Effondrement d’immeubles : Le pire est-il passé ?

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Alors que le nombre d’affaissements de bâtiments avait drastiquement baissé, les récents incidents survenus en
début d’année, remettent la question sur la table.

En 2022, les Abidjanais n’ont connu que 3 effondrements d’immeubles,alors que ce chiffre était de 11 enLe nombre de contrôles est passé de 2760 à 14190, pour 165 démolitions. Hélas, depuis quelques semaines, les drames
et incidents s’enchaînent, présageant une année 2023 qui sonnerait le retour des effondrements en cascade d’immeubles. Le samedi 21 janvier dernier, au Plateau, un immeuble R+2 en construction s’est affaissé en partie, au niveau de la Rue du Commerce. Bilan, deux blessés. Le 4 février, les Abidjanais ont assisté à un autre incident de ce genre, à Cocody-Angré, 9ème tranche, où un bâtiment de type R+4, s’est écroulé partiellement. Heureusement, pas de victimes. Ce qui n’était malheureusement pas le cas le 10 février, lorsque la dalle d’un immeuble R+8 en construction à Marcory zone 4, s’est arrachée, occasionnant 5 victimes. Le dernier incident en date, c’est l’effondrement partiel d’un immeuble en construction à Treichville avenue 9 rue 20. Là aussi on déplore 1 mort et desblessés.
Immeubles en danger Dans toutes ces situations, le ministère de la Construction a dépêché ses limiers sur les lieux pour en comprendre les causes. Dans certains cas, comme à Cocody-Angré, le chantier était à l’arrêt sur injonction du ministère, pour défaut de « permis de construire et en raison des doutes sur la stabilité de l’ouvrage ». Le
constat principal étant que les propriétaires ‘‘véreux pullulent’’, malgré la sensibilisation. D’après le ministre Bruno Koné, 79 bâtiments présentant des risques dans le district d’Abidjan, ont été identifiés pas ses services, qui ont déjà écrit aux maries desdifférentes communes concernées afin de faire évacuer les bâtiments concernés. Pour le
moment, la plupart des ces bâtiments sont toujours occupés. La faute à qui ? Au niveau des mairies, on estime que ce
n’est pas leur rôle de déguerpir les immeubles en danger. « Le ministère nous a demandé de l’informer si nous découvrons des bâtiments présentant des risques d’effondrement. C’est ce que nous faisons avec l’Office
national de la protection civile (ONPC). Lorsque le préavis pour quitter le bâtiment est disponible, nous le signifions aux
occupants de la maison. Mais nous n’avons ni les moyens, ni le droit de les obliger à partir », explique Salif Coulibaly, adjoint au maire d’Attecoubé. D’où le recours à la force, dans des cas. Le coût des démolitions étant conséquent, la tâche n’est pas toujours aisée pour les autorités. Quoi qu’il en soit, tout laisse croire que les Abidjanais devront
se préparer à d’autres incidents à venir, hélas. «Le ministre l’a déjà relevé : les effondrements d’immeubles sont la faute aux propriétaires. Dans les cas où il y a des victimes, des poursuites sont prévues contre les fautifs », souligne un proche collaborateurde Bruno Koné. Paradoxe : la seule manière d’éviter les effondrements d’immeubles dans l’immédiat reste la démolition. Mais, pour démolir, il faut identifier et agir. Un vrai casse-tête.

Auteur : Raphaël TANOH

Source : Journal d'Abidjan

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