Soro Guillaume : « …Je demande à vous soldats, sous-officiers, officiers, officiers supérieurs et officiers généraux de notre armée, de vous regarder dans le miroir de votre âme et de votre conscience et d’agir… »
Dans une adresse faite via son compte Facebook, hier Mercredi 04 Novembre 2020, l’ex-chef de la rébellion ayant endeuillé des milliers de familles de septembre 2002 à 2010 puis chef de la « Révolution Orange » qui s’est également soldée par plus de 3000 mille morts s’est adressé particulièrement aux ex éléments des Forces Nouvelles : « vous me connaissez ! Chers soldats, des années durant, nous nous sommes battus, dans les broussailles comme dans les agglomérations » avant d’ajouter « Notre idéal était d’apporter à la Côte d’Ivoire la démocratie et la liberté. Je voudrais vous dire aujourd’hui que malgré tout, rien n’est perdu ».
L’ancien premier Ministre, Ministre de la Défense et ex-patron des 8400 soldats de l’armée Ivoirienne dont les revendications en Janvier 2017 avaient conduit à une mutinerie, Soro Guillaume tout en demandant une réédition fait une mise en garde contre ceux qu’il appellera peureux ou poltrons pour « laisser s’installer durablement la dictature clanique de M. Alassane Ouattara et contempler l’empire de la terreur s’étendre dans notre pays et prendre possession de l’âme de notre nation »
Cet appel fait suite à l’échec de la désobéissance civile lancée par les partis d’opposition. Désobéissance qui devrait empêcher « par tous les moyens » la tenue des élections présidentielles du 31 Octobre 2020. L’Ex-Président de l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire, avait fait noter, à ce propos, par la presse depuis sa cachette en Europe, que ces élections n’auraient pas lieu. Mais elles se sont tenues à date indiquée et tous les observateurs des institutions sous-régionales et régionales ont qualifié le déroulement de celles-ci de moyennement satisfaisant.
Guillaume Soro, conscient des difficultés qui, malgré l’annonce d’un Conseil National de Transition présidé par Henri Konan BEDIE et dont il attendait la mise en place d’un gouvernement où il aurait pu être le Ministre de la défense, dit , dans sa déclaration solennelle, agir à son nom propre, au nom de son honneur et « en toute responsabilité, de m’inscrire dans la continuité de l’œuvre entamée en contribuant à la mise en place effective des organes de la Transition » pour « assumer les charges exécutives de l’État et assurer le fonctionnement régulier des organes et des institutions républicaines durant toute la période de Transition. »
Pour le député de Ferké, il y a vacance de pouvoir depuis le 01 Novembre 2020. Et sans explication juridique, il met en garde ceux, d’entre eux, qui voudront trahir : « En ce moment historique, il n’y a de place ni pour les trahisons, ni pour les demi-trahisons. C’est donc la raison pour laquelle l’opposition responsable, constatant la vacance du pouvoir présidentiel, a décidé, dans le cadre de l’espérance due au peuple, d’ouvrir une transition politique » Pour ce faire, un clin d’œil a été fait à ceux qui ont accepté de mourir à travers la désobéissance civile pour cette cause : « Le peuple ivoirien a montré son courage en refusant de se soumettre à la vindicte dictatoriale de l’ex-président. En appliquant courageusement le mot d’ordre de désobéissance civile, les Ivoiriens ont démontré leur capacité à lutter pour la démocratie, au péril de leurs vies (…) Pour terminer, j’appelle toutes les forces vives de la nation, les jeunes, les femmes, toutes les couches de notre beau pays balafré et assassiné, à se lever. Nous devrons poursuivre la désobéissance civile avec plus de détermination, dans nos villes et villages, afin de faire respecter la volonté de la grande majorité des ivoiriens ». Sans oublier de fouetter l’orgueil des ‘’ivoiritaires’’ pour la suite : « Personne ne peut prétendre aimer la Côte d’Ivoire plus que l’Ivoirien. Personne ne viendra nous libérer à notre place. »
Source : Lementor.net
