Quand les professeurs tuent toutes motivations chez les étudiants ivoiriens

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Ceci n’est pas un article à publier mais un soupçon d’indices pour que votre Journal mène une grande enquête sur certains maux qui minent l’Université FHB de Cocody.

On entend souvent parler de l’Université quand les Enseignants sont en grève ou lorsque les étudiants se plaignent des mauvaises conditions de vie et de travail. Mais ce que les lignes suivantes vont révéler, si ce n’est déjà fait (dans ce cas, on pourrait dire que rien n’a encore été réglé puisque les dysfonctionnements perdurent), parait gravissime tant les conséquences sont tout aussi dévastatrices que les grèves intempestives.

De quoi s’agit-il ? Eh bien, depuis quelques années, nos chers Maitres (en Droit et en Sciences Economiques pour les témoignages recueillis du reste) vendent les notes aux étudiants. En effet, désormais, il suffit de payer 25.000f (vingt-cinq mille francs) pour valider la matière qui donne du fil à retordre. Plus besoin donc d’aller user ses fesses sur les bancs de la Fac pour quelque composition que ce soit ; tant que vous avez de l’argent pour payer, vous figurerez toujours sur la liste des étudiants admis en année supérieure. Pour les quelques téméraires qui ont encore le sens de la morale et qui osent composer, c’est bien souvent que leurs notes sont ignorées lors de l’affichage des résultats. En fait, l’étudiant s’entend souvent dire qu’il n’a pas composé. Alors comment faire pour stimuler les gens à rechercher les copies « égarées » ? La réponse à cette question est hallucinante : Il faut payer 50.000f (cinquante mille francs). Oui, il faut payer cette rondelette somme pour espérer voir ses copies. Maintenant, si vous avez eu une note en dessous de la moyenne, vous aurez payé 50.000f pour rien, non, pour reprendre la matière.

Par ailleurs, à la moindre défaillance de la climatisation, le Professeur refuse de donner quelque cours que ce soit. Et les pauvres étudiants auront payé le transport, joué des muscles pour emprunter un moyen de déplacement jusqu’au Campus pour rien.

Vraiment, il faut avoir un moral d’acier et des poches bien pleines pour espérer décrocher, un jour, un diplôme à l’Université FHB.

Le dernier problème concerne exclusivement l’UFR de Sciences Economiques. Après la crise postélectorale, l’Etat de Côte d’Ivoire a cru bon de réhabiliter les universités qui étaient dans un état de délabrement très avancé. Malgré cela, les salles sont restées insuffisantes pour la tenue des cours. Sans tenir compte de cette difficulté, les Professeurs de Sciences Economiques ont réquisitionné des salles où ils donnent des cours privés en Expertise Comptable, Banque, Assurance… qui avoisinent le million de franc CFA par année de formation. Du coup, toute leur énergie est dévolue à ce « gombo » bien juteux, reléguant ce pour quoi l’Etat de C.I les emploie au troisième rang après les cours de renforcement qui se sont eux aussi institutionnalisés. Le pire, c’est que l’accès à ces salles de cette université publique est interdit aux étudiants « publics » qui voudraient y aller entre deux cours pour étudier certains cours par exemple. D’ailleurs, elles restent hermétiquement fermées la plupart du temps.

Finalement, quand on associe à ce qui précède les grèves intempestives déclenchées par nos chers Maitres, tout laisse croire que ces derniers veulent pousser les étudiants à la révolte. En tous les cas, leur prouesse indéniable actuellement est d’avoir réussi à enlever à de nombreux jeunes débordants de rêves après l’obtention du baccalauréat, toute envie de poursuivre des études supérieures, déçus qu’ils sont d’être soumis aux humeurs « professorales ».

Vu que nombre de parents n’ont pas les moyens de mettre leurs enfants dans des universités privées, et vu que les Professeurs émargent au budget de l’Etat qui doit son existence à l’effort des contribuables (dont les parents d’étudiants), Messieurs les journalistes, faites vos enquêtes et sauvez ce qui peut encore l’être.

Un parent d’étudiant désemparé

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