Côte d’Ivoire, Notre Cause Commune

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Comment situer la Côte d’Ivoire au sortir de plus d’une décennie de crise et à quelques encablures de la fin du premier quinquennat du président Alassane Ouattara ? D’un côté, la cuvée aura été exceptionnelle. Plusieurs années de diatribes politiques, de troubles de tous genres qui ont débouché finalement sur la déchirure du tissu social. De l’autre, le soleil a fini par se lever après de longs moments d’orage. Et nous voyons un pays qui renaît et renoue avec la tranquillité publique et la cohésion sociale. Un pays qui sourit à nouveau au monde, qui commence à goûter aux fruits de la relance économique et aux délices de la paix retrouvée. Un pays en route vers ‘émergence. Fini le cycle infernal des conflits. Les palabres politiques inutiles s’arrêtent pour que reprennent du service des élections apaisées. La démocratie ivoirienne se redéploye au pas de charge. Histoire d’éviter de sombrer à nouveau dans la violence, synonyme d’une catastrophe nationale. 

 

Dans ce contexte, le Front populaire ivoirien (Fpi) traine encore les pas pour retourner siéger à la Commission électorale indépendante (Cei) chargée d’organiser présidentielle 2015. Que faire ? Question légitime qui fait appel, de notre point de vue, à trois options. Primo, tourner la page de la crise comme si de rien n’avait été et engouffrer tout dans les profondeurs de l’oubli. Secundo, nous morfondre et nous confondre en d’interminables disputes, en trainant, comme une plaie suppurante, cette crise dont le peuple en a marre. Tertio, changer en une formidable opportunité nos contradictions et les transformer en une puissante rampe d’émergence. Choisissons dans un élan citoyen cette dernière option car elle porte une vision optimiste. La Côte d’Ivoire est notre cause commune. Et il faut se concentrer sur la solution qui nous unit, plutôt que de s’attarder sur les problèmes qui nous divisent.

 

Il faut avant tout cesser de se diaboliser. Il faut oser construire des ponts là où les frontières imposent leur loi. Pouvoir et opposition sont des entités de notre système démocratique et fils d’une même nation qui se veut terre de paix et d’hospitalité. C’est vrai : l’opposition peut critiquer et dénoncer. Mais ce n’est pas en cassant le thermomètre qu’on fait tomber la fièvre. A quoi servirait-il de jeter le bébé avec l’eau du bain ? Une opposition constructive renforce la démocratie.  

 

Nous devons ensuite réinventer le dialogue politique. Certains acteurs gravitent autour du cadre de concertation « pouvoir – opposition » sans s’élever à la conscience qu’ils sont des partenaires de la démocratie. Ils ne se sentent pas engagés dans une mission de construction commune du pays. Ils sont à l’image des locataires d’un immeuble : chacun à son étage, chacun dans son appartement. Ils se côtoient dans l’indifférence. Chacun fait son show et emprunte le couloir qui lui plaît pour parvenir à ses objectifs. Voilà la source du mal. Autour de la Côte d’Ivoire et pour la Côte d’Ivoire, doit s’animer un foyer permanent de réflexion, de concertation et d’échanges confiants entre tous. On ne  saurait faire l’économie de cette nécessité. Elle conditionne le présent et prépare l’avenir. Cette nécessité du « vivre ensemble », de l’unité dans la différence, est vitale pour la stabilité du pays. Et c’est ce que ne cesse de démontrer le président Alassane Ouattara, qui ne se lasse point de tendre la main à l’opposition pour qu’elle joue sa partition dans la consolidation de notre édifice démocratique.

 

Pour accompagner cette dynamique, nous avons fait provision de quelques idées fortes (proverbes, pensées, citations). Elles nous servent de guide, de référence et de balise. Nous vous proposons ici trois d’entre elles qui nous paraissent déterminantes en cette période où notre pays est à la croisée des chemins, avec l’imminence de la prochaine course au fauteuil présidentiel. La première pensée est de Montalembert et stipule : « les difficultés ne sont pas faites pour abattre mais pour être abattues ». La seconde est une citation chinoise qui interpelle la classe politique ivoirienne : « Plus on prend de la hauteur et plus on voit loin ». Et la troisième est un proverbe russe qui nous invite tous à une égale sagesse : « Tomber est permis, se relever est ordonné ». La crise est donc derrière nous. Toutes les atrocités que nous avons endurées peuvent être inscrites au chapitre des secousses liées à la traversée d’une dangereuse zone de turbulence. La fracture sociale a laissé certes des traces. Mais la cohésion nationale est à nouveau en marche. Seuls des leaders politiques clairvoyants, des autorités bien éclairées, préoccupées de l’avenir de la Côte d’Ivoire peuvent instruire la nécessité d’un dépassement pour préserver l’essentiel.    

 

Par le DR ALEXIS GEORGES KOUNOUHO

georexk@gmail.com

lementor.net

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