghana et au Togo pour rencontrer les réfugiés et parler essentiellement de leur retour ». Délégation conduite par les Vice-présidents du FPI, Michel Amani N’guessan et Dano Djédjé. A quel jeu joue donc Affi N’guessan ? D’un côté, avec le fils de Gbagbo sur le dos, il a du mal à tourner la page du père. Pour cela, il continue avec les Akoun Laurent, Alphonse Douati, Lorougnon Odette, Koua Justin et d’autres, à entretenir la flamme guerrière. Ceci, pour ne pas perdre le contrôle sur les troupes de rêveurs. De l’autre, il joue bien le rôle du demandeur en ayant la main en dessous de celle du donneur. Sachant bien que le chantage lié au retour des exilés est entrain de perdre du terrain avec le retour de Gossio un des piliers de son parti, il cherche une bouée de sauvetage. Celle de récupérer le retour des exilés qui, en réalité, n’attendent plus rien d’eux après 3 ans de promesses farfelues. Avec la rentrée progressive et sans poursuite de barons de leur parti dont Marcel Gossio le dernier en date et la liberté dont jouissent Pascal Affi N’guessan et compagnie pour parader à travers le pays, les exilés commencent à se poser sérieusement des questions. Si des visages bien connus rentrent sans problème, qui leur chercherait noise, eux, simples éléments de la troupe, inconnus au fichier du pouvoir ? A moins que l’anonyme inconnu du fichier du pouvoir n’ait été en réalité un illustre acteur très actif dans son quartier, lors de l’application saugrenue du fameux Article 125. La peur et la réticence de cette catégorie d’exilés n’est pas à rechercher du côté du pouvoir. Mais de la vindicte populaire pour avoir laissé un message de sang et de flamme dans son milieu. Ceux-là peuvent bien rentrer mais il faudrait qu’ils changent de ville, de quartier et de village et vivre comme une ombre, poursuivis par leur récent passé écrit en lettres de sang. Une des nombreuses raisons de l’envoi précipité de la délégation au Ghana et au Togo : ne pas perdre la face face aux exilés qui croyaient dur comme fer, en eux. Lequel des deux Affi (s) est digne d’intérêt ? Affi N’guessan doit savoir qu’il n’y a pas pire exil pour l’homme politique que lorsqu’il est lâché par la base. Un exil pire que celui de ceux qui sont hors du pays. Ce qui explique la tourmente de Pascal Affi N’guessan, Président du FPI, tantôt conciliant, tantôt belliqueux. Mais à trop jouer sur la corde raide, elle finit par caser. Est-il qu’il ne doit pas oublier le message sans ambages du Ministre d’Etat, ministre de l’intérieur et de la sécurité, Hamed Bakayoko qui a déclaré lors de l’inauguration de la préfecture de Kouto, samedi 18 janvier dernier : « Aucune personne ne peut arrêter la marche de la Côte d’Ivoire vers le développement, le pays  va étonner les ivoiriens et le monde. La Côte d’ivoire est en marche, le pays est en place, le pays progresse, la Côte d’Ivoire avance, ce qui a commencé ne peut s’arrêter ». Affi N’guessan pourra-t-il tourner la page Gbagbo et revenir sur terre pour accepter que la roue de l’histoire d’une nation tourne, tourne et tourne ?

 

 

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