Côte d’Ivoire : à quatre mois de la présidentielle, la campagne s’emballe

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Depuis une semaine, les partis politiques et principaux candidats de l’opposition à la présidentielle d’octobre multiplient les déclarations chocs.

À quatre mois de l’élection présidentielle, les principaux partis affûtent leurs lames.  Samedi 13 juin, la Coalition nationale pour le changement (CNC) a annoncé qu’elle tiendrait ses trois premiers meeting à Abidjan, le 20 juin à Yopougon, le 27 juin à Koumassi et le 8 juillet sur la place de la République, dans le quartier du Plateau à Abidjan. L’annonce a été faite par Laurent Akoun, l’un des chef de file des frondeurs du Front populaire ivoirien (FPI), lors d’une conférence de presse à la résidence privée de l’ancien Premier ministre Charles Konan Banny, dans la capitale économique ivoirienne.

Le CNC en meeting

« La CNC a décidé de tenir trois meetings (…) afin d’amener le pouvoir à discuter des conditions d’élections justes pour éviter une autre crise à la Côte d’Ivoire. Nous nous donnerons les moyens de les organiser. Nous lançons un appel à la mobilisation », a déclaré ce fidèle de Laurent Gbagbo qui conteste, avec Abou Drahamane Sangaré, l’autorité de Pascal Affi N’Guessan comme président du FPI.

La coalition composée de cadres de l’opposition et de frondeurs de partis de la majorité dénonce les conditions d’organisation de l’élection d’octobre. Notamment « un mode opératoire conçu et mis en oeuvre de façon unilatérale par le pouvoir en place ».

« Nous dénonçons une volonté manifeste du pouvoir d’organiser des fraudes sur le recensement électoral » démarré le 1er juin, a déclaré à l’AFP Bertin Konan Kouadio, dit « KKB », un cadre de la CNC. « Une élection se gagne à partir des listes électorales », a-t-il poursuivi, accusant le pouvoir de se « tailler des listes électorales sur mesure (…) sur lesquelles seront inscrits ses partisans ».

Appel au boycott du recensement

Si le FPI-tendance Sangaré est membre de la CNC, sa stratégie semble légèrement différente. Dans un communiqué publié le 15 juin, son porte-parole par intérim a lancé un appel « au boycott des activités initiées et entreprises par la Commission électorale dans son format actuel ». « Il n’y aura pas d’élections dans ce pays aussi longtemps que le régime Ouattara voudra gouverner par et dans la fraude, les raccourcis et la violence », peut-on lire dans le communiqué. « Le FPI entend utiliser tous les moyens démocratiques et légaux pour mener à bien l’exécution de son mot d’ordre de boycott du recensement électoral sur l’ensemble du territoire national », poursuit le texte.

Dans le même communiqué, la tendance fidèle à Laurent Gbagbo est allée jusqu’à réveiller le thème de inéligibilité du chef de l’État :  « Ouattara sait qu’aux termes de la Constitution, il n’est pas éligible à la présidence ivoirienne et qu’il n’y a été candidat que conformément aux arrangements politiques consentis à Pretoria, uniquement à titre exceptionnel, par les présidents Laurent Gbagbo et Thabo Mbeki. »

Révision de la liste électorale

Dans l’autre camp du FPI, le discours est diamétralement opposé. Affi N’Guessan qui s’apprête à entamer une tournée en Europe a appelé mardi la population à participer « massivement » à l’opération de révision de la liste électorale. « Tous nos compatriotes, quel que soit leur bord politique, doivent participer à l’opération en cours », a-t-il insisté. Au total, 2 000 sites et 500 centres mobiles ont été ouverts sur l’ensemble du territoire national et dans 19 pays à l’étranger pour l’opération qui doit s’achever le 30 juin.

Environ trois millions de nouveaux requérants sont attendus sur la liste électorale de 2010 qui compte 5 725 722 inscrits. L’opération concerne toutes les personnes remplissant les conditions d’âge et de nationalité qui ne figurent pas sur les listes électorales de 2010 et tous les requérants déjà inscrits qui souhaitent opérer des changements à leur dossier d’inscription.

Lancée le 1er juin, l’opération suscite pour l’instant peu d’intérêt dans la population ivoirienne, selon le président de la CEI dans la région Centre. « Nous avons beaucoup de difficultés sur le terrain parce qu’il faut le reconnaître, il n’y pas assez d’engouement » a-t-il relevé.

Vincent Duhem

Jeuneafrique.com

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