Gabon/présidentielle : Ali Bongo Ondimba ou Jean Ping ?

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BEIJING, 31 août (Xinhua) — La publication des résultats de l’élection présidentielle gabonaise du 27 août dernier, initialement prévue ce mardi à 17h heure locale, a été repoussée. Le président sortant Ali Bongo Ondimba va-t-il être réélu ? Ou est-ce que c’est son principal rival Jean Ping va l’emporter, mettant ainsi fin à la présidence de la famille Bongo Ondimba depuis 1967? Une nuit a passé, et les Gabonais sont toujours dans l’attente.

Pour Tom Frédéric Mambenga, professeur de littérature comparée à l’Université Omar Bongo (UOB) de Libreville, le fils de l’ancien président Omar Bongo Ondimba, qui a dirigé ce pays d’Afrique centrale de 1967 à 2009, a encore des raisons d’être réélu.

« Ali Bongo Ondimba est de très loin le candidat qui a le mieux organisé et structuré sa campagne électorale », a constaté M. Mambenga dans une interview accordée à Xinhua. Le président sortant a engrangé plusieurs succès durant son mandat de sept ans, en dépit d’un contexte économique mondial difficile marqué par la chute des cours du pétrole, première source des devises au Gabon.

« Il a fait avancer le dossier de la construction de routes que la population pensaient irréalisable à cause du relief très accidenté du pays et de la dense forêt équatoriale du Gabon », a indiqué l’universitaire, considérant la route comme le facteur déterminant qui a augmenté le capital sympathie de la population pour Ali Bongo Ondimba.

Alors qu’il a notamment été vaincu dans les principales villes comme Libreville, Port-Gentil et Oyem, où les problèmes sociaux, tels que le chômage des jeunes, le coût de la vie et les problèmes d’accès au logement, à l’éducation de qualité et à la santé, sont assez accentués, les provinces traditionnellement acquises au Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir), la formation politique d’Ali Bongo, n’ont pas trahi, a estimé M. Mambenga.

D’autre part, « le numéro un gabonais aurait naturellement bénéficié de l’appareil d’Etat », a-t-il indiqué, faisant remarquer qu’aucune loi au Gabon ne limite les dépenses de la campagne électorale.

Quant au candidat de l’opposition Jean Ping, il a aussi ses atouts pour vaincre le fils de son vieil ami et frère de son ancienne épouse, a estimé l’universitaire et sociologue gabonais Anaclet Bissielo.

Le premier facteur, selon lui, est la conquête de l’estime des Gabonais lancée par Jean Ping juste après sa rupture avec le PDG, dont il a été pendant des années l’un des principaux cadres. Après cette rupture, il a entamé une très longue tournée dans le pays jusque dans les tous petits villages où il a communié avec les populations, écouté leurs difficultés du quotidien, partagé leur misère et leur peine. « Les Gabonais lui en sont reconnaissant », a noté le sociologue.

Le deuxième facteur est l’union de l’opposition, qui « a été le coup d’accélérateur qui a propulsé le candidat Ping vers la plus haute marche », a constaté M. Bissielo.

Annoncée au public le 18 août dernier, cette union a « dopé, motivé à bloc les électeurs, créé un véritable engouement vers les urnes. Les Gabonais ont enfin cru que l’alternance du pouvoir était désormais possible », a-t-il expliqué.

Un autre facteur qui pourrait conduire Jean Ping au pouvoir, a-t-il ajouté, est l’usure des Gabonais d’être dirigés par une même famille depuis bientôt un demi siècle.

Omar Bongo Ondimba a pris le pouvoir en 1967 et a dirigé le Gabon durant 41 ans jusqu’à son décès en 2009. Son fils, Ali Bongo Ondimba, lui a succédé après l’élection présidentielle anticipée organisée trois mois après sa mort. La famille Bongo Ondimba est donc au pouvoir depuis 48 ans. L’usure du pouvoir pourrait donc rendre Ali Bongo « victime d’un vote sanction », a estimé M. Bissielo.

Xinhua

 

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